Depuis les séismes en Turquie et en Syrie, les traumatismes des Libanais refont surface

Un homme drapé d'un drapeau libanais réagit alors qu'il se tient devant le port ravagé de Beyrouth, la capitale du Liban, le 9 août 2020, à la suite d'une explosion colossale qui s'est produite quelques jours auparavant au port de Beyrouth. (AFP / PATRICK BAZ)
Un homme drapé d'un drapeau libanais réagit alors qu'il se tient devant le port ravagé de Beyrouth, la capitale du Liban, le 9 août 2020, à la suite d'une explosion colossale qui s'est produite quelques jours auparavant au port de Beyrouth. (AFP / PATRICK BAZ)
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Publié le Mardi 14 février 2023

Depuis les séismes en Turquie et en Syrie, les traumatismes des Libanais refont surface

  • Aujourd’hui, la phrase «Beyrouth a été détruite sept fois par les tremblements de terre et les tsunamis» n’est plus synonyme – pour nombre de Libanais – de résilience, de fierté et de courage; elle est désormais un appel à la panique
  • De nombreux Libanais, qui vivent avec le traumatisme de l’explosion du port de Beyrouth, ont craint une explosion après la secousse sismique

BEYROUTH: Plus d’une semaine après les deux séismes qui ont frappé la Turquie et la Syrie, les Libanais continuent de vivre dans la crainte de sentir la terre trembler sous leurs pieds et de voir leurs villages, villes et pays disparaître de la carte.

«Chat échaudé craint l’eau froide», dit le vieux dicton et les Libanais ont déjà été témoins d’une longue guerre (1975-1990), d’occupations étrangères, d’attentats et d’explosions, dont la dernière en date est celle du port de Beyrouth le 4 août 2020, qui était l’une des plus importantes de l’Histoire moderne. En outre, depuis plus de trois ans, le Liban fait face à une crise économique sans précédent, la plus grave à l’échelle mondiale depuis le XIXe siècle, selon la Banque mondiale.

Ainsi, les Libanais vivent dans l’insécurité économique; la livre libanaise connaît une chute vertigineuse, la monnaie nationale est passée de 1 500 livres le dollar (1 dollar = 0,93 euro) en septembre 2019, à 67 000 livres aujourd’hui, alors que les déposants n’ont pas accès à leur argent.

Il faut ajouter à tout cela que le pays est situé sur la grande faille du Levant, longue de 1 200 km, et qui présente quatre failles géologiques; celles de Roum, Yammouné, Rachaya et Serghaya. De plus, les récits de séismes et de tsunamis sont ancrés dans l’inconscient collectif libanais.

Aujourd’hui, la phrase «Beyrouth a été détruite sept fois par les tremblements de terre et les tsunamis» n’est plus synonyme – pour nombre de Libanais – de résilience, de fierté et de courage, mais elle est désormais un appel à la panique.

beyrouth
Ruines romaines de Berytus, devant la cathédrale orthodoxe grecque Saint-Georges à Beyrouth d'aujourd'hui. (Photo Wikipedia).

En 551, un tremblement de terre dont l’épicentre se situait au large de Beyrouth a généré un tsunami détruisant de nombreuses villes côtières de la Phénicie dont bien sûr l’actuelle capitale libanaise où plus de trente mille personnes avaient péri.

En 1202, un tremblement de terre avait provoqué un affaissement du littoral et avait détruit les villes de Beyrouth, Baalbek et Tripoli, faisant des dizaines de milliers de morts.

Un séisme reste toutefois dans les mémoires de nombreux survivants, celui de 1956, d’une amplitude de 5,9 sur l’échelle de Richter. Le 16 mars exactement de cette année-là, à Beyrouth, dans la Bekaa, au sud du pays et au mont Liban, les secousses se sont succédé à des intervalles de dix minutes. Le bilan fut de deux cent soixante-dix morts, cinq cents blessés, un millier d’habitations détruites et trente mille sans-abri.

Depuis lundi dernier donc, après les deux tremblements de terre en Turquie et en Syrie, qui ont été ressentis – avec leurs répliques – au Liban, les Libanais vivent dans la peur.

Impuissance face aux catastrophes naturelles

«Cela fait une semaine que je ne ferme pas l’œil de la nuit. Ma fille et mon petit-fils, âgé de quelques mois, vivent avec moi. Je veille sur eux, je veux les protéger. S’il y a un tremblement de terre, je les réveillerai et nous sortirons de la maison. Nous ne serons pas pris sous les décombres comme les gens en Syrie et en Turquie», raconte Gilbert, un cinquantenaire.

«Depuis lundi dernier, je ne dors pas chez moi. Mardi, j’ai emmené mes enfants et je vis désormais chez mon frère à Byblos (à 35 kilomètres au nord de la capitale libanaise) où il y a moins d’immeubles qu’à Beyrouth», indique Aline, mère de trois enfants qui vit dans une banlieue dense de la capitale.

Lundi, à l’aube, comme des milliers d’autres Libanais, Aline a quitté sa maison, juste après le tremblement de terre de Gaziantep, et elle a dormi avec ses enfants dans sa voiture, loin de son quartier, sur l’autoroute côtière reliant Beyrouth au mont Liban.

D’autres Libanais, habitant de vieux immeubles et des quartiers surpeuplés de Tripoli, ont préféré dormir durant plusieurs nuits dans les parcs de leur ville. «J’ai passé la nuit à pleurer, j’ai entendu le bruit, puis senti les vibrations du séisme et la terre qui tremblait et j’ai cru qu’il y aurait une explosion comme celle du port», raconte de son côté Hayat, qui a perdu un fils et qui avait été blessée dans l’explosion du 4 août 2020.

Tout comme elle, de nombreux Libanais, qui vivent avec le traumatisme de l’explosion du port de Beyrouth, ont craint une explosion après la secousse sismique.

«Pourquoi voulez-vous que les Libanais ne soient pas traumatisés?», demande le Dr Elio Sassine, médecin psychiatre, confiant que «depuis le tremblement de terre en Turquie, je reçois sans arrêt des appels, des SMS et des messages WhatsApp de patients en détresse». Il note également que ces appels à l’aide augmentent dès que la nuit tombe. Certains de ses patients dorment dans leurs voitures, d’autres ont déserté leurs maisons, d’autres font face à des attaques de panique et d’autres encore demandent à ce que des médicaments leur soient prescrits.

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"On n'attend plus que toi", cette photo avec le dinosaure en toile de fond du drapeau libanais, a circulé de manière virale sur les réseaux sociaux. (Photo tirée des réseaux sociaux).

«C’est face aux catastrophes naturelles que les gens se sentent le plus impuissants, ce sont elles qui provoquent le plus de traumatismes. L’homme ne peut rien faire devant la force de la nature. De surcroît, au Liban, l’explosion du port qui s’est produite en temps de paix a provoqué un traumatisme semblable à celui d’une catastrophe naturelle», explique le Dr Sassine.

«Les Libanais ont accumulé les traumatismes depuis la guerre et les peurs se sont exacerbées avec l’explosion du port et l’insécurité provoquée par la crise économique», souligne-t-il. Il ajoute également que «les tremblements de terre existent dans l’inconscient collectif des Libanais, du tsunami destructeur de 551 au léger séisme de 2008, ce qui contribue à alimenter la peur».

Caricatures et blagues

Connus pour leur sens de l’humour, des Libanais ont créé mèmes et blagues qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Au lendemain du tremblement de terre, on pouvait lire sur une caricature montrant le dessin d’un dinosaure: «Il ne reste plus que toi, nous t’attendons.»

Maya Zankoul a esquissé un dessin de deux enfants cachés sous deux tables avec l’inscription «des années de guerre civile». L’artiste, âgée de 36 ans, qui a vécu son enfance en Arabie saoudite, note: «À chaque fois que je passais mon été en famille au Liban, quelque chose arrivait. C’est comme si au Liban nous devions redoubler de vigilance, comme si nous devions toujours faire face à un imprévu qui fait peur. Je me souviens que la seule fois où nous nous étions rendus au village, il y a eu un raid israélien et nous avions été obligés de nous cacher puis de rentrer à Beyrouth», déclare-t-elle.

Le Pr Tony Nemer est conférencier et chercheur en géologie et sismographie à l’université américaine de Beyrouth. «Ce séisme m’a rendu malade. Non, bien sûr, ce n’est pas la peur ou la panique, mais depuis lundi dernier je ne fais que recevoir des appels téléphoniques de mes amis, de mes connaissances et de la presse. J’ai perdu la voix et j’ai mal à la gorge et à la tête tellement je ne fais qu’expliquer ce qu’il se passe», soupire-t-il, la voix enrouée.

Le Pr Nemer souligne que le Liban se situe sur «la faille du Levant, appelée aussi “faille de la mer Morte”, d’une longueur de 1 200 km, l’une des failles majeures de la Méditerranée, et 100 km de cette faille se situent au Liban. Sur ces 100 km, quatre autres failles géologiques se sont formées, celles de Roum, Yammouné, Rachaya et Serghaya».

Il se veut rassurant. Face à ceux qui déclarent que le prochain séisme dévastateur au Liban est pour bientôt, il répond: «La terre n’arrête pas de bouger, mais on ne le sent pas. Il y a eu d’importants tremblements de terre au Liban au cours des trente dernières années, dont le dernier en 2008. Donc on ne peut pas dire que la terre ne bouge pas et qu’elle est suffisamment chargée pour de nouvelles ruptures. En plus, nul ne peut prévoir l’avenir.»

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.