BEYROUTH: Désigné le 10 septembre 2021, George Cordahi est l’actuel ministre de l’Information du gouvernement Mikati, sur le quota attribué à Sleiman Frangieh. Ce dernier étant le leader des « Marada », parti maronite du Liban-Nord, proche du régime de Bachar el Assad et gravitant dans la sphère du Hezbollah.
M. Cordahi a déclenché mardi une indignation diplomatique et une frénésie sur les réseaux sociaux lorsqu'une vidéo où il affirme que les Houthis « se défendent » et qualifie la guerre au Yémen d’«absurde», a fait surface en ligne.
Lors de cet entretien enregistré le 5 août dernier, un mois avant sa désignation à la tête du ministère de l’Information, Cordahi a été rattrapé par la polémique, refusant de présenter des excuses.
Figure du petit écran libanais et arabe pour avoir animé la version arabe de l’émission de jeu « Qui veut gagner des millions » sur la chaîne MBC entre 2004 et 2010, Cordahi a débuté sa carrière au sein de divers médias.
En 2011, l'ancien présentateur de télévision avait a été débarqué de la MBC pour avoir publiquement affiché son soutien à Bachar el-Assad
Le mot-dièse #GeorgesCordahi a été partagé sur Twitter quelque 190 000 fois en moins de 24h.
Les propos du ministre libanais de l’Information ont provoqué un tollé au Liban et une crise diplomatique entre le Liban et certains États du Golfe. Des appels à la démission du ministre ont été lancés depuis le pays des Cèdres et ailleurs.
« Les déclarations de Georges Cordahi témoignent de son ignorance de la situation au Yémen et de son parti-pris aveugle pour les houthis », a affirmé sur Twitter le ministre saoudien de l'Information, de la Culture et du Tourisme, Mouammar al-Eriyani.
L'Arabie saoudite a annoncé vendredi soir plusieurs mesures diplomatiques particulièrement sévères: le royaume a rappelé vendredi son ambassadeur au Liban pour consultation, et a demandé le départ de l'ambassadeur du Liban au Royaume dans les prochaines 48 heures.
Le Conseil de coopération du Golfe et le Koweït ont condamné les propos du ministre, affirmant qu'ils reflétaient une connaissance limitée et une compréhension superficielle de la situation au Yémen.
Le Bahreïn a également demandé le départ de son ambassadeur au Liban sous 48h.