PARIS: L'Unédic a dressé un premier bilan de la précédente réforme de l'assurance chômage montrant une baisse de 16% en moyenne des allocations journalières pour les chômeurs impactés, selon des documents internes consultés mercredi par l'AFP.
Lancée en 2019 et pleinement entrée en vigueur fin 2021, cette réforme a notamment durci les conditions d'indemnisation des demandeurs d'emploi, en particulier ceux alternant périodes de travail et d'inactivité.
L'organisme paritaire, qui gère le régime d'assurance chômage, observe au vu de résultats portant sur les données de fin juin 2022 que les allocataires touchés par la réforme ont en moyenne une allocation journalière inférieure de 16% à ce qu'ils auraient perçu avec les anciennes règles. En parallèle, la durée moyenne potentielle des droits a augmenté, à 18 mois en moyenne (+3 mois).
L'Unédic note aussi une baisse de 20% des ouvertures ou rechargements de droits par rapport à 2019, en raison des nouvelles règles et d'effets conjoncturels. La baisse est plus importante chez les moins de 25 ans (-26%), les allocataires sortant de CDD (-30%) ou de contrat d'intérim (-37%).
La part des allocataires indemnisés parmi les inscrits à Pôle emploi est de 36,6% en juin 2022 (contre 40,4% en décembre 2021).
La réforme instaurait aussi une dégressivité de 30% pour les chômeurs de moins de 57 ans ayant perçu une rémunération supérieure à 4 500 euros brut. L'Unédic note que cela concernait 31 000 allocataires en juin et potentiellement 52 000 autres les mois suivants.
Dans un autre document, l'Unédic évalue les effets de la nouvelle réforme dévoilée fin novembre qui va engendrer, par décret, une baisse de 25% de la durée d'indemnisation pour tous les demandeurs d'emploi ouvrant des droits à partir du 1er février.
Selon l'organisme, "quelle que soit la durée du droit actuel, au moins la moitié des futurs allocataires est impactée".
En moyenne, en régime de croisière (après 5 ans), le nombre d'allocataires indemnisés diminuerait de 12%, soit environ 300 000 personnes, et la réforme engendrerait "de moindres dépenses de l'ordre de 4,2 milliards d'euros".
Dans un communiqué, la CGT estime qu'elle "ne s'était pas trompée dans ses prévisions en dénonçant un saccage".
"La réforme de 2021 a non seulement exclu un très grand nombre de travailleurs privés d'emploi de l'indemnisation mais elle a particulièrement touché les jeunes ainsi que les travailleurs ayant perdu un CDD ou un contrat d'intérim", écrit le syndicat, qui dénonce un "prochain tour de vis" avec la nouvelle réforme.