BEYROUTH : Un émissaire de la Ligue arabe a entamé lundi à Beyrouth une médiation dans la crise diplomatique entre le Liban et l'Arabie saoudite, née des propos d'un ministre libanais, et exprimé l'espoir d'une "détente".
"Nous ne voulons pas que cette situation perdure. Nous voulons une détente dans cette relation", a déclaré le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Hossam Zaki, qui a rencontré les principaux responsables libanais.
L'Arabie saoudite a rappelé fin octobre son ambassadeur à Beyrouth et expulsé l'ambassadeur libanais, à la suite de propos du ministre de l'Information George Kordahi critiquant l'intervention militaire de Riyad au Yémen et défendant les Houthis.
Le royaume a également arrêté les importations en provenance du Liban. Trois autres pays du Golfe, Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Koweït, ont pris des mesures de rétorsion à l'égard de Beyrouth.
Chacun de ces États soutient la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite contre les milices houthis soutenus par l'Iran qui combattent le gouvernement yéménite internationalement reconnu.
Le différend a été provoqué par les commentaires du ministre de l'Information, George Kordahi, dans une interview préenregistrée diffusée fin octobre.
Kordahi a qualifié l'action menée par les Saoudiens au Yémen depuis 2015 d'«agression externe», déclenchant les reproches de l'Arabie saoudite, de Bahreïn, du Koweït, et des Émirats arabes unis.
"Tout le monde réalise qu'il y a une crise et la plupart savent comment la régler (...) mais personne n'a effectué un seul pas dans cette direction", a déploré M. Zaki.
Le puissant mouvement chiite Hezbollah, soutenu par l’Iran, grand rival de Riyad, s'est opposé aux appels à la démission de Kordahi, affirmant qu'il n'avait commis aucune erreur.
Le chef de la diplomatie saoudienne, Fayçal ben Farhan, avait déclaré que "le problème va bien au-delà des simples commentaires d'un ministre" et dénoncé "l'hégémonie du Hezbollah sur le Liban".