Après le séisme, le climat qui sévit en Turquie risque d'alimenter l'hostilité envers les immigrants

Des sauveteurs turcs et chinois transportent dans une ambulance un réfugié syrien de 55 ans sauvé à Hatay, en Turquie, le 12 février 2023. (Reuters).
Des sauveteurs turcs et chinois transportent dans une ambulance un réfugié syrien de 55 ans sauvé à Hatay, en Turquie, le 12 février 2023. (Reuters).
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Publié le Lundi 13 février 2023

Après le séisme, le climat qui sévit en Turquie risque d'alimenter l'hostilité envers les immigrants

  • Parmi les personnes qui ont survécu cette catastrophe, on compte des Turcs, des Syriens, des Afghans et d'autres réfugiés de différentes nationalités
  • Les experts mettent en garde contre la diffusion de fausses nouvelles sur les médias sociaux au sujet des réfugiés: ces dernières risquent de susciter des réactions négatives

ANKARA: Les opérations de sauvetage se poursuivent dans le sillage du séisme meurtrier qui a frappé la Turquie et la Syrie lundi dernier. Le bilan des victimes a dépassé les trente-trois mille, un nombre qui risque d'augmenter.

Parmi les personnes qui ont survécu à cette catastrophe, on compte des Turcs, des Syriens, des Afghans et d'autres réfugiés de différentes nationalités. Beaucoup d'entre eux étaient regroupés dans les villes touchées par le séisme.

En effet, sur les 3,6 millions de réfugiés syriens recensés en Turquie, 1,6 million vit dans la zone sinistrée par le tremblement de terre.

Cependant, on ne dispose pas de données officielles qui feraient état du nombre de victimes et de survivants au sein de la communauté des réfugiés en Turquie.

Le contexte actuel, marqué par le chaos, risque de nourrir le sentiment hostile aux réfugiés qui sévit déjà en Turquie.

En temps ordinaire, l'autorisation des autorités provinciales est requise pour que les réfugiés syriens s'installent dans une ville différente de celle où ils sont enregistrés. Compte tenu de la situation inhabituelle que traverse le pays, cette exigence a été provisoirement supprimée.

Les réfugiés syriens qui résidaient dans la zone dévastée par le séisme peuvent désormais s'installer dans une autre ville de Turquie, à l’exception d’Istanbul, pour une durée maximale de quatre-vingt-dix jours.

Cette exigence reste toutefois valable pour les Syriens qui vivent dans les villes que le séisme a épargnées. Ces derniers ne peuvent pas joindre leurs proches qui vivent dans les régions sinistrées.

Metin Corabatir est directeur du Centre de recherche sur l'asile et la migration (Igam), dont le siège se trouve à Ankara. «Les informations que nous recevons régulièrement de la région frappée par le tremblement de terre révèlent que la plupart des Syriens [qui vient là-bas] ont vu leurs maisons démolies et se trouvent désormais sans abris. Les enfants sont dans la rue, ils ne trouvent pas de quoi manger», confie-t-il à Arab News.

Le premier souci des Turcs est le suivant: les Syriens dont les maisons ont été anéanties risquent de s'installer dans les grandes villes dont la démographie sera bouleversée.

Certains quartiers de plusieurs villes turques, parmi lesquelles Adana, Hatay et Istanbul, se sont transformés en enclaves syriennes. Dans la foulée, de nouvelles régions qui ressemblent à un «Little Aleppo» («Petit Alep», à l’instar de «Little China», NDRL) risquent d'apparaître dans les jours à venir.

Pour M. Corabatir, une chose est sûre: les Syriens qui vivaient dans la zone ravagée par le tremblement de terre travaillaient pour la plupart dans de petites zones industrielles et constituaient une importante main-d'œuvre clandestine. «En raison des ravages que le séisme a provoqués dans les zones industrielles, ces personnes partiront à la recherche de nouveaux emplois dans les villes voisines. Le pays connaîtra donc une nouvelle vague d'émigration», ajoute-t-il.

Près de vingt-sept camps créés pour les Syriens étaient établis en Turquie avant le séisme. Les autorités s'emploient actuellement à les étendre afin d’accueillir les Syriens qui ont perdu leurs logements.

Les rapports indiquent que plusieurs municipalités de la région ont interdit aux familles syriennes d'entrer dans les zones de tentes aménagées pour accueillir les réfugiés touchés par le tremblement de terre.

De leur côté, les experts préviennent que de fausses nouvelles diffusées sur les réfugiés en Turquie circulent. Le Turc Ugur Kardas, qui a remporté le concours MasterChef en 2018, a été incarcéré dimanche en raison d'une fausse nouvelle qu'il aurait lancée. Il aurait en effet prétendu que des réfugiés afghans auraient volé les biens qui appartenaient à un cadavre extrait des décombres d'un immeuble en ruines.

«Cela fait quelques années que la migration constitue un sujet de controverse sur le plan politique. Cela s’explique notamment par l'hostilité de plus en plus marquée à l'égard des immigrés […], associée à une frustration croissante suscitée par la crise économique qui s'aggrave et par la performance du gouvernement actuel», indique à Arab News Sinem Adar, qui collabore au Centre d'études appliquées sur la Turquie, situé à Berlin.

Le caractère extrêmement destructeur du séisme, la réponse insuffisante et tardive du gouvernement ainsi que la manipulation exercée par certains acteurs politiques, dont le chef du parti d'extrême droite Victory, ont mis de l’huile sur le feu, explique la Dr Adar. Cette situation place les réfugiés et les migrants clandestins dans la ligne de mire de l'exclusion, voire de la violence.

«Il est temps de placer la sauvegarde du bien public au cœur des décisions politiques. […] Il faut ainsi assurer aux réfugiés l’accès aux secours et aux soins de santé en cas de tremblement de terre, ainsi que leur assurer un hébergement», ajoute-t-elle.

«Il est difficile de savoir si cette lourde tâche sera un jour accomplie compte tenu des moyens limités du gouvernement et du manque de coordination entre les institutions», poursuit le Dr Adar.

D'autres fausses informations se sont récemment propagées. Elles laissent entendre que le gouvernement aurait transféré les survivants syriens dans un dortoir réservé aux femmes dans la province méridionale de Mersin et qu'il aurait refusé de recevoir les survivants turcs.

De fausses vidéos ont également circulé sur les réseaux sociaux. Elles montrent des réfugiés syriens en train de fumer la chicha dans le bâtiment du dortoir tout en regardant des vidéos pornographiques.

Un député de l'opposition turque s'est rendu dans le dortoir pour prouver que ce dernier hébergeait des survivants syriens, mais aussi turcs et pour montrer qu'aucune obscénité ne s'y manifestait.

Certaines vidéos ont accusé des Syriens et des Afghans de commettre des actes de pillage dans la région. Sur des photos truquées, on voit des Syriens en train d’être battus après avoir commis des actes de pillage. Ces informations ont déclenché la colère des Turcs, même si aucune preuve n'a confirmé ces allégations.

Certains partis turcs, à l'instar du Victory Party, hostile aux réfugiés, ont profité de la catastrophe pour accuser les Syriens de pillage.

«Ces nouvelles provoquent un sentiment de peur. Certaines informations laissent entendre que les Syriens achèteront tous les bâtiments touchés par le séisme à Hatay pour assurer leur primauté», explique M. Corabatir.

Des médias ont cependant montré des Syriens qui ont donné du sang aux survivants du tremblement de terre dans d'autres villes turques. Ils ont également participé aux opérations de fouille et de secours d'urgence.

En outre, certains commerçants syriens installés à Maras, ville touchée par le séisme, ont mis à la disposition des survivants des fruits et des légumes qu'ils ont déposés sur les trottoirs.

«À leur tour, les municipalités doivent s'abstenir de toute discrimination à l'égard des réfugiés. Cette attitude risque de renforcer le sentiment d'hostilité à l'égard des Syriens, qui prévaut déjà dans la zone touchée par le séisme», conclut M. Corabatir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Découverte d'un écosystème inhabituel dans les récifs coralliens de la mer Rouge : étude KAUST-NCW

Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux se sont révélés prospères. (Photo KAUST)
Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux se sont révélés prospères. (Photo KAUST)
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  • Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux profondes, les animaux marins se sont révélés prospères, selon une étude.
  • Un écosystème inattendu a été découvert à Difat Farasan, près de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen.

RIYAD : Des scientifiques marins ont découvert des créatures prospérant dans les eaux profondes de la mer Rouge, où elles ne sont pas censées survivre, a annoncé l'Université du roi Abdallah pour la science et la technologie.

Cet écosystème inhabituel a été découvert à Difat Farasan, près de la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, et a fait l'objet d'un article dans la revue scientifique PNAS Nexus par une équipe de scientifiques de la KAUST et du Saudi National Center for Wildlife (NCW), a indiqué la KAUST dans un communiqué de presse publié sur son site web.

Également connu sous le nom de Farasan Bank, Difat Farasan est situé sous le troisième plus grand système de récifs coralliens du monde et le plus grand de la mer Rouge.

Malgré la faible teneur en oxygène et l'acidité élevée des eaux de Difat Farasan, les coraux, les poissons et d'autres animaux prospèrent. 

« Plusieurs créatures ont montré des stratégies d'adaptation inattendues à cet environnement extrême. Les poissons nagent plus lentement et les coraux sont en bonne santé dans des conditions qui empêchent normalement la calcification de leur squelette », indique le communiqué, qui précise que la calcification est nécessaire à la croissance et à la survie des coraux.

« La capacité de ces animaux à vivre dans des zones chaudes et appauvries en oxygène suggère qu'ils réduisent de manière inhabituelle la quantité d'oxygène dont ils ont besoin pour vivre. Cette découverte souligne la nécessité d'une exploration plus poussée des zones côtières tropicales profondes, car elles peuvent abriter des écosystèmes inattendus », a déclaré le Dr Shannon Klein, chercheur à la KAUST, qui a dirigé l'étude.

L'étude note également que si les récifs coralliens se trouvent généralement dans des eaux peu profondes, des dépressions de plus de 200 mètres de profondeur ont été découvertes dans le système de récifs coralliens du banc Farasan.  

« Étant donné que l'appauvrissement de l'oxygène dans la mer est l'une des conséquences de l'augmentation des températures, une étude plus approfondie de la façon dont ces créatures vivent dans la mer pourrait nous aider à comprendre comment la vie marine peut résister aux défis du changement climatique », indique l'étude. 

« Cette recherche souligne l'importance de la mer Rouge en tant que laboratoire naturel pour l'étude de la résilience marine. La découverte d'écosystèmes qui prospèrent dans des conditions extrêmes nous permet de mieux comprendre comment la vie marine s'adapte et souligne la nécessité de poursuivre l'exploration et la conservation de ces habitats uniques », a déclaré Mohammad Qurban, PDG du National Center for Wildlife et contributeur à l'étude. 

Froukje van der Zwan, professeure adjointe à la KAUST, Francesca Benzoni, professeure associée, et Carlos Duarte, professeur distingué de la KAUST Ibn Sina, ont également contribué à l'étude. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La Semaine de l'environnement met en lumière la vision de l'Arabie saoudite en matière de développement durable

Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
Le ministère saoudien de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, sur le thème « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable. (SPA)
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  • Un nouvel indice national a été créé pour surveiller la santé environnementale du Royaume et orienter les décisions politiques.
  • Le nouvel indice, que M. Al-Fadhli a qualifié d'essentiel pour une prise de décision éclairée, permettra de suivre des paramètres environnementaux tels que la qualité de l'air, la conservation de l'eau et la biodiversité.

RIYAD : Le ministère saoudien de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture a lancé dimanche la Semaine saoudienne de l'environnement, dont le thème est « Notre environnement est un trésor », afin de présenter les efforts du Royaume en matière de protection des écosystèmes et de développement durable.

L'un des temps forts de cette semaine a été le lancement de l'indice national de performance environnementale, un outil stratégique permettant de suivre les progrès en la matière et d'orienter les politiques.

Inauguré par le ministre Abdulrahman Al-Fadhli à Riyad, cet événement rassemble des agences gouvernementales, des entreprises, des organisations à but non lucratif et des communautés locales afin de promouvoir les pratiques écologiques et la responsabilité collective.

Adel Al-Jubeir, ministre d'État aux affaires étrangères et envoyé spécial pour le climat, était également présent. Des présentations sur l'environnement, des signatures d'accords et des spectacles pour enfants ont été organisés pour encourager les comportements positifs en matière d'environnement. 

Les activités comprennent des expositions nationales, des ateliers sur la biodiversité et les énergies renouvelables, ainsi que des forums sur les innovations vertes.

Le nouvel indice, que M. Al-Fadhli a qualifié d'essentiel pour une prise de décision éclairée, permettra de suivre des paramètres environnementaux tels que la qualité de l'air, la conservation de l'eau et la biodiversité.

Il vise à aligner le développement national sur les priorités écologiques, renforçant ainsi l'engagement du pays en faveur d'une croissance durable.

M. Al-Fadhli a souligné le rôle de chef de file du Royaume en matière de durabilité, en mettant en avant la protection des ressources naturelles et la responsabilité sociétale. Il a ajouté que cet indice garantit la responsabilité et le progrès à mesure que le pays construit un avenir plus vert.

M. Al-Fadhli a visité l'exposition, qui comprend des sections sur la couverture végétale, le contrôle de la désertification, la biodiversité, la gestion des déchets, la météorologie et la conformité environnementale. 

L'exposition comprend également des ateliers qui soulignent le rôle de l'Arabie saoudite dans la promotion de la coopération environnementale, la sensibilisation, l'encouragement des investissements du secteur privé dans des projets durables et la promotion de la technologie.

Le ministère a souligné que l'indice nouvellement introduit sert d'outil de suivi à l'échelle nationale, et a été développé en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l'environnement.

Il est conçu pour s'aligner sur les organismes gouvernementaux, les organisations environnementales et les centres nationaux, afin de garantir la cohérence avec les priorités écologiques de l'Arabie saoudite.

Les principaux objectifs sont l'évaluation de la santé environnementale, l'identification des facteurs de changement et la mise en place d'un système de détection précoce des défis et des progrès en matière de durabilité. 

En suivant les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs environnementaux, le ministère a noté que l'indice permet d'identifier les lacunes nécessitant une action urgente et d'ajuster les politiques en fonction des données recueillies.

La première phase se concentre sur cinq domaines clés liés à la stratégie nationale pour l'environnement et à la Saudi Vision 2030 : la conservation de la faune et de la flore, l'expansion des espaces verts, l'efficacité de la gestion des déchets, la pollution de l'air, du sol et de l'eau, ainsi que la précision des prévisions météorologiques.

La deuxième phase portera sur les nouvelles priorités, telles que les mesures du changement climatique, compte tenu de leur importance dans la planification environnementale à long terme.

Le ministère a souligné que l'indice fournira aux décideurs politiques des informations exploitables leur permettant d'améliorer la résilience écologique, la santé publique et la qualité de vie des citoyens saoudiens.

Le Centre national de développement de la pêche a participé aux célébrations de la Semaine saoudienne de l'environnement. 

Riyadh Al-Fageeh, directeur général du centre, a déclaré : « Notre participation souligne l'importance de la préservation de l'environnement, de la sensibilisation et du renforcement des objectifs de qualité de vie. Nous voulons souligner le rôle des institutions et des individus dans le maintien de l'équilibre écologique, conformément à la Vision 2030. »

Il a ajouté : « La Semaine saoudienne de l'environnement réaffirme l'engagement du Royaume à protéger les ressources naturelles et à mener les efforts régionaux en matière de durabilité. Nous encourageons tous les citoyens et résidents à participer activement et à contribuer à un avenir plus propre et plus vert. » 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


l'Arabie saoudite lutte pour protéger la santé du foie

Protéger la santé du foie, c'est prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes. (SPA)
Protéger la santé du foie, c'est prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes. (SPA)
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  • « Prenez soin de votre foie maintenant, et il prendra soin de vous toute votre vie », déclare à Arab News le vice-ministre de la Santé et de la Population.
  • Le ministère saoudien de la Santé met l'accent sur les mesures de lutte contre les maladies du foie.

DJEDDAH : Le foie joue un rôle central dans la santé de l'organisme. Il filtre les toxines, favorise la digestion, stocke l'énergie et les nutriments essentiels, et aide l'organisme à lutter contre les infections.

Le principal problème des maladies du foie est qu'elles sont souvent silencieuses. La progression est très graduelle et la plupart des patients ne présentent aucun symptôme, ce qui les laisse dans l'ignorance de leur état. C'est pourquoi la sensibilisation et le dépistage précoce sont essentiels.

C'est une priorité nationale pour le ministère saoudien de la Santé, qui met l'accent sur les soins préventifs. ***

Protéger la santé du foie signifie prévenir les complications à long terme et améliorer la qualité de vie de millions de personnes, contribuant ainsi aux objectifs du ministère visant à améliorer l'espérance de vie en bonne santé, conformément à l'objectif de Vision 2030 qui consiste à créer une société dynamique.

Dans une interview exclusive accordée à l'occasion de la Journée mondiale du foie, le Dr Abdullah Assiri, vice-ministre de la Santé de la population, a déclaré que l'hépatite virale, en particulier l'hépatite B et l'hépatite C, est une préoccupation de longue date et qu'elle est responsable de nombreux cas de maladie chronique du foie, de cirrhose et de cancer du foie.

Il a ajouté : « En Arabie saoudite, l'hépatite virale est un problème de longue date : « C'est le virus de l'hépatite C qui a provoqué le plus de cirrhoses, de cirrhoses décompensées et de greffes de foie. »

L'hépatite est essentiellement une inflammation du foie causée par différents virus (A, B, C, D et E) qui diffèrent tous par leur mode de propagation, leur gravité et les moyens de les prévenir. 

M. Assiri a ajouté : « Le problème avec l'hépatite, c'est que jusqu'à 95 % des personnes infectées dans le monde ne le savent pas, car la maladie peut rester silencieuse pendant des années.

« Les signes précurseurs peuvent être assez vagues, comme la fatigue, des maux de ventre ou une légère jaunisse, mais il n'y a souvent aucun symptôme jusqu'à ce que la maladie soit à un stade avancé ».

Assiri a expliqué que la principale raison pour laquelle les affections hépatiques ne sont pas diagnostiquées jusqu'à un stade avancé est que le foie est un organe remarquablement résistant.

Il continue à bien fonctionner, même lorsqu'il est partiellement endommagé. Malheureusement, lorsque des symptômes tels que le gonflement, la jaunisse ou des problèmes digestifs apparaissent, la maladie peut déjà avoir évolué vers une cirrhose ou une insuffisance hépatique.

Il a déclaré : « Une détection tardive peut avoir de graves conséquences, notamment une cicatrisation irréversible du foie, un cancer du foie et des complications potentiellement mortelles.

« C'est pourquoi nous recommandons vivement à toutes les personnes, en particulier à celles qui présentent des facteurs de risque tels que l'obésité, le diabète ou des antécédents familiaux de maladie du foie, de se soumettre à des examens et à des dépistages réguliers.

Le mode de vie a un impact déterminant sur la santé du foie. Une mauvaise alimentation, le manque d'activité physique et le tabagisme sont autant de facteurs qui exercent une pression supplémentaire sur le foie.

Bien que les maladies du foie liées à l'alcool soient moins répandues au Royaume-Uni, d'autres facteurs liés au mode de vie, comme les mauvaises habitudes alimentaires et l'hépatite virale, jouent un rôle plus important.

Il a déclaré : « La bonne nouvelle, c'est que le foie n'a pas de problème de santé. » Il a ajouté : « La bonne nouvelle, c'est que le foie a une capacité exceptionnelle à guérir s'il reçoit les soins appropriés. Même les lésions à un stade précoce peuvent souvent être inversées grâce à des changements de mode de vie. J'ai personnellement vu des patients transformer leur état de santé en adoptant de meilleures habitudes ». 

En tant que professionnel de santé, Assiri recommande toujours de modifier son mode de vie en adoptant quatre piliers clés : la nutrition, le sommeil, la relaxation et l'exercice physique. Tous ces éléments sont essentiels au maintien d'un foie sain, tout comme la vaccination contre l'hépatite.

Au niveau national, le ministère de la Santé s'attaque aux maladies du foie par le biais de politiques axées sur la prévention, la détection précoce, les pratiques de contrôle des infections dans les soins de santé et un traitement efficace.

M. Assiri a déclaré : « Une étape importante a été franchie dans la lutte contre les maladies du foie : l'introduction de médicaments antiviraux à action directe en 2014, qui a marqué le début d'un effort national ambitieux visant à éliminer l'hépatite C, a constitué une étape importante de la stratégie nationale. 

« Les données montrent qu'un programme complet combinant un dépistage ciblé, un traitement agressif d'environ 8 000 patients par an et des stratégies de prévention renforcées pourrait permettre d'éradiquer la maladie en Arabie saoudite d'ici 2030, voire plus tôt.

« L'élimination de l'hépatite C permettrait de sauver environ 3 000 vies saoudiennes et d'économiser 10 milliards de SR (2,6 milliards de dollars) en coûts de santé.

Il est important de noter que ce programme d'élimination permettra également d'élargir les initiatives de dépistage d'autres maladies « tueuses silencieuses », telles que l'hépatite B, le diabète, l'hypertension, l'obésité et la dyslipidémie, et de mettre en œuvre des interventions sanitaires préventives précoces à l'échelle nationale.

Il a ajouté : « Nos progrès ont été considérables. Nous avons atteint nos objectifs de couverture thérapeutique de 80 % en 2023, nous sommes en passe de réduire la mortalité de 65 % d'ici à 2025, nous visons à diagnostiquer 90 % des cas d'ici à 2026 et nous nous efforçons de réduire les nouvelles infections par l'hépatite C de 80 % d'ici à 2030. » 

Ces chiffres témoignent d'une réponse solide en matière de santé publique et démontrent l'engagement ferme de l'Arabie saoudite à montrer l'exemple dans les efforts de contrôle des maladies à l'échelle régionale.

L'Arabie saoudite continue également d'être un leader en matière d'innovation médicale et de recherche dans ce domaine. Par exemple, la première greffe robotisée du lobe gauche du foie a été réalisée ici, démontrant l'engagement du Royaume à fournir des soins hépatiques de haute qualité.

Le ministère a lancé plusieurs initiatives. L'un des principaux programmes est le dépistage prénuptial, qui permet de tester les couples pour l'hépatite B et l'hépatite C afin de réduire le risque de transmission et de permettre une intervention précoce. 

Il étend également les campagnes de dépistage communautaire, en particulier pour les groupes à haut risque, et améliore l'accès à un traitement abordable contre l'hépatite C. En collaboration avec les centres de santé, le ministère continue de promouvoir la vaccination contre l'hépatite pour les adultes qui n'ont pas pu bénéficier d'une immunisation antérieure.

M. Assiri a déclaré : « Prenez soin de votre foie dès maintenant : il prendra soin de vous toute votre vie. Le foie est le plus grand et l'un des organes les plus vitaux de l'organisme, mais il est souvent négligé, car les symptômes de la maladie peuvent être silencieux.

J'invite chacun à mener une vie plus active : manger plus sainement, s'hydrater, dormir et se faire examiner régulièrement, surtout si l'on présente des facteurs de risque tels que le diabète ou l'obésité.

« Faites-vous vacciner et n'oubliez pas que de petits changements dans votre routine quotidienne peuvent faire une grande différence pour votre foie et votre santé en général.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com