Litige frontalier: le Liban dit être proche d'un accord avec Israël

Le président libanais Michel Aoun rencontre le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati et le président du Parlement libanais Nabih Berri, au palais présidentiel de Baabda, au Liban, le 3 octobre 2022. (Reuters)
Le président libanais Michel Aoun rencontre le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati et le président du Parlement libanais Nabih Berri, au palais présidentiel de Baabda, au Liban, le 3 octobre 2022. (Reuters)
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Publié le Lundi 03 octobre 2022

Litige frontalier: le Liban dit être proche d'un accord avec Israël

Le président libanais Michel Aoun rencontre le Premier ministre libanais par intérim Najib Mikati et le président du Parlement libanais Nabih Berri, au palais présidentiel de Baabda, au Liban, le 3 octobre 2022. (Reuters)
  • Le Liban va donner «une réponse à la dernière proposition (...) dans les prochaines 24 heures», comportant certaines «remarques» et des «amendements», a déclaré le vice-président du parlement Elias Bou Saab
  • Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid qui avait salué la proposition américaine la veille, a déclaré qu'«Israël obtient 100% de ses besoins sécuritaires et même une partie des bénéfices du réservoir libanais» de Qana

BEYROUTH: Le Liban doit donner mardi sa réponse à une proposition américaine pour régler son litige sur la frontière maritime avec Israël, qui devrait permettre aux deux pays d'aller de l'avant dans l'exploitation d'importants gisements gaziers en Méditerranée orientale. 

Les dirigeants libanais se sont réunis lundi pour élaborer une réponse unifiée à la proposition des Etats-Unis et se sont dit confiants de parvenir rapidement à un accord, faisant écho à un optimisme similaire de la part de l'Etat hébreu. 

Les deux pays voisins, officiellement en état de guerre, négocient depuis plus de deux ans, par l'intermédiaire des Etats-Unis, la délimitation de leur frontière maritime. 

Le Liban va donner "une réponse à la dernière proposition" du médiateur américain Amos Hochstein "dans les prochaines 24 heures", comportant certaines "remarques" et des "amendements", a déclaré le vice-président du Parlement Elias Bou Saab. 

"Nous espérons une réponse définitive avant la fin de la semaine", a-t-il ajouté, à l'issue d'une réunion avec le chef de l'Etat Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre, Najib Mikati. 

M. Bou Saab est mandaté par le président Aoun pour superviser les négociations. 

Pour sa part, le Premier ministre a annoncé à la presse que l'accord était "sur la bonne voie", assurant que la position des responsables libanais, profondément divisés sur des questions politiques, était "unifiée dans l'intérêt du Liban". 

Le chef du puissant Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, qui avait menacé à plusieurs reprises d'attaquer Israël s'il entame l'extraction du gaz avant un accord sur la zone contestée, avait estimé samedi que "les jours à venir seraient cruciaux", laissant entendre un règlement imminent. 

« Aucun partenariat » 

Les responsables libanais n'ont pas révélé les détails de la proposition américaine ni la teneur de leurs remarques. Un accord ouvrirait la voie à l'exploitation d'hydrocarbures, qui donnerait une lueur d'espoir au pays en proie à une effroyable crise économique. 

Les négociations entre le Liban et Israël avaient été suspendues en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée. 

Elles portaient initialement sur une zone de 860 km2, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l'ONU en 2011. 

Mais le Liban a ensuite dit vouloir réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2, englobant une partie du champ gazier de Karish, qui se trouve selon Israël dans sa zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l'ONU. 

Les discussions ont repris cet été à la demande du Liban, qui est revenu sur cette demande maximaliste, des tensions ayant surgi avec l'arrivée d'un navire sur le champ de Karish afin de commencer l'exploitation de gaz pour le compte d'Israël. 

Dans un tweet lundi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid, qui avait salué la proposition américaine la veille, a déclaré qu'"Israël obtient 100% de ses besoins sécuritaires et même une partie des bénéfices du réservoir libanais" de Qana. 

Mais Elias Bou Saab a assuré que "le Liban obtient en vertu de cet accord tous ses droits sur le champ gazier de Qana". 

Le chef de l'Etat libanais Michel Aoun a assuré de son côté dans un tweet qu'il "n'y aura aucun partenariat avec la partie israélienne". 

Si les deux pays parviennent à un accord, ils ne signeront pas de traité, puisqu'ils sont techniquement en état de guerre, a souligné M. Bou Saab. 

Un mécanisme sera mis en place pour enregistrer la démarcation de la frontière auprès de l'ONU. 

Les autorités israéliennes ont indiqué vouloir lancer dès que possible la production de gaz à Karish, gisement offshore exploité par le groupe britannique Energean. 

Israël compte sur l'entrée en production de ce gisement afin de doper les livraisons de gaz israélien à l'Europe qui cherche à diversifier ses approvisionnements. 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.