Les Arabes américains doivent se mobiliser pour la cause palestinienne, affirme Hanan Ashrawi

Hanan Ashrawi a critiqué la Ligue arabe, la qualifiant de « désastre » face aux atrocités et à l’oppression israéliennes. (Reuters)
Hanan Ashrawi a critiqué la Ligue arabe, la qualifiant de « désastre » face aux atrocités et à l’oppression israéliennes. (Reuters)
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Publié le Lundi 28 septembre 2020

Les Arabes américains doivent se mobiliser pour la cause palestinienne, affirme Hanan Ashrawi

  • Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l’OLP, s’est entretenue avec des dirigeants Arabes américains pour les appeler à se mobiliser pour la diaspora palestinienne
  • « Les Arabes ne sont pas tous pareils. Nous ne sommes pas monolithiques. Nous devons reconnaître et apprécier notre diversité », a plaidé Hanan Ashrawi

Hanan Ashrawi, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), basée à Ramallah, et porte-parole en langue anglaise de la cause palestinienne aux États-Unis, a exhorté les Arabes américains à se « mobiliser » et à mettre de côté leurs divergences pour renforcer la voix de la diaspora palestinienne.

Lors d'un entretien sur Zoom samedi avec des dirigeants Arabes américains, organisé par la plate-forme ArabAmerica.com, Hanan Ashrawi a déclaré que la communauté américaine arabe faisait face aux mêmes « obstacles et conditions très difficiles » auxquels les Palestiniens sont confrontés dans le monde.

Mais pour la membre du comité exécutif de l’OLP, s’ils parvenaient à surmonter leurs divergences et à s'unir autour de principes communs de justice, les Palestiniens pourraient devenir une voix importante pour défendre la cause palestinienne. Elle a insisté sur la nécessité que Palestiniens et Arabes se respectent mutuellement pour s’unir, alors que la société américaine est de plus en plus polarisée.

« Vous ne pouvez pas vous mettre à mal avec les autres. Vous ne pouvez pas intimider les autres. Vous ne pouvez pas insulter les autres. Vous devez travailler avec eux pour trouver un terrain d'entente, même quand vous êtes confronté à un défi, a recommandé Hanan Ashrawi. Je suis connue pour être très franche. Je ne mâche pas mes mots. Mais en même temps, je n’insulte pas. Je ne rabaisse pas les autres. Ce que vous devez faire, c'est être capables de relever un défi en montrant que vous vous respectez vous-mêmes, afin que les autres vous respectent. C’est particulièrement difficile. »

« Etre fier de son identité arabe »

Interrogée sur la manière de dépasser les divergences qui divisent les Palestiniens aux États-Unis et à l'étranger, Hanan Ashrawi a exhorté toutes les parties à accepter leurs différences, en expliquant que « les Arabes ne sont pas tous pareils » et que « nous ne sommes pas monolithiques. Nous devons reconnaître et apprécier notre diversité. »

« Nous sommes tous sujet à des attaques, a ajouté la membre du comité exécutif de l’OLP. Aux États-Unis, vous voyez la montée de la politique identitaire… Vous ne pouvez pas rester neutres face à un tel racisme… et à de telles distorsions. Vous devez revendiquer votre identité arabe et en être fier. Ce que nous devons faire, c'est nous mobiliser pour avoir notre place dans le débat public. »

Hanan Ashrawi a critiqué la Ligue arabe, la qualifiant de « désastre » face aux atrocités et à l’oppression israéliennes. Elle a reconnu que les Palestiniens pourraient faire un meilleur travail de communication, mais a déclaré qu'ils travaillaient dans un environnement où ils vivaient opprimés, sans financement ou soutien majeur. « Notre lutte est difficile parce que tout ce que nous faisons, nous le faisons de façon volontaire et il n’existe pas de financement, a précisé la membre de l’OLP. Nous avons un problème, si vous voulez que je sois très franche avec vous. Nous avons un problème avec de nombreux dirigeants qui pensent qu'ils savent tout. »

Hanan Ashrawi a également déclaré que les rivalités internes étaient un obstacle pour envoyer un message clair et puissant à l’extérieur. « Ils ne pensent pas que quiconque a la capacité de représenter la cause. Nous n’avons pas les fonds nécessaires. Nous n’avons pas les institutions… nous essayons désespérément de faire face à une véritable agression », a déclaré Ashrawi.

Elle a affirmé qu'il était important que les Palestiniens et les Arabes aux États-Unis s'engagent dans le système politique en tant que voix unifiée. « Vous devez parler. Vous devez vous lever et parler. Vous devez contester. Vous devez faire connaître les faits, amener les gens à remettre en cause ce qu'ils ont appris, parce que pendant longtemps Israël a imposé son agenda », a-t-elle affirmé.

« Travaillez en groupe. Travaillez collectivement, organisez-vous, utilisez le système. Travaillez avec d'autres personnes, car c'est une question multidimensionnelle. Vous pouvez travailler avec des femmes. Vous pouvez travailler avec des Afro-Américains. Vous pouvez travailler avec les jeunes. Vous pouvez travailler avec des peuples autochtones. Vous pouvez travailler avec d'autres qui se sentent marginalisés, exclus et opprimés. Le principe de l'oppression est le même partout, a encore insisté Hanan Ashrawi. Vous possédez des alliés naturels dans l'État. Vous devez travailler ensemble… Au sein du système, vous pouvez influencer les décisions politiques. Demandez des comptes à ceux qui vous représentent. »

Hanan Ashrawi a aussi défendu l'Autorité nationale palestinienne, ajoutant qu'elle « ne prend pas de décisions politiques », contrairement à l'OLP. « Il est injuste de dire échec, échec, échec… ils ont fait beaucoup de choses. Ils ont construit de nombreuses institutions. Vous devez les replacer dans leur contexte. Les dirigeants palestiniens travaillent dans des conditions et des circonstances extrêmement hostiles. Ils n'ont aucun pouvoir. Ils n'ont aucun droit comme tout le monde. Israël contrôle tout, les terres, les ressources, l'eau, nos vies. »

La membre du comité exécutif de l’OLP a conclu son intervention en expliquant que les Palestiniens continuaient à faire pression pour que la Cour Pénale Internationale (CPI) prenne des mesures contre Israël, mais que l’État hébreu, avec les États-Unis, continuaient de faire obstacle à ce processus juridique. « Ils pénalisent les personnes qui sont en charge du système de responsabilité judiciaire international, a précisé Ashrawi. C'est inadmissible. »


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.