PARIS: Deux organisations de journalistes ont vivement condamné lundi le retrait de l'accréditation en Algérie de la chaîne d'information française France 24, y voyant une très grave atteinte à la liberté de la presse.
« C'est une catastrophe » et une nouvelle « extrêmement inquiétante », a estimé le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Anthony Bellanger.
La FIJ, qui avait déjà appelé les autorités algériennes, à l'occasion des élections législatives du 12 juin, à respecter la liberté de la presse et à libérer tous les journalistes et autres employés de médias en détention dans le pays, va oeuvrer au niveau international en faveur d'une réponse diplomatique, a-t-il ajouté.
De son côté, l'ONG de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) s'est inquiétée sur Twitter « de la sévérité et du caractère arbitraire de cette mesure qui sans nul doute aura un effet dissuasif sur d'autres médias internationaux ».
Paris «regrette» la décision d'Alger
La France « regrette » la décision d'Alger de retirer son accréditation à la chaîne d'information en continu France 24 et rappelle son attachement à la « liberté de la presse », a déclaré lundi la diplomatie française.
« La France a appris avec regret la décision annoncée hier par les autorités algériennes de retirer leur accréditation aux correspondants de la chaîne France 24 en Algérie », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
« La France défend la liberté d'expression et la liberté de la presse, en Algérie comme partout dans le monde », a ajouté Agnès von der Mühll, en reprenant à l'identique les éléments de langage habituels de la diplomatie française sur les atteintes aux libertés publiques dans ce pays.
« La liberté d'informer est un droit fondamental, qui doit partout être protégé et auquel la France est profondément attachée », a-t-elle poursuivi, sans autre commentaire.
L'Algérie avait motivé dimanche ce retrait par l'« hostilité manifeste et répétée » de la chaîne, qu'elle avait déjà mise en garde en mars pour sa couverture du mouvement de protestation populaire du Hirak. Une décision intervenue au lendemain d'élections législatives anticipées marquées par un fort taux d'abstention.
La chaîne d'information s'est dite dimanche étonnée « de ne pas avoir reçu d'explication » sur ce retrait.
« Notre couverture de l'actualité algérienne se fait dans la transparence, l'indépendance et l'honnêteté », a-elle déclaré dans un message lu à l'antenne.