La SNB, un champion de la finance dans la région

La Saudi National Bank (SNB) a annoncé dernièrement le lancement de son identité de marque. Il s'agit d’une nouvelle banque saoudienne, issue de la fusion de la National Commercial Bank (NCB) et du Samba Financial Group (Samba). Si je reste attaché à l'ancien logo de la NCB – après tout, il fait partie des marques les plus célèbres de la région depuis près d'un demi-siècle –, cette nouvelle identité se veut le symbole d'une institution financière d’avant-garde, moderne et innovante, au service du développement social et économique du pays.

Mon histoire avec la NCB remonte au milieu des années 1980. À cette époque, je faisais mes débuts dans le secteur bancaire en tant que membre du département de gestion des investissements. La NCB entamait alors une nouvelle ère: c’était l'institution financière saoudienne la plus progressiste, proposant des services bancaires commerciaux, mais aussi des services d'investissement avancés. C'est au 21e étage du bâtiment triangulaire emblématique – le premier gratte-ciel de la région – que se trouvait mon bureau. Le siège de la banque Samba, qui a été dirigée pendant de nombreuses années par Rania Nashar, la seule femme PDG du pays, se dressait lui aussi sur l’Old Airport Road de Riyad.

SNB entame aujourd’hui un nouveau chapitre de l'histoire des deux banques en créant une puissance financière régionale dirigée par le nouveau PDG, Saïd al-Ghamdi, l’initiateur de cette fusion. Je connais M. Al-Ghamdi depuis de nombreuses années; sa vision et ses connaissances ne cessent de me surprendre. Au cours de son précédent mandat, il figurait parmi les PDG les plus performants du pays. Son initiative de fusion avec la Samba intervient après des négociations avec la Riyad Bank, qui ont échoué. Je suis persuadé qu'il jouera un rôle déterminant dans la réussite de cette fusion.

Dans les années à venir, nous pourrions assister à deux ou trois nouvelles fusions dans le secteur bancaire. En revanche, le secteur de l'assurance connaîtra quant à lui des fusions nettement plus nombreuses.

Basil M.K. Al-Ghalayini

En termes d'intégration, la nouvelle banque devra assurer une transition en douceur des clients des deux banques vers la nouvelle entité – créer un système de gestion unifié. Au cours d'une fusion classique entre institutions financières, chaque banque poursuit séparément ses activités en attendant que l'intégration soit pleinement achevée.

La SNB deviendra la plus grande institution financière d'Arabie saoudite, avec des actifs à hauteur de 896 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit 239 milliards de dollars (1 dollar = 0,83 euro) et des capitaux propres à hauteur de 127 milliards de SAR. Le secteur financier du Royaume, notamment les banques et les assurances, traverse une période de consolidation depuis 2019. L’histoire de la SNB est une success-story stimulante, qui devrait inspirer les autres banques. Dans les années à venir, nous pourrions assister à deux ou trois nouvelles fusions dans le secteur bancaire. En revanche, la filière de l'assurance connaîtra quant à elle des fusions nettement plus nombreuses. Nous prévoyons en effet dans ce secteur – pour lequel nous conseillons de faire fusionner de nombreuses compagnies d'assurance au BMG Financial Group – que le nombre de compagnies passera de trente à quinze d'ici à 2025.

Ma conviction est que, pour devenir leader, la banque qui vient de fusionner devra proposer une large palette de solutions bancaires numériques, des services financiers adaptés aux nombreux giga-projets, des solutions financières créatives pour les petites et moyennes entreprises, qui constituent le pivot de l'économie, ainsi que des produits hypothécaires compétitifs à destination des jeunes, qui sont de plus en plus nombreux à vouloir acheter des maisons. La SNB se devra en effet d’offrir à ses clients l'excellence, associée à un service efficace et sans faille.

Basil M.K. Al-Ghalayini est le PDG du groupe de services bancaires d’investissement BMG Financial Group.

NDLR : Les opinions exprimées par les écrivains dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com