Hamza Ouni, le réalisateur qui chamboule le cinéma tunisien

Hamza Ouni, le travail comme valeur cardinale. (Photo, fournie)
Hamza Ouni, le travail comme valeur cardinale. (Photo, fournie)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Hamza Ouni, le réalisateur qui chamboule le cinéma tunisien

  • «Quand j’ouvre la porte de ma maison, je trouve le sujet de mon film devant moi»
  • Toute l’ingénuité du réalisateur est de poser son regard là où personne ne l’avait fait auparavant

PARIS: La localité de Mohammedia, située au sud de Tunis, a longtemps été associée au magnifique palais beylical qui hélas est tombé en ruine. Mais depuis peu, la bourgade est liée de manière fusionnelle au travail monumental du réalisateur Hamza Ouni. Ses deux documentaires – El Gort en 2013 et Le Disqualifié (El Medestansi) en 2021 – ont été tournés à Mohammedia avec des personnages qui en sont aussi issus. Avec à chaque fois, une démarche sans compromis: filmer une réalité âpre.

Briser la norme

«Je déteste le cinéma documentaire!», affirme Hamza Ouni à Arab News en français.

Cette phrase peut surprendre de la part d’un réalisateur dont les deux premiers longs-métrages ont été salués tant par la critique cinématographique que par le public. Hamza Ouni a ainsi notamment reçu pour son premier film, El Gort, le prix du Meilleur documentaire arabe au festival du film d’Abu Dhabi et le prix de la Critique internationale de la fédération internationale de la presse cinématographique; pour son deuxième film, Le Disqualifié, la Mention spéciale du jury du festival international de cinéma de Nyon Visions du Réel. Cette affirmation peut encore plus intriguer venant du membre du jury longs et courts-métrages documentaires de la trente-deuxième édition des Journées cinématographiques de Carthage qui s’est conclue le 6 novembre.

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Poster du film El Gort. (Photo, Fournie)

Le sens de cette phrase n’est pas philosophique. Elle puise sa source dans la Tunisie d’avant la Révolution: «J’ai été éduqué malheureusement par le biais de documentaires de propagande diffusés sur la chaîne d’État tunisienne. C’est ce qui m’a conduit à haïr le cinéma documentaire.» Elle trouve aussi des ramifications dans les années 1990 où il fut étudiant à l'Institut maghrébin du cinéma et à l'École des arts et du cinéma à Tunis. Le cinéma documentaire fut pour lui «un choix par défaut» pour des raisons budgétaires. Ses études vont le marquer profondément: «J’ai été choqué de constater à quel point les réalisateurs proviennent des beaux quartiers. C’est comme si le cinéma était interdit pour les personnes issues des quartiers populaires. Je ressentais une sorte d’humiliation qui a créé chez moi une colère profonde et enfouie.»

De cette colère, Hamza Ouni va créer un univers qui chamboule la norme bourgeoise. À plusieurs reprises, des festivals locaux ont subtilement déprogrammé ses films. Une chaîne locale qui a diffusé le film El Gort en est venue à enlever toutes les scènes contenant des mots grossiers, soit plus de vingt minutes. «Face à cette forme de censure indirecte, à laquelle je me suis habitué, je n’ai qu’une seule réponse: le travail, puis le travail et enfin le travail!», proclame-t-il.

Montrer la réalité, rien que la réalité

Ce travail qui se fait sur un temps long – huit ans pour El Gort, et plus d’une décennie pour Le Disqualifié – est une démarche brute et sincère qui entend montrer une réalité sociale existante. «Ma démarche est très simple. Je suis né et je vis à Mohammedia. Quand j’ouvre la porte de ma maison, je trouve le sujet de mon film devant moi. Pourquoi regarder ailleurs alors que les idées et les sujets se présentent devant moi.»
Ses deux films mettent en lumière une jeunesse confrontée à une pénible réalité sociétale et sociale. Toute l’ingénuité du réalisateur est de poser son regard là où personne n’ose et ne souhaite le faire. «La voix de cette jeunesse est inaudible. C’est très important pour moi d’aider à faire entendre leurs voix. Je suis en quelque sorte chanceux car j’ai pu filmer dans des endroits où il est presque impossible pour une autre caméra d’en faire autant. »

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Poster du film Le Disqualifié. (Photo, Fournie)

Ce regard sur le temps long conduit aussi à une transformation des rapports entre le réalisateur et les personnages. Hamza Ouni considère comme son «double» le personnage de Mehrez dans Le Disqualifié. «Nos vies personnelles sont différentes. Mais dans notre relation avec l’art, Mehrez est mon double: il utilise la danse et le rap pour s’exprimer, et moi le cinéma. Que ce soit Mehrez ou les autres personnages, je m’identifie à eux lorsqu’ils parlent de leurs rapports avec la Tunisie, avec leur famille, avec leur corps et leur environnement.»
Ces personnages sont assurément des natifs de Mohammedia. Ce qui crée une situation hybride et in fine créatrice. «Après des années de tournage, les personnages deviennent acteurs mais en réalité ils jouent leur propres rôle dans la vraie vie. C’est ce qui conduit ici à une transformation du cinéma documentaire pur et dur vers un cinéma narratif.»

Hamza Ouni est aussi un réalisateur de podcast. Il a récemment créé la série L'byessa pour la plate-forme Inkyfada qui narre les aventures de deux dealers. «Je n’avais jamais pensé à faire de podcast. J’avais un projet de film documentaire mais je n’avais pas trouvé de producteur. Inkyfada m’a proposé de réaliser une série de podcast. C’est vraiment une expérience enrichissante qui, grâce à l’absence de caméra, m’a permis de discuter en profondeur avec eux.»
Pour les amateurs de cinéma, n’ayez crainte! Un projet d’adaptation en long-métrage est en discussion. Le Disqualifié est projeté depuis peu dans les salles de cinéma en Tunisie.
 


Anthony Hopkins enchante Riyad avec une symphonie onirique

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
Anthony a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad. (Photo Fournie)
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  • Présentée par Morgan Freeman, l'icône hollywoodienne se penche sur le langage universel de la musique
  • Un concert en Arabie Saoudite : un honneur inimaginable, dit Hopkins

RIYADH : Dans un mélange captivant d'art et d'humanité, l'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé "La vie est un rêve", dans le cadre des festivités de la Saison de Riyad.

Présenté par son collègue acteur Morgan Freeman, Hopkins a commencé son discours par la salutation arabe "As-salamu alaykum", donnant ainsi le ton du respect culturel et de l'unité.

Hopkins a partagé ses réflexions sur la vie et l'art, s'inspirant des mots d'Edgar Allan Poe : "J'ai toujours cru que tout ce que nous voyons ou semblons être n'est qu'un rêve à l'intérieur d'un rêve".

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

Il a remercié Turki Al-Sheikh, président de la General Entertainment Authority, de l'avoir invité à se produire à Riyad.

C'est avec une grande humilité et une immense gratitude que je présente ma pièce, "La vie est un rêve", dans le cadre de la Saison de Riyad", a-t-il déclaré.

Se remémorant sa vie, il a décrit le chemin parcouru depuis le "fils d'un simple boulanger" du sud du pays de Galles jusqu'à un compositeur et un acteur de renommée mondiale.

"Pour moi, ma vie est un profond mystère", a-t-il déclaré. "Il est impossible de comprendre ou de s'attribuer le mérite des bénédictions qui m'ont été accordées. C'est pourquoi je crois que la vie est un rêve, et cette pièce, "Life is a Dream", m'a été inspirée par mon enfance rêveuse dans le sud du pays de Galles, par ma mère qui m'a merveilleusement soutenu et par mon père, qui était plus grand que nature et qui a travaillé sans relâche tout au long de sa vie.

Hopkins a invoqué la philosophie de Ralph Waldo Emerson, soulignant que la musique et l'art sont des connecteurs spirituels.

"La musique et l'art sont des chemins vers Dieu, le principal moyen de relier toutes les âmes humaines. Emerson a compris que toucher une âme, c'est toucher toutes les âmes et je crois moi aussi que la musique a un pouvoir de transformation", a-t-il déclaré.

L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)
L'icône hollywoodienne Anthony Hopkins a gratifié le théâtre Bakr Al-Shaddi de Boulevard City, à Riyad, d'un spectacle intitulé « La vie est un rêve ». (Photo Fournie)

"J'ai toujours rêvé d'être compositeur, mais je n'ai jamais su comment. Pourtant, donner ce concert en Arabie saoudite, berceau de l'islam, où le prophète Mahomet a reçu ses messages et où se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, est un honneur inimaginable".

Abordant les défis mondiaux, M. Hopkins a souligné l'importance de l'unité et de la paix.

"Je ne peux imaginer un meilleur endroit qu'ici pour nous rassembler, surmonter nos différences et envisager un monde de paix, d'équilibre et d'amour", a-t-il déclaré.

"À 87 ans, je comprends parfaitement que la mort est inévitable. Mais le thème de ce concert est que la vie est un long adieu à tout ce que nous aimons, un adieu prolongé, mais rempli de pardon et d'émerveillement".

M. Hopkins a conclu en remerciant l'équipe qui a rendu ce concert possible, en particulier Rakan Al-Harthi, directeur général de Sela, son producteur musical Stephen Barton, le chef d'orchestre Matthew Freeman et le Royal Philharmonic Orchestra. Il a terminé son discours par "Shukran".

Grâce à cet événement, Hopkins a non seulement mis en valeur ses talents musicaux, mais il a également laissé une impression durable sur la Saison de Riyad, en soulignant le pouvoir unificateur de l'art et de la musique dans la promotion de la tolérance, de l'amour et de la compréhension entre les cultures.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

   

Le mouvement Slow Food s'implante à AlUla

AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
AlUla dévoile le centre d'art culinaire de Dadan, qui célèbre le mouvement slow food, la durabilité et les traditions culinaires. (Photo Fournie)
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  • Le Centre d'art culinaire Dadan est un centre d'éco-gastronomie qui allie patrimoine et système alimentaire durable.
  • Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

RIYADH : grâce à l'ouverture du Centre d'art culinaire Dadan, la ville d'AlUla accueille un nouveau foyer du mouvement slow food. Ce centre célèbre l'agriculture durable, les traditions alimentaires locales et les repas réfléchis.

Ce mouvement mondial vise à favoriser un lien plus profond entre les consommateurs et leurs sources de nourriture, en prônant l'utilisation d'ingrédients saisonniers et locaux, et en soutenant tous les membres de la communauté, des valeurs qui ont guidé le développement d'AlUla en tant que destination durable.

Le Centre des arts culinaires Dadan est un centre mondial d'éco-gastronomie qui allie l'héritage de l'oasis verdoyante d'AlUla aux valeurs contemporaines d'un système alimentaire équitable et durable.

Situé près du site historique de Dadan, le centre propose des repas, des ateliers interactifs et la possibilité de rencontrer les agriculteurs d'AlUla, le tout dans un cadre naturel d'exception.

Le marché fermier de Dadan, qui met en valeur les richesses agricoles de la ville tous les week-ends avec un éventail de produits frais et saisonniers, est l'un des sites incontournables d'AlUla.

Les familles locales, dont les moyens de subsistance sont étroitement liés à l'agriculture de l'oasis, présentent leurs produits et invitent les visiteurs à découvrir les saveurs authentiques d'AlUla. Les visiteurs peuvent savourer des plats préparés selon des méthodes traditionnelles ou choisir des produits frais à déguster sur l'aire de pique-nique, adoptant ainsi la philosophie « de l'oasis à la table » qui est au cœur de la mission du centre. Chaque achat soutient directement les agriculteurs locaux.

Le restaurant Diyar du centre, nommé d'après le mot arabe signifiant « maison », offre une expérience gastronomique inoubliable. Chaleureux et accueillant, il surplombe les montagnes majestueuses et sert des plats préparés à partir d'ingrédients provenant de sources durables et cultivés localement. Sous la direction du chef primé Sergio Rama, il redéfinit l'hospitalité en transformant des repas simples en une célébration de la communauté et du patrimoine.

Une autre façon d'en savoir plus sur AlUla et ses habitants est de participer aux ateliers du centre, qui enseignent les pratiques durables et les traditions locales. 

Qu'il s'agisse d'apprendre les principes fondamentaux de la cuisine de la ferme à la table, de maîtriser les arts de la saumure et de la fermentation ou d'explorer les multiples utilisations du moringa dans les huiles et les savons, les participants acquièrent des connaissances pratiques sur de multiples pratiques artisanales et alimentaires.

Grâce au centre d'art culinaire Dadan, AlUla invite le monde à redécouvrir le plaisir d'une cuisine saine et traditionnelle dans son oasis intemporelle.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


« Unstoppable » : Une sortie attendue mais réjouissante

"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
"Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome dans le rôle de Robles, Jennifer Lopez dans celui de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans celui de son beau-père Rick. (Fourni)
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  • Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe
  • Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur

LONDRES : Il est facile d'oublier qu'il arrive parfois que l'on attende simplement une dose de bonnes vibrations d'un film — et peu de genres s'y prêtent mieux que le biopic sportif.

Le film "Unstoppable" raconte l'histoire réelle d'Anthony Robles, un lutteur américain qui a remporté le championnat national de lutte universitaire de 125 livres (57 kg) en 2011 bien qu'il soit né avec une seule jambe.

Réalisé par William Goldenberg (scénariste et monteur de renom, qui fait ici ses débuts en tant que réalisateur), "Unstoppable" met en scène Jharrel Jerome ("Moonlight", "When They See Us") dans le rôle de Robles, avec Jennifer Lopez dans le rôle de sa mère Judy et Bobby Cannavale dans le rôle de son beau-père Rick.

Déjà talentueux lutteur au lycée, Robles rate la bourse d'études dont il rêvait, mais choisit de payer pour aller à l'université d'État de l'Arizona et gagner une place dans l'équipe de lutte de l'établissement.

Malgré le comportement abusif de Rick à la maison, Robles continue de gagner la confiance de ses coéquipiers. Soutenu par la foi inébranlable de sa mère et de son entraîneur au lycée (joué par Michael Pena), il se montre non seulement digne de sa place, mais aussi un athlète capable de performer sur la scène nationale.

Le problème avec les films de sport (ou du moins les bons), c'est qu'il faut vraiment s'appuyer sur tous les clichés et embrasser toutes les expressions qui font chavirer le cœur. Parce que, si vous le faites - et si le film a un casting décent qui fait un travail sérieux - le résultat en vaut la peine.

C'est le cas de "Unstoppable", un film aussi déterminé que son protagoniste du monde réel. Bien sûr, il y a quelques éléments de l'histoire qui sont évoqués puis abandonnés. Bien sûr, la montée en puissance de l'épreuve de force est plus que prévisible.

Mais ce film bénéficie de l'excellente performance de Jerome (aidé par des effets et des cascades absolument parfaits, qui voient Robles lui-même exécuter certaines séquences de lutte), et d'une distribution secondaire immensément talentueuse.

Lopez, Cannavale et Peña jouent tous très bien leur rôle, mais Don Cheadle mérite également des éloges pour son interprétation en tant qu'entraîneur et mentor de Robles à l'université.

S'agit-il de l'exploration la plus sophistiquée du monde de la lutte universitaire ? Non. Mais s'agit-il d'un film chaleureux et décent qui vous fera du bien ? Absolument.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com