PARIS: Jean-Luc Mélenchon, vivement critiqué pour avoir prédit un "grave incident ou un meurtre" peu avant la présidentielle, "n'est pas complotiste" et visait par ces propos "l'extrême droite", a défendu lundi Clémentine Autain, tête de liste LFI aux régionales en Ile-de-France.
Elle a exprimé sur Cnews sa "compassion" et sa "solidarité profonde avec les victimes notamment de l'attentat de Mohamed Merah", reconnaissant que "certains ont été sincèrement blessés" par ces propos.
Mais "d'autres ont volontairement mal compris et déformé ses propos", a-t-elle accusé, assurant que "Jean-Luc Mélenchon n'est pas complotiste" et "ne minimise pas ces attentats", qui sont "gravissimes".
Faisant valoir que le leader de LFI avait "ramassé" son propos dans l'émission, elle a assuré qu'il avait voulu dire que "ce que nous n'acceptons pas, c'est l'instrumentalisation de ces faits gravissimes qui arrivent dans la dernière semaine d'un scrutin très important, en l'occurrence la présidentielle", et que "les assassins qui font ça savent à quel moment ils le font".
"Ce qu'il a voulu dire et que je partage (...), c'est que les assassins choisissent leur moment. C'est vrai ou c'est faux? Vous ne pouvez pas le nier, c'est un fait", a-t-elle insisté.
"Ce qu'il visait c'est l'extrême droite, la droite dure qui à chaque fois instrumentalise ce qui arrive", a-t-elle poursuivi, "l'utilise pour affirmer des propos xénophobes, liberticides, antirépublicains", et selon lesquels "tous les musulmans sont assimilés à des terroristes islamistes".
Faisant valoir "les combats humanistes" de Jean-Luc Mélenchon, elle a déploré qu'il soit, avec LFI, "pointé du doigt" pendant que la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen "distille un venin qui divise le pays".
"Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ca a été Merah en 2012 (auteur jihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive, NDLR), ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017, un jihadiste assassine le policier Xavier Jugelé), avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n'a jamais entendu parler après. Tout ça, c'est écrit d'avance", a lancé Jean-Luc Mélenchon dimanche dans l'émission Questions politiques (France Inter/Le Monde/Franceinfo).
Clémentine Autain a précisé qu'elle ne "met(ait) pas sur le même plan Papy Voise" et les attentats de Mohamed Merah.