PARIS : C'est l'homme qui a vu l'homme qui a vu la panthère: phénomène de librairie à sa sortie, "La Panthère des neiges" revient mercredi au cinéma sous la forme d'une sorte de making-of onirique et contemplatif de l'expédition dont Sylvain Tesson a tiré un roman.
Réalisé par un couple, Marie Amiguet et Vincent Munier, le film suit le compagnonnage entre ce dernier, l'un des grands spécialistes de la photo animalière, et l'écrivain à succès dans leur quête du félin sur les hauts plateaux glacés du Tibet (4.500 à 6.000 m d'altitude).
Sous l'oeil de la caméra, Sylvain Tesson s'émerveille des beautés de la nature et découvre les vertus du calme et de l'affût, ainsi que les rigueurs de la haute montagne, patronné par Vincent Munier.
L'apprentissage de la patience, pour cet écrivain qui semble branché sur 220 volts, n'ira pas de soi. Une expérience qu'il a couché sur le papier dans son roman, qui s'est écoulé à près de 500.000 exemplaires après avoir décroché le Prix Renaudot en 2019.
"Vincent a eu l'idée de convier Sylvain" en mode "prête-moi ta plume, je te montrerai la panthère des neiges", explique Marie Amiguet, pour qui le film peut aider à "découvrir les vertus de l'affût": "notre cerveau mouline, mouline, s'apaise, se calme, puis se met au diapason des lieux".
Volontiers contemplatif, le film, tourné dans des conditions extrêmes parfois par -25°, est également une ode à la nature immaculée, et "milite sur des valeurs plus que sur des actions: prenons le temps d'ouvrir les yeux et de regarder avec qui on vit sur cette belle terre qui est en train de se détruire", ajoute-t-elle. Nick Cave et Warren Ellis (Nick Cave and the Bad Seeds), séduits par le projet, en ont composé la bande originale.