PARIS : Les élus écologistes parisiens, alliés turbulents de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ont demandé mercredi la révision du règlement des terrasses estivales, en raison des nuisances, notamment sonores, qu'elles génèrent malgré la forte réduction du nombre d'autorisations en 2022.
"L'idée des terrasses estivales est une bonne idée qui deviendra une réussite si, et seulement si, nous nous donnons les moyens de les encadrer et de les réguler" avec "si nécessaire des sanctions", a déclaré la cheffe des élus écologistes au conseil municipal Fatoumata Koné.
Après le premier confinement de 2020, Anne Hidalgo avait autorisé bars et restaurants, sur simple déclaration, à déployer des terrasses dites "éphémères" sur les trottoirs, placettes et places de stationnement.
Un nouveau règlement a pérennisé de début avril à fin octobre ces terrasses, devenues "estivales" et désormais soumises à autorisation, ce qui a entraîné un important travail administratif pour les services de la ville.
Mais "plusieurs associations et collectifs de riverains alertent depuis deux ans sur les nuisances générées, sur la nécessaire régulation du dispositif et tout particulièrement sur le bruit", soulignent les élus écologistes qui pointent aussi du doigt les établissements s'étalant au-delà de l'espace autorisé, ce qui peut pénaliser "les plus vulnérables" comme les personnes âgées ou à mobilité réduite.
Les élus EELV et apparentés ont ainsi réclamé l'instauration d'une règle "d'adéquation entre le nombre de places disponibles en intérieur et en extérieur" ainsi qu'une réduction d'un mois de la saison des terrasses estivales afin de laisser plus de temps à l'instruction des dossiers.
Leur demande a été rejetée à l'aide des voix des élus socialistes, pourtant leurs alliés.
L'adjointe (PS) au commerce Olivia Polski a réitéré son engagement de "faire un bilan" à la fin de l'année, soulignant que "2 600 autorisations ont été délivrées à ce jour", contre 12 000 terrasses éphémères pendant la crise sanitaire.
"Bien sûr, des abus ont été constatés. Il y a des secteurs sensibles sur lesquels nous concentrons nos efforts ", a reconnu l'élue socialiste, soulignant les "3 500 verbalisations qui ont été faites depuis le 1er avril".
"Nous avons aussi 400 procédures de démontage qui ont été mises en place, c'est évidemment plus long et c'est très dissuasif", a-t-elle ajouté.
Le maire (PS) de Paris Centre Ariel Weil a appelé à ce que justice et police "suivent" la mairie, assurant n'avoir "jamais vu encore une fermeture administrative, je crois, pour des raisons liées au bruit et à l'occupation illégale de l'espace public".