PARIS: Les Victoires de la musique, grand-messe de la chanson française qui célèbre cette année ses 40 ans , ont choisi la Saint-Valentin pour décerner vendredi leurs coups de cœur de l'année, lors d'une cérémonie sur laquelle flottera le parfum des JO-2024.
Les paris semblent plus ouverts pour cette édition que la précédente, quand l'ouragan Zaho de Sagazan, cette fois en lice pour l'artiste féminine de l'année et pour ses concerts qui l'ont menée jusqu'à New York, avait raflé quatre trophées sur cinq nominations.
Parmi les 18 nommés cette année, dix sont présents dans deux catégories ou plus, à l'image du duo électro Justice, sur un nuage depuis la sortie d'"Hyperdrama" et un troisième Grammy Awards glané début février.
Le record de nominations revient à Santa, citée à quatre reprises, notamment pour son premier album "Recommence-moi", où sa voix puissante se mêle au piano.
Les cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux olympiques de Paris, avec Thomas Jolly et Victor le Masne à la baguette, font figure d'invitées surprises dans la catégorie "concert" et partent favorites, selon des observateurs.
La magie des compétitions estivales flotte sur cette édition : les nommés Lucky Love, Zaho de Sagazan, Yseult, Philippe Katerine et Santa ont en commun d'avoir participé à cet événement planétaire.
Une autre originalité s'est glissée côté "création audiovisuelle" : la série documentaire "DJ Mehdi : Made in France", réalisée par Thibaut de Longeville, retrace le parcours éclair du compositeur, décédé accidentellement en 2011 à 34 ans et qui a contribué à l'émergence des scènes rap et électro.
Face à elle, le clip du morceau "La Grâce" d'Alain Chamfort met en scène de grands noms de la chanson en prise avec le processus créatif. Le dandy de 75 ans est aussi nommé pour son album "L'Impermanence", annoncé comme son ultime opus.
La cérémonie sera présidée par Alain Souchon, figure coutumière des Victoires, notamment grâce à son tube "Foule sentimentale".
Grand-messe qui promeut la diversité dans la chanson française depuis ses débuts en 1985 au Moulin rouge, les Victoires ont été accusées d'entre-soi et d'un manque de représentativité, en particulier du hip-hop.
En réponse, le système de vote a été refondu depuis 2024, avec désormais deux tours, dont un second réunissant un jury de 32 personnes, sans les labels.
L'édition 2025 fait plus pâle figure, avec trois rappeurs pour quatre nominations : le jeune prodige de la mélodie Tiakola, le poids lourd Gims et Shay, performeuse hors pair.
Même imparfaites, les Victoires demeurent une vitrine de la variété française et constituent pour les artistes une reconnaissance ou une rampe de lancement.