GAZA: Les services de sécurité de l'Autorité palestinienne ont récemment lancé une campagne pour arrêter des membres de l'opposition en Cisjordanie.
La campagne cible des militants du Bloc de réforme démocratique dont fait partie le député Muhammad Dahlan, un critique de haut niveau du président Mahmoud Abbas.
Des figures emblématiques du Conseil révolutionnaire du Fatah, d'anciens responsables de la sécurité et des professeurs d'université ont été arrêtés. On parle notamment de Haitham Al-Halabi, membre du Conseil révolutionnaire de Naplouse, et du général de division Salim Abu Safiya, ancien responsable de la sécurité dans la bande de Gaza.
Quelques jours auparavant, le journaliste palestinien Jayab Abu Safiya, basé à Londres, a publié des photos du domicile de son oncle, le major général Abu Safiya, et qui montre des agents de sécurité fouillant la demeure.
La famille d’Abu Safiya a déclaré dans un communiqué que les services de sécurité l’avaient arrêté à 2 heures du matin, sans motif valable. Abu Safiya est un ancien détenu des prisons israéliennes et l’un fondateur du Service de sécurité préventive.
Si un tribunal l’a libéré après sept jours de détention ce lundi, la peine d’Haïtham Al-Halabi par contre a été prolongée de 15 jours, dans le cadre de l’enquête en cours.
Une source officielle du parquet palestinien de Ramallah a déclaré à Arab News que les prisonniers font face à deux chefs d'accusation liés à la possession d'armes et au transfert de fonds illégaux vers la Cisjordanie.
Cependant, une source haut-placée parmi les rangs du Fatah a déclaré sous le couvert de l’anonymat que les ordres d’arrestation viennent directement du président Abbas, et que le Comité mixte de sécurité a pour instruction de prendre des mesures strictes contre les partisans de Dahlan.
L'Autorité palestinienne estime que Dahlan, qui a résidé aux Emirats Arabes Unis après qu'un différend avec le président Abbas Dahlan l'ait contraint à quitter la Cisjordanie, a joué un rôle majeur dans la conclusion de l'accord de paix entre les Émirats arabes unis et Israël. Il avait trouvé refuge en Cisjordanie après que le Hamas ait pris le contrôle de Gaza en 2007.
Dès lors, Dahlan, 58 ans, qui entretient de solides liens régionaux comme internationaux, a été pressenti comme successeur potentiel d'Abbas, 84 ans.
Le porte-parole des forces de sécurité en Cisjordanie, le général Adnan Al-Dameiri, a nié que les arrestations soient politiques. «Les services de sécurité ont arrêté 4 ou 5 personnes accusées d’enfreindre la loi», a-t-il déclaré.
La campagne d'arrestation coïncide avec les déclarations de l'ambassadeur américain en Israël David Friedman, qui a dit au journal hébreu Israel Hayom que les États-Unis envisagent de remplacer le président Abbas par Dahlan. Le journal a rétracté sa déclaration par la suite.
Une source du Fatah a confié à Arab News que cette affirmation a suscité l’ire du président Abbas et de son équipe, après que Friedman ait également affirmé que Dahlan a joué un rôle «important» dans l'accord EAU-Israël.
Le porte-parole du Bloc de réforme démocratique et membre du Conseil révolutionnaire du Fatah Dimitri Diliani a déclaré à Arab News que Dahlan a rejeté les propos de l'ambassadeur avant Abbas lui-même. Il a ajouté que Dahlan a également rejeté l'accord avec Israël, par le biais d'un communiqué officiel publié depuis Abu Dhabi.
Diliani a rejeté les accusations dirigées contre les prisonniers et a déclaré qu'ils n'avaient «aucun rapport ou lien avec l'argent ou les méthodes de financement actuelles en Cisjordanie».
Il a affirmé qu'il existe une «structure distincte» pour l'argent et le financement, et que la méthode d'acheminement de l'argent en Cisjordanie est tenue secrète.
"Abbas et le groupe de bénéficiaires qui l'entourent craignent le pouvoir du bloc Dahlan, qui est aujourd'hui devenu une majorité au sein du Fatah dans le pays et à l'étranger", a-t-il ajouté.
Highlight Une source officielle du parquet palestinien de Ramallah a déclaré à Arab News que les prisonniers font face à deux chefs d'accusation liés à la possession d'armes et au transfert de fonds illégaux en Cisjordanie.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com