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Quelque chose semble différent lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial, et pas seulement le temps anormalement doux pour la saison dans la station de ski alpine de Davos. De nombreux délégués s'accordent à dire qu’il manque quelque chose.
L'événement est-il peut-être arrivé trop tôt après le dernier; exceptionnellement, celui-ci n'a eu lieu qu'en mai dernier à cause de la pandémie, et le sujet brûlant – la guerre entre la Russie et l'Ukraine – a été discuté de manière exhaustive. Peut-être cela est-il dû au fait que l'autre problème urgent du monde, le changement climatique, a été largement abordé lors de la COP 27 en Égypte il y a seulement quatre mois.
Mais non, ce n'est pas ça. Il me semble que ce qui manque à ce «sommet des dirigeants du monde», ce sont les dirigeants du monde d'aujourd'hui en question, notamment ceux de pays comme l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Inde et la Chine.
Vous pensez peut-être: «C'est le rédacteur en chef d'un journal saoudien – c’est évidemment ce qu’il est censé dire» Mais soyez indulgent avec moi...
L'économie mondiale est cyclique, et comme l'a déclaré à Arab News, Maroun Kairouz, du FEM, à Davos cette semaine: «C'est le moment pour le monde arabe de briller.» À l’évidence, Kairouz est le responsable de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord du FEM, et je ne suis pas sûr que ses opinions soient largement partagées lorsqu’on est habitué à ce que des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Russie dominent les gros titres de l'actualité économique.
Néanmoins, les économistes prévoient que l'Arabie saoudite dépassera l'Inde en tant qu'économie du G20 connaissant la plus forte expansion en 2023, avec une croissance du PIB de 7,6%.
Est-ce une occasion manquée de ne pas avoir de dirigeants des pays du Golfe à Davos cette année? Peut-être. Je suis cependant sûr qu'ils ont leurs raisons, ou d'autres engagements, et malgré leur absence, je ne peux qu'applaudir la qualité des délégations saoudienne et émiratie, sans parler de la présence qatarie, menée par le Cheikh Tamim en mai dernier, à l'approche de la Coupe du monde.
«Nous ferions du tort au monde s'il n'y avait qu'un seul forum d'investissement en Arabie saoudite.»
Faisal J. Abbas
Toutefois, il serait approprié ici d'adapter le vieux dicton: «Si la montagne ne va pas à Mohammed, alors Mohammed va à la montagne.»
En effet, le président du FEM, Borge Brende, et le ministre saoudien de l'Économie, Faisal al-Ibrahim, ont déclaré que les plans sont avancés en vue d’un forum régional du FEM en Arabie saoudite. «Il est grand temps... que nous allions au Royaume», a signalé Brende à l'émission Frankly Speaking TV, diffusé sur Arab News. Al-Ibrahim nous a affirmé: «Nous avons un agenda clair de nos opportunités de partenariat (avec le FEM) et l'une d'entre elles est en fait d'explorer un forum très ciblé dans le Royaume.» Compte tenu de la puissance de l'économie saoudienne, de son rôle central dans le secteur de l'énergie mondial et du leadership régional du Royaume, de tels plans sont parfaitement logiques.
Certains peuvent pourtant dire que l'Arabie saoudite dispose déjà de l'Initiative d'investissement d'avenir, son propre forum d'investissement qui entre dans sa septième année et qui connaît un immense succès. Tout cela est vrai, mais étant donné l'ampleur de l'opportunité, l'énorme portée de la vision du Royaume et le nombre de secteurs économiques en cours de développement, je dirais que nous ferions tort au monde s'il n'y avait qu'un seul forum d'investissement en Arabie saoudite.
Il serait approprié ici d'adapter le vieux dicton: «Si la montagne ne va pas à Mohammed, alors Mohammed va à la montagne.»
Faisal J. Abbas
Tout événement majeur de cette nature devrait envisager d'avoir une présence dans le Royaume, et le gâteau est assez grand pour que chacun ait sa part. Les détails devraient être discutés, mais le produit final ne devrait pas être un sommet régional tel que celui que le FEM avait l'habitude d'organiser à Charm el-Cheikh ou à la mer Morte, mais un événement sur mesure – ou une série d'événements – abordant des sujets ou des thèmes particuliers en Arabie saoudite ou dans l'ensemble du CCG.
Ce qu'il faut retenir c’est que Riyad est aujourd'hui une ville mondiale, et donc un lieu d'accueil naturel pour les événements mondiaux.
Faisal J. Abbas est le rédacteur en chef d'Arab News.
Twitter : @FaisalJAbbas.
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
