Audition "équitable" pour Carlos Ghosn devant les juges français au Liban

Jean-Yves Le Borgne (2e à gauche) et Jean Tamalet (à gauche), membres de l'équipe de défense de Carlos Ghosn, quittent le palais de justice de Beyrouth, la capitale libanaise, le 4 juin 2021. (Anwar Amro / AFP)
Jean-Yves Le Borgne (2e à gauche) et Jean Tamalet (à gauche), membres de l'équipe de défense de Carlos Ghosn, quittent le palais de justice de Beyrouth, la capitale libanaise, le 4 juin 2021. (Anwar Amro / AFP)
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Publié le Vendredi 04 juin 2021

Audition "équitable" pour Carlos Ghosn devant les juges français au Liban

Jean-Yves Le Borgne (2e à gauche) et Jean Tamalet (à gauche), membres de l'équipe de défense de Carlos Ghosn, quittent le palais de justice de Beyrouth, la capitale libanaise, le 4 juin 2021. (Anwar Amro / AFP)
  • Peu de détails ont fuité sur les cinq jours d'audition réalisés par des juges d'instruction de Nanterre et de Paris venus tout spécialement au Liban pour entendre M. Ghosn
  • "Nous considérons que toute la procédure qui s'est déroulée ici était équitable et nous remercions les autorités libanaises d'avoir organisé cela", a déclaré un des avocats de l'ancien homme d'affaires

BEYROUTH, Liban : Les avocats de l'ex-magnat de l'automobile Carlos Ghosn, entendu pendant plusieurs jours au Liban par des magistrats français, ont salué vendredi une procédure "équitable" pour l'ancien patron de Renault-Nissan qui n'a eu de cesse de fustiger la justice japonaise.

Peu de détails ont fuité sur les cinq jours d'audition réalisés par des juges d'instruction de Nanterre et de Paris venus tout spécialement au Liban pour entendre M. Ghosn s'expliquer, notamment sur des flux financiers avec un distributeur commercial à Oman, des prestations de conseil, mais aussi deux fêtes au château de Versailles.

"Nous considérons que toute la procédure qui s'est déroulée ici était équitable et nous remercions les autorités libanaises d'avoir organisé cela", a déclaré un des avocats de l'ancien homme d'affaires de 67 ans, Jean Tamalet, aux journalistes devant la Cour de cassation à Beyrouth.

M. Ghosn "a fourni des réponses longues et détaillées aux centaines de questions" posées, a-t-il ajouté en anglais à l'issue des formalités de fin d'audition.

Les avocats de M. Ghosn espèrent faire "annuler une partie du procès, entachée par les erreurs volontairement effectuées par les autorités japonaises", a-t-il assuré.

Visé par un mandat d'arrêt d'Interpol, l'ancien homme d'affaires, qui a les nationalités libanaise, française et brésilienne, est contraint de rester au Liban depuis sa fuite rocambolesque du Japon en décembre 2019.

Arrêté en novembre 2018 à Tokyo, il avait justifié son évasion en assurant avoir voulu "échapper à l'injustice", dénonçant un "complot" des autorités japonaises.

"Satisfait et heureux"

M. Ghosn, entendu comme témoin à ce stade, était interrogé depuis lundi en présence d'un procureur libanais.

Il a notamment été entendu sur des soupçons de bénéfice personnel, en lien avec une convention de mécénat entre Renault et l'établissement qui gère le Château de Versailles, selon une source judiciaire libanaise.

L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan est soupçonné d'y avoir organisé deux soirées privées en échange de ce mécénat.

La première fête, le 9 mars 2014, pourrait peut-être avoir été organisée en l'honneur des 60 ans du patron déchu -- et non pour célébrer les quinze ans de l'alliance Renault-Nissan.

Les enquêteurs se penchent aussi sur plusieurs millions d'euros de paiements considérés suspects entre RNBV, filiale néerlandaise incarnant l'alliance de Renault et Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA).

A Paris, des juges d'instruction s'intéressent depuis 2019 à des prestations de conseil conclues par RNBV avec l'ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer, qui nient toute irrégularité des contrats et ont été placés sous le statut de témoin assisté dans cette affaire.

L'audition à Beyrouth était l'occasion pour M. Ghosn "d'expliquer sa position", a assuré aux journalistes un autre avocat, Jean-Yves Le Borgne.

"C'est aujourd'hui chose faite et il en est satisfait et heureux", a-t-il assuré.

Les avocats de M. Ghosn espèrent désormais un changement de "statut", c'est à dire une mise en examen ou un statut de témoin assisté, que leur client devrait obtenir "pour pouvoir présenter utilement un certain nombre de demandes à la justice française, comme peuvent le faire ceux qui sont soit témoin assisté, soit mis en examen", selon M. Le Borgne.

En étant mis en examen, M. Ghosn pourrait avoir accès au dossier, connaître les charges qui pèsent sur lui, mais surtout demander des actes (contre-expertises, auditions de témoins, confrontations).

Mais cette mise en examen ne pourra pas intervenir tant que M. Ghosn n'est pas sur le sol français.


L'armée libanaise saisit des pilules de Captagon et du matériel à la frontière syrienne

Des soldats de l'armée libanaise patrouillent dans la zone frontalière près de Naqura, dans le sud du Liban, le 8 août 2023, à proximité d'une tour d'observation israélienne située de l'autre côté de la frontière. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise patrouillent dans la zone frontalière près de Naqura, dans le sud du Liban, le 8 août 2023, à proximité d'une tour d'observation israélienne située de l'autre côté de la frontière. (AFP)
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  • L'armée libanaise a saisi de grandes quantités de pilules de Captagon lors d'un raid sur une usine de fabrication à la frontière libano-syrienne, a rapporté lundi l'agence de presse libanaise
  • Une unité de l'armée, soutenue par une patrouille de la Direction du renseignement, a saisi de grandes quantités de pilules

LE CAIRE : L'armée libanaise a saisi de grandes quantités de pilules de Captagon lors d'un raid sur une usine de fabrication à la frontière libano-syrienne, a rapporté lundi l'agence de presse libanaise.

Une unité de l'armée, soutenue par une patrouille de la Direction du renseignement, a saisi de grandes quantités de pilules ainsi que des équipements pour la production de Captagon, ainsi que des matières premières utilisées dans la fabrication de la drogue.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Elections municipales au Liban, premier scrutin après la guerre Israël-Hezbollah

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (04h00 GMT) pour les électeurs du district du Mont-Liban, une zone très peuplée incluant la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah très endommagé par les frappes israéliennes de l'automne. (AFP)
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (04h00 GMT) pour les électeurs du district du Mont-Liban, une zone très peuplée incluant la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah très endommagé par les frappes israéliennes de l'automne. (AFP)
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  • Le Liban a commencé dimanche à voter pour des élections municipales longtemps retardées, lors du premier scrutin tenu depuis la guerre entre Israël et le Hezbollah et après la formation d'un nouveau gouvernement
  • Ces élections, qui au départ auraient dû se tenir en 2022, ont été retardées dans le contexte de crise économique et politique frappant le pays, puis lors du conflit entre Israël et le Hezbollah, en marge de la guerre à Gaza

BEYROUTH: Le Liban a commencé dimanche à voter pour des élections municipales longtemps retardées, lors du premier scrutin tenu depuis la guerre entre Israël et le Hezbollah et après la formation d'un nouveau gouvernement.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (04h00 GMT) pour les électeurs du district du Mont-Liban, une zone très peuplée incluant la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah très endommagé par les frappes israéliennes de l'automne.

"Nous sommes venus exercer notre droit et faire entendre notre voix", a déclaré Hashem Shamas, 39 ans, partisan du mouvement libanais pro-iranien après avoir voté dans ce secteur.

Ces élections, qui au départ auraient dû se tenir en 2022, ont été retardées dans le contexte de crise économique et politique frappant le pays, puis lors du conflit entre Israël et le Hezbollah, en marge de la guerre à Gaza.

Les électeurs du nord du Liban voteront le 11 mai, ceux de Beyrouth et de l'est du pays le 18 mai, et ceux du sud, une région très endommagée par le récent conflit, le 24 mai.

Le président libanais, Joseph Aoun, a souligné l'importance du scrutin pour "donner confiance au peuple et à la communauté internationale" dans la relance du pays.

Son élection, en janvier, puis la formation du gouvernement de Nawaf Salam ont mis fin à une vacance de plus de deux ans à la tête du pays, après l'affaiblissement du Hezbollah qui a modifié l'équilibre des pouvoirs au Liban.


Les Émirats arabes unis lèvent l'interdiction de voyager au Liban le 7 mai, Nawaf Salam s'en félicite 

"Le Liban et le peuple libanais sont impatients d'accueillir leurs frères émiratis, ainsi que les visiteurs du Golfe et du monde arabe", a ajouté M. Salam. (AFP)
"Le Liban et le peuple libanais sont impatients d'accueillir leurs frères émiratis, ainsi que les visiteurs du Golfe et du monde arabe", a ajouté M. Salam. (AFP)
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  • Les Émirats arabes unis lèvent l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban à compter du 7 mai 2025
  • Cette décision fait suite à une déclaration commune publiée jeudi, annonçant que le président libanais Joseph Aoun et le président des Émirats arabes unis Cheikh Mohamed bin Zayed ont convenu de mettre en œuvre des mesures visant à faciliter les voyages

DUBAI : Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a annoncé dimanche qu'il lèvera l'interdiction pour ses citoyens de voyager au Liban à partir du 7 mai 2025, à la suite d'une visite du chef d'État libanais la semaine dernière, selon l'agence de presse WAM.

Cette décision fait suite à une déclaration commune publiée jeudi, annonçant que le président libanais Joseph Aoun et le président des Émirats arabes unis Cheikh Mohamed bin Zayed ont convenu de mettre en œuvre des mesures visant à faciliter les voyages et à améliorer les déplacements entre les deux pays.

Les Émirats arabes unis ont interdit à leurs citoyens de se rendre au Liban en 2021. Les citoyens libanais n'ont pas été interdits de voyager aux Émirats arabes unis.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a déclaré que cette décision témoignait des liens étroits entre Beyrouth et Abou Dhabi et qu'elle "méritait tous les remerciements et l'appréciation" des Émirats arabes unis et de leur président, a rapporté l'agence de presse nationale (National News Agency).

"Le Liban et le peuple libanais sont impatients d'accueillir leurs frères émiratis, ainsi que les visiteurs du Golfe et du monde arabe", a ajouté M. Salam.