Le comportement du gouvernement religieux de l'Iran est incompréhensible pour beaucoup. Par exemple, pourquoi le régime iranien n'essaie-t-il pas de conclure un accord nucléaire et la vente libre de pétrole et de gaz malgré son incroyable pauvreté, alors que l'Europe cherche à remplacer le pétrole et le gaz russes après l’agression contre l'Ukraine ? Pendant ce temps, la société iranienne explose de pauvreté extrême et de chômage. Et la fuite des capitaux et des cerveaux se poursuit sans relâche.
Après la guerre Iran-Irak dans les années 1990 et sous le régime de Hachemi Rafsandjani, l'ancien président de l'Iran, le processus de faux néolibéralisme a commencé dans l'économie iranienne. Ce modèle économique néolibéral n'a jamais suivi le modèle occidental. Car il n'y avait pas de libre concurrence, de sécurité du capital et de liberté pour une saine concurrence, comme on le voit en Occident.
Après la guerre, en récompense au CGRI employé comme force militaire protégeant le régime Velayat-e-Faqih (gouvernement islamique), toutes les entreprises ou usines rentables qui s’étaient maintenues depuis le chah déchu et dont les propriétaires avaient fui à l'étranger, ainsi que les nombreuses terres agricoles spéciales ou chères dans les villes, ont été cédées uniquement au CGRI ou à des membres du cercle du pouvoir appelés «initiés». L'importation de marchandises est devenue le monopole des propres entreprises des mollahs et l'oligarchie des mollahs s'est formée.
Donc, comme nous l'avons vu après l'accord sur le nucléaire de 2015 et les milliards de dollars versés à l’Iran, l’écart entre l'oligarchie des mollahs et le CGRI d'une part, et le peuple de l'autre, s'est élargi et approfondi, donnant lieu à deux soulèvements en 2018 et 2019.
L'un des principaux problèmes de la société iranienne aujourd'hui est la fuite des cerveaux, que les penseurs iraniens appellent «l'érosion de la civilisation».
Ali Khamenei a déclaré dans son discours de Noruz prononcé à Mechhed: «Nous comptons actuellement un peu moins de 7 000 entreprises fondées sur le savoir (toutes ces entreprises appartiennent à l'oligarchie des mollahs ou au CGRI). Elles créent environ 300 000 emplois directs. J'ai demandé de combien ce nombre pourrait être augmenté en 2022. On m'a indiqué un maximum de 30 %. Ce que j'attends des autorités, c'est qu'elles l’augmentent de 100 %, c'est-à-dire que les entreprises doublent. Ainsi, 300 000 emplois directs deviendront 600 000 emplois directs en 2023.»
Ces entreprises appartiennent aux institutions liées au Guide suprême ou au CGRI, et le seul impact qu’elles auront sur la vie du peuple iranien est d'approfondir encore plus cet écart de classe. De plus, l'un des principaux problèmes de la société iranienne aujourd'hui est la fuite des cerveaux, que les penseurs iraniens appellent «l'érosion de la civilisation». Un chercheur iranien a déclaré que les dégâts provoqués par la fuite des cerveaux en Iran étaient deux fois plus importants que ceux de la guerre Iran-Irak. De là, nous pouvons constater que la société de la connaissance est une chose illusoire.
Le sociologue Majid Abhari a accordé une interview au journal officiel Arman (23 février 1999) et a évoqué la tragédie de la fuite des cerveaux en Iran:
«Pour se rendre compte des dégâts et de la profondeur du drame, il suffit de citer un historien et iranologue: “La fuite des cerveaux a endommagé l'économie iranienne 300 fois plus ces dernières années que la guerre Iran-Irak”; ou de citer Abdel Khaliq, un haut responsable expert de la Banque mondiale: “Les dommages causés par la fuite des cerveaux représentent deux fois les pertes des importations pétrolières de l'Iran”.»
Le régime de Velayat-e-Faqih n'est pas essentiellement un régime national-iranien, mais un régime basé sur des doctrines médiévales avec une touche islamique.
Par conséquent, bien que même les pays pauvres aient pu contenir la pandémie de coronavirus, Ali Khamenei l’a considérée comme une bénédiction et il a voulu en faire une opportunité. Ainsi, par une fatwa, il a interdit l'importation de vaccins des pays occidentaux, pour empêcher la société de se soulever à nouveau du fait des grandes pertes dues à la Covid-19. Ces pertes s'élèvent désormais à plus d'un demi-million selon les estimations les plus conservatrices, et selon les statistiques précises obtenues auprès des cimetières et des hôpitaux. Mais le grand soulèvement des enseignants et les mouvements ultérieurs des centres insurgés ont contrecarré le plan de M. Khamenei.
Une profondeur stratégique ou exportation du terrorisme
Le régime de Velayat-e-Faqih n'est pas essentiellement un régime national-iranien, mais un régime basé sur des doctrines médiévales avec une touche islamique. Il évite même les coutumes millénaires de l'Iran. En d'autres termes, le Guide suprême cherche sa légitimité non pas dans la poursuite des intérêts nationaux, mais parmi les musulmans chiites. Il ne peut donc pas cesser d'interférer dans d'autres pays, ce qui est inacceptable dans le monde actuel. Même si Ali Larijani devenait président, il ne pourrait pas faire autrement. La survie de ce régime réside dans la répression à l'intérieur de l’Iran et l’ingérence à l'extérieur, et son antidote est le soulèvement intérieur et la détermination de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme et les armes nucléaires.
Le CGRI a été créé pour maintenir la dictature, qui repose elle-même sur trois piliers: la répression à l'intérieur de l'Iran; l'exportation du terrorisme; l'intégrisme au-delà des frontières de l'Iran.
En effet, grâce à un programme de construction de bombes nucléaires et de missiles capables de transporter des ogives nucléaires pour menacer d'autres pays, et bien que l'Iran, comme tous les autres pays, dispose d’une armée régulière, les Gardiens de la révolution procèdent à une intervention militaire et terroriste dans plusieurs pays de la région. Ils organisent des réseaux terroristes, s'y réfèrent comme l'axe de la résistance et ils mènent des opérations terroristes dans le monde entier.
Les négociations nucléaires de Vienne sont le «résultat» de ce qui s'est passé en 2015, lorsque la première version du Plan d’action global commun (PAGC) a été approuvée. Nous savons déjà comment le régime a utilisé les «allégements de sanctions» de la première série d'accords. Les dizaines de milliards de dollars et autres ressources donnés au régime iranien après le PAGC, non seulement n'ont pas modifié le comportement rebelle du régime et n'ont pas non plus amélioré la situation économique du peuple; au contraire, ils ont intensifié la panique à l'étranger et la répression du peuple iranien.