J'ai acheté mon premier robot dans un magasin de gadgets basé à Boston en 1986, juste après avoir terminé mes études à Harvard et avant mon retour en Arabie saoudite. Après avoir atterri à l’aéroport de Djeddah et passé la douane, il s’en est suivi une pénible lutte afin d'expliquer aux fonctionnaires pourquoi j'apportais un robot d'un mètre de hauteur.
J'ai dû déclarer que c'était un jouet pour mon jeune frère Hattan. Pendant des années, parmi ma famille et mes amis, ce robot a été l’accessoire le plus distrayant, le plus excitant et le plus massivement utilisé dans ma résidence de Djeddah.
De nos jours, l'utilisation de la technologie devient une partie importante de notre vie quotidienne. L'intelligence artificielle (IA) est devenue un pilier du plan de la réforme relatif à la Vision 2030 lorsque l'annonce officielle de NEOM a été faite lors du sommet de l’initiative future de l’investissement, il y a quelques années. On prévoit déjà que NEOM sera une ville de haute technologie à énergie renouvelable avec plus de robots au sol, y compris des voitures autonomes.
Récemment, l'Arabie saoudite a annoncé sa stratégie nationale pour les données et l'IA lors du Sommet mondial de l'IA, organisé à Riyad avec des liens virtuels vers un public planétaire. La stratégie a été annoncée par le président de l’Autorité saoudienne des données et de l'IA, le Dr Abdullah bin Sharaf Al-Ghamdi, qui s'est exprimé au nom du prince héritier Mohammed ben Salman.
La nouvelle stratégie visera à combler le déficit de compétences, à stimuler le marché par la recherche et l'innovation et à utiliser amplement les applications de l'IA dans les agences gouvernementales et privées.
L'IA rendra, un jour, nos vies plus faciles, plus intelligentes, plus efficaces et plus sûres
Basil M.K. Al-Ghalayini
Étant donné que l’Arabie saoudite dirige le G20 cette année et avec l’impact économique du Coronavirus (la Covid-19) en tête de son programme, l’IA est certainement un élément impératif des plans futurs des économies du G20. Avec les décideurs des secteurs public et privé impliqués dans la lutte contre la pandémie, l'utilisation de la technologie dans les soins de santé, en particulier dans le domaine de la recherche et du développement biopharmaceutiques, sera vraiment essentielle pour faire face à la Covid-19 avec succès à long terme.
D'autre part, il convient de noter que la vitesse et l'ampleur des transformations susceptibles de résulter de l'IA et des technologies associées peuvent créer à la fois des opportunités et des défis sociaux. Le royaume pourrait ainsi exploiter ces technologies pour améliorer l'efficacité du secteur public. En outre, des investissements inspirés stimuleront, sans doute, ses actifs et ses revenus souverains à longue portée. Cependant, ces technologies risquent d’entraîner des niveaux élevés de chômage parmi les citoyens.
À mon avis, tant que le Royaume prévoit d'être l'un des principaux pionniers mondiaux de l'IA d'ici 2030, il faut s'entendre sur le fait que la technologie en général, et l'IA en particulier, seront à l’évidence, au cœur même de la norme de l’avenir.
L'IA rendra, un jour, nos vies plus faciles, plus intelligentes, plus efficaces et plus sûres en termes de soins de santé, de mobilité, de voyages, de documentation et d'autres activités quotidiennes. Mais il reste à voir dans quelle mesure cela aura un impact sur l'emploi du capital humain.
Je ne sais pas quand j'achèterai mon prochain robot. Je suis sûr que le nouveau sera beaucoup plus convivial et plus intelligent que le premier que celui acheté auparavant. La seule question est: remplacera-t-il le personnel de soutien de ma résidence?
Basil M.K. Al-Ghalayini est le président-directeur général du Groupe financier BMG.
Les opinions exprimées par les auteurs dans cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com