Une enquête ouverte pour «provocation» au meurtre contre le Youtubeur «Papacito»

Adoptant un ton particulièrement grave et ému, Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle de 2022 a dénoncé un «appel au meurtre» et annoncé une plainte
Adoptant un ton particulièrement grave et ému, Jean-Luc Mélenchon, candidat à l'élection présidentielle de 2022 a dénoncé un «appel au meurtre» et annoncé une plainte
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Publié le Jeudi 10 juin 2021

Une enquête ouverte pour «provocation» au meurtre contre le Youtubeur «Papacito»

  • Dans une vidéo publiée dimanche sur YouTube, et retirée depuis, le vidéaste «Papacito» s'en est pris aux «6%» des «gens qui votent pour le parti de Jean-Luc Mélenchon»
  • «Papacito», de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, s'est défendu en invoquant la satire

PARIS: Sa vidéo simulant l'exécution d'un électeur LFI avait suscité une vague d'indignation: le parquet de Paris a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête pour "provocation" au meurtre contre le Youtubeur d'extrême droite "Papacito". 

L'enquête a été ouverte "du chef de provocation publique non suivie d'effet à la commission d'atteintes à la vie ou à l'intégrité des personnes", a précisé le parquet. 

Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a ajouté la même source. 

Dans une vidéo publiée dimanche sur YouTube, et retirée depuis, le vidéaste "Papacito" s'en est pris aux "6%" des "gens qui votent pour le parti de Jean-Luc Mélenchon", chef de file de la France insoumise (LFI), "dans ce pays".

"Peut-être qu'ils seront démunis s'il se passe quelque chose de pas prévu dans les années prochaines. Qu'est-ce qu'on peut faire pour ces gens-là ?", ironisait le Youtubeur, affublé d'un treillis militaire, avant de tirer avec des armes à feu sur un mannequin représentant un électeur LFI, ensuite lardé de coups de couteau.

"Alors bien sûr, le but de cette vidéo n'est pas de vous engager à produire de la violence, elle est purement expérimentale", précisait ensuite "Papacito".

Des extraits de cette vidéo, diffusée dimanche, ont été abondamment relayés et dénoncés sur les réseaux sociaux par LFI, avant un communiqué puis une intervention publique de Jean-Luc Mélenchon lundi.

Adoptant un ton particulièrement grave et ému, le candidat à l'élection présidentielle de 2022 a dénoncé un "appel au meurtre" et annoncé une plainte.

Il a été rejoint par le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, qui avait pour sa part annoncé "saisir le procureur", les communistes étant également désignés comme cibles dans la vidéo.

Au sein de l'exécutif, le Premier ministre Jean Castex a fait savoir que le gouvernement condamnait "sans réserve et de la manière la plus ferme" cette vidéo, mardi devant l'Assemblée nationale.

Climat délétère

"Papacito", de son vrai nom Ugo Gil Jimenez, s'est défendu en invoquant la satire. "C'est une vidéo humoristique (...) elle est inattaquable", a argué le Youtubeur dans un entretien publié mercredi sur le site du magazine Valeurs actuelles.

"Il n'y a aucune attaque (...) ad hominem de Jean-Luc Mélenchon ou de ses électeurs" dans cette vidéo, a-t-il assuré, tout en reconnaissant qu'elle était "extrêmement provocante". Il a juré l'avoir tournée pour "montrer ce qui arrive aux gauchistes en cas d'attaque terroriste", car ceux-ci "prônent le désarmement de la police".

Selon lui, son contenu a choqué car "la société se gauchise, donc elle se féminise (...) Comme aujourd'hui les gens réagissent comme des femmes, dès qu’il y a le moindre coup de pression, ça part dans des tours et dans des proportions qui ressemblent à des disputes de femmes."

Le Youtubeur a reçu le soutien du polémiste Eric Zemmour, qui l'a décrit comme un "garçon sympathique et intelligent", qui a réalisé "une vidéo gaguesque" maniant "une espèce de dérision de la virilité".

Dans son livre "Les Grand-remplacés", le journaliste Paul Conge décrit "Papacito" comme un "royaliste et catholique" qui "dans sa jeunesse a collé des affiches pour le PCF puis le Front de gauche".

Il est entre autres le fondateur d'un blog dans lequel il fustige les "bourgeois de gauche" et intervient régulièrement dans les médias d'ultradroite comme TV Libertés, selon Paul Conge.

Sa vidéo de simulation de meurtre a été diffusée après l'émission "Questions politiques" dimanche (France info/Inter/Le Monde), dans laquelle Jean-Luc Mélenchon a fait un lien entre terrorisme et élections. Une coïncidence "tout à fait fortuite", selon l'influenceur.

"Cette histoire a été complètement utilisée pour que Mélenchon puisse faire oublier son énorme dérapage", après la bronca suscitée dans la classe politique par les propos du député LFI, a estimé le Youtubeur.

Le climat délétère qui entoure les prémices de la campagne présidentielle de 2022 s'est encore aggravé mardi, avec la gifle reçue par Emmanuel Macron par un homme poussant le cri de guerre royaliste "Montjoie Saint Denis !" 


Israël: un ministre d'extrême droite estime qu'un cessez-le-feu au Liban serait «une grosse erreur»

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.  Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien. Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X
  • Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien

JERUSALEM: Un allié d'extrême droite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a jugé lundi qu'un accord de cessez-le-feu au Liban, actuellement en cours de discussion, serait "une grosse erreur".

Un accord avec le Liban serait "une grosse erreur" et "une occasion historique manquée d'éradiquer le Hezbollah", a estimé Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, sur X.

Ces propos surviennent alors que les efforts diplomatiques ont récemment redoublé pour faire cesser la guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Israël mène depuis le 23 septembre des frappes massives au Liban contre le Hezbollah qui, après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, avait ouvert un "front de soutien" au mouvement islamiste palestinien en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Depuis le 30 septembre, son armée conduit aussi des incursions terrestres dans le sud du Liban.

Lors d'une tournée au Liban et en Israël la semaine dernière, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, a fait état de "progrès supplémentaires" vers une trêve.

"Comme je l'avais déjà prévenu à Gaza, je préviens maintenant également: Monsieur le Premier ministre, il n'est pas trop tard pour mettre un terme à cet accord! Il faut continuer jusqu'à la victoire absolue!", a martelé M. Ben Gvir.

 


Sexagénaire tué par balle à Paris dans un McDo: le suspect incarcéré

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement
  • Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier

PARIS: L'homme âgé de 77 ans soupçonné d'avoir tué un autre homme de 60 ans dans un restaurant McDonald's à Paris vendredi a été mis examen pour assassinat et placé en détention provisoire dimanche, selon le parquet de Paris, sollicité par l'AFP.

Les faits se sont déroulés en fin de matinée vendredi dans cet établissement de restauration rapide du 18e arrondissement.

Le suspect avait pénétré dans ce fast-food et fait feu sur un homme de 60 ans, avait indiqué une source proche du dossier.

L'auteur des tirs ne s'était pas enfui et avait été interpellé sur les lieux par la police, avait précisé une source policière.

Selon le parquet de Paris, la victime, née en avril 1964, "a été découverte présentant un impact de balle au visage".

"Un revolver et deux munitions dont une percutée ont été trouvés sur place", selon la même source, et "le suspect, né en juin 1947 à Lyon, est resté sur site et a été interpellé".

Le suspect reprocherait à sa victime de l'avoir menacé à cause d'une dette, selon une source proche de l'enquête.

Aucun n'avait d'antécédents judiciaires particuliers, selon cette source.

Le suspect aurait tiré à quatre reprises, les hommes se connaitraient et cette affaire serait liée "à un règlement de compte suite à une tentative de racket", selon la mairie du 18e arrondissement.


Budgets: Barnier en consultations, Marine Le Pen première reçue à Matignon

 Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement. (AFP)
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  •  Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin
  • C'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas

PARIS: Michel Barnier va-t-il chuter sur les budgets ? Hôte cette semaine des chefs de groupes parlementaires, le Premier ministre entame ses consultations avec Marine Le Pen lundi matin à Matignon, alors que le Rassemblement national menace de plus en plus ouvertement de censurer le gouvernement.

Semaine chargée pour le gouvernement. Mardi, l'Assemblée débattra et votera sur le traité de libre-échange Mercosur, sur fond de colère des agriculteurs. Les ministres Annie Genevard et Sophie Primas porteront la parole du gouvernement. Et jeudi, un débat tendu est annoncé dans l'hémicycle dans le cadre d'une "niche" de La France insoumise sur l'abrogation de la réforme des retraites du gouvernement d'Elisabeth Borne, adoptée en 2023.

Mais c'est au plan budgétaire que les nuages s'amoncellent au-dessus de Matignon, la perspective d'un déclenchement de l'article 49.3 approchant à grand pas.

Faute de majorité à l'Assemblée où, contrairement à Mme Borne, il a préféré laisser les débats se dérouler, Michel Barnier emploiera "probablement" dans les prochaines semaines cette arme constitutionnelle, qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf si une motion de censure venait renverser le gouvernement. Ce qui supposerait que le RN joigne ses voix à une motion déposée par la gauche.

Cette "coalition des contraires", "je sais que ce n'est pas ce que souhaitent les Français, qui souhaitent aujourd'hui la stabilité, la sérénité", a dit jeudi le Premier ministre. Comme Emmanuel Macron qui depuis l'Argentine a également dit souhaiter "la stabilité".

Mais selon un sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche, 53% des Français souhaitent voir le gouvernement tomber. Et la cote de Michel Barnier chute dans un autre sondage Ifop pour le JDD, à 36% contre 45% lors de sa nomination début septembre.

Qu'advient-il en cas de budget et de gouvernement renversés ? Dans Le Parisien, la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon met en garde contre "un scénario à la grecque" en pointant le risque de crise financière.

"Il n'y a personne de responsable dans le pays qui puisse souhaiter que tombe un gouvernement qui a été nommé il y a deux mois", abonde François Bayrou sur BFMTV.

"S'il y avait censure, il y aurait crise de régime", estime la LR Agnès Evren sur France 3.

 

-"Ne pas faire peur aux Français"-

 

"Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien", a répliqué le vice-président du RN Sébastien Chenu, évoquant l'adoption d'une "loi spéciale" budgétaire en cas de censure.

"Le président de la République a plusieurs possibilités: renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, démissionner s'il n'a plus d'autre solution, déclencher un référendum", a énuméré le député du Nord.

En attendant l'entretien de lundi matin, "Michel Barnier crée les conditions d'une censure", a jugé M. Chenu. Et le RN de lister ses griefs: revalorisation des retraites, taxe sur l'électricité, "hausse de la contribution de la France à l'Union européenne", ou encore l'absence d'économies sur "le millefeuille de l'Etat" et "sur l'immigration"...

Trois textes budgétaires sont susceptibles d'être soumis au 49.3. D'abord, le budget de la Sécurité sociale. Après un vote sur l'ensemble du texte mardi au Sénat, une Commission mixte paritaire députés-sénateurs (CMP) devrait être réunie mercredi. Le "socle commun" gouvernemental y est majoritaire. Mais les macronistes menacent de la faire capoter, vent debout contre la réduction des allègements de cotisations patronales sur les salaires.

Une CMP conclusive déboucherait sur un vote définitif dans les deux chambres, avec 49.3 probable à l'Assemblée.

Le budget de l'Etat, ensuite, qui arrive en séance lundi au Sénat, avec un vote solennel prévu le 12 décembre, prélude à la réunion d'une CMP, puis d'un vote final.

Le projet de loi de Finances de fin de gestion pour 2024, également: déjà rejeté en première lecture à l'Assemblée, il est examiné lundi matin au Palais du Luxembourg.

Lundi, après Mme Le Pen, Michel Barnier reçoit également Stéphane Lenormand (Liot), Eric Ciotti (UDR) puis Mathilde Panot (LFI), qui entend lui répéter "qu'il n'a pas de légitimité démocratique".

Le Premier ministre recevra aussi les socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner et les écologistes Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard mercredi, puis les communistes André Chassaigne et Cécile Cukierman jeudi.

Les responsables du "socle commun" (LR, Renaissance/EPR, MoDem, Horizons) seront reçus ensemble mardi matin, comme chaque semaine.

bpa/jmt/vk/lpa

© Agence France-Presse