Un rapport dénonce la violence israélienne à l'encontre des enfants de Gaza

Des enfants palestiniens brandissent des pancartes lors d’une manifestation dans la ville de Salfit, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
Des enfants palestiniens brandissent des pancartes lors d’une manifestation dans la ville de Salfit, en Cisjordanie occupée (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 juillet 2022

Un rapport dénonce la violence israélienne à l'encontre des enfants de Gaza

Un rapport dénonce la violence israélienne à l'encontre des enfants de Gaza
  • Depuis 2007, le gouvernement israélien a lancé 4 assauts militaires de grande envergure, tuant 4 041 Palestiniens, dont 1 005 enfants et 461 femmes
  • Si le racisme de l'apartheid a été fondamental dans la création d’Israël, il n'a jamais été reconnu jusqu'à récemment

Israël n’a pas cessé de s’en prendre aux citoyens de la bande de Gaza depuis le jour où il l’a occupée en juin 1967.

Mais cette brutalité s'est fortement accrue depuis août 2005 et le retrait par l’Etat hébreux de 21 colonies illégales, suivi de l’encerclement militaire de Gaza.

Le grand public ne reçoit généralement des nouvelles de cette zone que lorsque des Palestiniens déclenchent des violences, même lorsque ces dernières adviennent en réponse à l'embargo étouffant qu’exerce Israël.

Gaza est une prison à ciel ouvert contrôlée par le gouvernement israélien et sert souvent de stand de tir pour les soldats israéliens lorsque les Palestiniens tentent de protester contre leur confinement.

Au cours des quinze dernières années, selon un nouveau rapport publié par le Centre Al-Mezan pour les droits de l'homme, basé dans la bande de Gaza, les agressions israéliennes et les politiques d'oppression de la population ont augmenté de façon spectaculaire, entraînant une hausse du nombre de morts, dont nombre de femmes et d’enfants.

Depuis 2007, le gouvernement israélien a lancé 4 assauts de grande envergure, tuant 4 041 Palestiniens, dont 1 005 enfants et 461 femmes. Le nombre de Palestiniens tués par des soldats israéliens lors d'incursions ou de violences à la frontière est désormais passé à 5 418, selon le rapport.

Ceux qui restent sont souvent contraints à la précarité, car les assauts ont détruit des dizaines de milliers de maisons, d'installations industrielles, commerciales et d'infrastructures, telles que le réseau électrique, l'eau, l'assainissement et les routes.

Cette brutalité fait rarement l'objet d'une couverture médiatique, à moins que les Palestiniens ne répondent par des actes violents, comme faire voler des cerfs-volants lestés de bombes à essence au-dessus des frontières de Gaza, en direction d'Israël.

Le désespoir des Palestiniens opprimés et brutalisés n'a fait que s’accroître alors que la population a augmenté de plus de 25 %, passant de 1,5 million en 2006 à plus de 2 millions actuellement.

Le rapport d'Al-Mezan n'a reçu aucune couverture médiatique de la part des grands médias occidentaux, qui pratiquent la censure et qui ne se réveillent que lorsque la violence alimente le discours égoïste et exagéré d'Israël.

Selon le rapport, l'attaque du gouvernement israélien contre Gaza s'étend à tous les niveaux.

La marine israélienne, responsable de l'attaque de l'USS Liberty au cours de laquelle 34 militaires américains ont été tués par des équipes israéliennes d'assaut aérien et maritime le 8 juin 1967, a pris pour cible l'industrie de la pêche de Gaza, et entravé sa capacité à pêcher et à fournir de la nourriture à ses citoyens.

Même lorsque les Palestiniens tentent de quitter Gaza pour des destinations à l’étranger, comme les étudiants qui cherchent à fréquenter des écoles en Europe ou au Moyen-Orient, le gouvernement israélien peut les incarcérer sans inculpation, comme il le fait chaque année avec des centaines de milliers de Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupées.

 

Cette brutalité fait rarement l'objet d'une couverture médiatique, à moins que les Palestiniens ne répondent par des actes violents, comme faire voler des cerfs-volants lestés de bombes à essence au-dessus des frontières de Gaza, en direction d'Israël.

Ray Hanania

 

Au cours des quinze dernières années, 204 Palestiniens, dont 48 étudiants de l'enseignement supérieur, ont été arrêtés et emprisonnés sans accusation formelle.

Le système d'apartheid raciste du gouvernement israélien applique des politiques qui font une distinction entre les juifs et les non-juifs. Les juifs qui sont arrêtés doivent d'abord être inculpés et avoir le droit de se défendre avant toute sanction.

Les non-juifs, en revanche, sont d'abord arrêtés et punis sans habeas corpus, une loi occidentale qui exige qu'une personne arrêtée soit amenée devant un juge dans une salle d'audience publique pour demander sa libération, à moins que des preuves et des motifs légaux ne soient présentés pour justifier sa détention.

Dans de nombreux cas, des centaines de milliers de Palestiniens sont emprisonnés en vertu de l'ancien système de mandat britannique utilisé par le gouvernement israélien sans jamais être inculpés ni autorisés à s'adresser à un juge, individuellement ou avec un avocat.

Le refus de ce droit est une pierre angulaire du racisme de l'apartheid, mis en évidence cette semaine par un représentant de l'Afrique du Sud, où l'Occident a été le premier à définir ce terme.

Le 26 juillet, Naledi Pandor, ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, a déclaré: «Le récit palestinien évoque des expériences de la propre Histoire de ségrégation raciale et d'oppression de l'Afrique du Sud. En tant que Sud-Africains opprimés, nous avons fait l'expérience directe des effets de l'inégalité raciale, de la discrimination et du déni, et nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors qu'une autre génération de Palestiniens est laissée pour compte.»

M. Pandor a demandé à l'Assemblée générale des nations unies d'enquêter et de formellement s’assurer qu'Israël doit être classé comme un État d'apartheid.

Aucun média occidental n'a couvert le discours de Naledi Pandor. L'Occident a mené la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud jusqu'à ce que le système s'effondre dans les années 1990. Ironiquement, le système d'apartheid en Afrique du Sud a commencé en même temps que la création d'Israël en 1948, et si le racisme de l'apartheid a été fondamental dans sa création, il n'a jamais été reconnu jusqu'à récemment.

Le rapport Al-Mezan devrait être officiellement présenté à l'Organisation des nations unies (ONU) et lu par chaque nation. Ses conclusions devraient être codifiées à l’échelle internationale comme une mise en accusation des politiques racistes et discriminatoires du gouvernement israélien, qui violent les principes fondamentaux du droit international.

 

Ray Hanania est un ancien journaliste politique et chroniqueur primé de la mairie de Chicago. Il est joignable sur son site personnel à l'adresse www.Hanania.com.

Twitter : @RayHanania

NDLR : L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com