«Papa, va-t-on mourir ?» : en Turquie, le traumatisme des enfants rescapés du séisme

Une psychologue prend soin des enfants qui ont été affectés par le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la région frontalière de la Turquie et de la Syrie, à Kahramanmaras, le 12 février 2023. (Photo, AFP)
Une psychologue prend soin des enfants qui ont été affectés par le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la région frontalière de la Turquie et de la Syrie, à Kahramanmaras, le 12 février 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 février 2023

«Papa, va-t-on mourir ?» : en Turquie, le traumatisme des enfants rescapés du séisme

  • La province de Kahramanmaras a depuis une semaine des airs de film d'anticipation, avec ses bâtiments anéantis, les sirènes hurlantes des ambulances et les cercueils déposés sur le bord des routes
  • Autant de scènes effroyables pour les enfants ayant survécu au tremblement de terre du 6 février qui a fait 32 000 morts en Turquie, selon un bilan toujours provisoire

KAHRAMANMARAS : Serkan Tatoglu a réussi à sauver ses quatre enfants du séisme très meurtrier qui a ébranlé leur maison, dans le sud-est de la Turquie. La famille est désormais en sécurité mais sa fille de six ans ne cesse de lui demander : "Papa, va-t-on mourir ?"

La province de Kahramanmaras - 1,1 million d'habitants avant cette catastrophe naturelle - a depuis une semaine des airs de film d'anticipation, avec ses bâtiments anéantis, les sirènes hurlantes des ambulances et les cercueils déposés sur le bord des routes.

Autant de scènes effroyables pour les enfants ayant survécu au tremblement de terre du 6 février qui a fait 32 000 morts en Turquie, selon un bilan toujours provisoire.

"Mes enfants ont été gravement affectés par le séisme", explique à l'AFP Serkan Tatoglu, dont la femme et les enfants âgés de six, 11, 14 et 15 ans ont trouvé refuge dans un village de tentes dressées à côté du stade de la ville de Kahramanmaras.

"J'ai perdu une dizaine de membres de ma famille. Mes enfants ne sont toujours pas au courant mais la plus jeune est traumatisée par les répliques. Elle n'arrête pas de demander 'Papa, va-t-on mourir ?'", confie-t-il.

"Je ne veux pas leur montrer les cadavres. Avec ma femme, nous les serrons dans nos bras et leur disons +tout ira bien+".

Hilal Ayar, 25 ans, est elle aussi extrêmement inquiète pour son fils de sept ans, Mohamed Emir : "Il ne va pas bien mentalement, il n'arrive pas à dormir".

«Politiques d'urgence»

Sueda Deveci, une psychologue membre de la branche turque de l'ONG Doctors Worldwide, dépêchée à Kahramanmaras, est confrontée à des parents eux-mêmes traumatisés.

"Une mère m'a avoué : 'Tout le monde me dit d'être forte mais je ne peux rien faire, je ne peux pas m'occuper de mes enfants, je n'arrive même pas à manger'."

Certains enfants semblent n'avoir pas pris conscience du séisme, affirme-t-elle, tandis que trois dessinent à ses côtés.

"Je ne parle pas beaucoup du tremblement de terre avec eux. Nous les faisons dessiner et nous verrons à quel point il apparaît dans leurs dessins", explique-t-elle.

"Des politiques axées sur les enfants doivent être préparées de toute urgence", exhorte Esin Koman, une spécialiste de la protection des droits des enfants, qui intervient actuellement dans la province de Kahramanmaras.

Selon elle, les enfants s'adaptent plus rapidement que leurs parents, mais le nécessaire doit être fait pour leur permettre de surmonter cette épreuve.

Cihan Celik, un psychologue, a partagé sur Twitter un message qu'il a reçu d'un ambulancier bénévole envoyé dans la zone du séisme.

Pendant une évacuation, des enfants ont été pris d'angoisse : "Les enfants blessés ont demandé à plusieurs reprises en cours de route 'Où est ma mère, où est mon père ? Est-ce que vous nous kidnappez ?'"

«Déluge d'appels»

Le vice-président turc Fuat Oktay a affirmé que 574 enfants extraits des bâtiments effondrés avaient été retrouvés non accompagnés. Soixante-seize d'entre eux ont été remis à des membres de leur famille.

Un groupe d'environ 200 bénévoles, comprenant des psychologues, des avocats et des médecins, a établi des centres de coordination dans les dix provinces dévastées par le tremblement de terre. Leur objectif : identifier les enfants non accompagnés et les confier à leurs familles, avec le concours de la police.

"Nous recevons un déluge d'appels", souligne Hatice Goz, une bénévole du centre de coordination de la province d'Hatay (sud).

Sur le terrain, elle identifie aussi des familles à la recherche de leurs enfants, recueillant des informations sur leur âge, leurs caractéristiques physiques et leur adresse avant de les transmettre aux centres de coordination.

"Nous avons des équipes dédiées. Elles analysent en permanence toutes les informations obtenues en les comparant avec les dossiers hospitaliers", explique Hatice Goz.

"Quand j'ai regardé la liste hier, le nombre des enfants disparus dont nous avons été informés atteignait 180. Nous en avons remis 30 à leurs familles", dit-elle.

Les enfants extraits vivants des décombres sont emmenés dans les hôpitaux les plus proches, sans nécessairement être accompagnés d'un parent. Mais, relève-t-elle, "si l'enfant est incapable de parler, la famille ne peut pas le retrouver".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.