Nawaf Salam exige ‘un retrait israélien total’ du territoire libanais

Le président du Parlement libanais Nabih Berri et les membres du nouveau gouvernement lors de la session plénière pour le vote de confiance au cabinet formé par Nawaf Salam, Beyrouth, 26 février 2025. (REUTERS)
Le président du Parlement libanais Nabih Berri et les membres du nouveau gouvernement lors de la session plénière pour le vote de confiance au cabinet formé par Nawaf Salam, Beyrouth, 26 février 2025. (REUTERS)
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Publié le Samedi 01 mars 2025

Nawaf Salam exige ‘un retrait israélien total’ du territoire libanais

  • Nawaf Salam visite les zones frontalières et promet aux habitants un retour sécurisé chez eux 
  • L'armée est chargée de défendre la patrie et de protéger les biens, déclare le Premier ministre

Beyrouth: En déplacement dans les zones frontalières du Sud-Liban vendredi, le Premier ministre Nawaf Salam a fermement exigé le retrait intégral des forces israéliennes du territoire libanais. Face au maintien de troupes israéliennes sur cinq positions stratégiques qui verrouillent l'accès à la frontière, le chef du gouvernement libanais a réaffirmé sa détermination à restaurer pleinement la souveraineté du pays.

CONTEXTE

Cette visite du Premier ministre Nawaf Salam dans les zones limitrophes d'Israël, théâtre de destructions massives durant le récent conflit, intervient à peine quarante-huit heures après l'obtention d'un vote de confiance au Parlement pour son gouvernement.

Accompagné de plusieurs ministres et du commandant par intérim de l'armée libanaise, le général Hassan Aoude, le Premier ministre a inspecté les casernes militaires de Tyr et de Marjayoun, avant de se rendre à Khiam et Nabatieh.

"L'armée libanaise assume pleinement ses responsabilités, renforçant son déploiement avec détermination pour garantir la stabilité dans le sud et assurer le retour sécurisé de nos concitoyens dans leurs villages et leurs foyers", a souligné M. Salam. 

Il a insisté sur le fait que "l'armée est l'unique entité chargée de défendre le Liban" et qu'à ce titre, "elle doit préserver la sécurité du pays, protéger sa population et sauvegarder sa souveraineté ainsi que l'unité et l'intégrité de son territoire."

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Le Premier ministre libanais Nawaf Salam lors de sa visite dans la zone frontalière. (X @nawafasalam)

La visite du Premier ministre s'est déroulée peu après les déclarations du ministre israélien de la Défense, Israel Katz. Ce dernier a affirmé qu'"Israël a reçu le feu vert des États-Unis pour maintenir sa présence dans la zone tampon au sud du Liban."

Renforçant sa position, Katz a précisé que "nos forces resteront indéfiniment dans la zone tampon, au sud du Liban."

En réponse à ces affirmations, le ministère français des Affaires étrangères a rapidement rappelé que "l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban stipule clairement qu'Israël doit se retirer du sud, y compris des cinq points stratégiques."

Arrivé par hélicoptère militaire à la caserne Benoit Barakat à Tyr, le Premier ministre libanais et sa délégation ont tenu une réunion au quartier général du secteur avec le général de brigade Edgar Lawandos, commandant du secteur sud du Litani dans l'armée libanaise.

Dans ce contexte, Salam a annoncé que son gouvernement "s'engage à soutenir l'armée libanaise, en augmentant ses effectifs, en modernisant son équipement et sa formation, et en améliorant les conditions de service, afin de renforcer ses capacités défensives."

Le Premier ministre a fermement condamné "toute attaque contre la FINUL", faisant référence aux violences du 15 février sur la route de l'aéroport de Beyrouth, où des manifestants — irrités par le refus d'autorisation d'atterrissage pour un avion iranien — ont attaqué un convoi de la FINUL, blessant le commandant adjoint et son escorte.

Salam a déclaré que des "mesures fermes" seront prises pour arrêter et traduire en justice les responsables.

"Des mesures fermes seront prises pour arrêter et traduire en justice les responsables," a affirmé Salam. "Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour garantir que cela ne se reproduise pas."

Le Premier ministre a salué le rôle de la FINUL en tant que force de maintien de la paix au Liban depuis 1978, rappelant que "de nombreux membres ont sacrifié leur vie pour accomplir leur mission."

Il a loué "la coopération étroite de la FINUL avec l'armée et les autorités libanaises pour mettre en œuvre la résolution 1701 de l'ONU, afin de renforcer la sécurité et la stabilité du Liban et du sud."

La veille, le Commissaire du gouvernement auprès du Tribunal militaire, le juge Fadi Akiki, avait inculpé 20 personnes, dont quatre détenus et deux mineurs, pour leur implication dans l'attaque. 

Les accusations comprennent "tentative de meurtre, agression contre les forces de sécurité et vol d'une somme de 29,000 dollars appartenant au commandant adjoint de la FINUL."

Après ses visites aux installations militaires, Salam a rencontré une délégation de la ville frontalière de Dhayra, où des résidents avaient organisé une manifestation pour faire entendre leurs préoccupations concernant les incursions israéliennes sur leurs terres.

Le Premier ministre a promis que son gouvernement travaillera pour assurer "un retour sécurisé dans vos foyers dès que possible, et un engagement dans le processus de reconstruction pour que les résidents reviennent dans la dignité."

"Avant même de recevoir le vote de confiance, le gouvernement a commencé à mobiliser tout le soutien arabe et international pour forcer l'ennemi à se retirer de nos terres et des cinq points stratégiques," a-t-il précisé, ajoutant qu'"il n'y a pas de stabilité réelle et durable sans le retrait complet d'Israël."

Depuis Khiam, où il a constaté l'ampleur des destructions, Salam a réitéré: "Nous n'accepterons que le retrait complet de l'ennemi du Liban, car Israël a violé à plusieurs reprises notre souveraineté et notre territoire."

À Nabatieh, certains manifestants ont critiqué le Premier ministre pour avoir omis de remercier "la résistance" dans ses déclarations, n'ayant "exprimé sa gratitude qu'à l'armée dans le sud." Un autre a questionné "la possibilité de récupérer les collines occupées par le dialogue."

La visite de Salam dans le sud a coïncidé avec de nouvelles violations de l'espace aérien libanais par Israël, alors que le Hezbollah organisait les funérailles de 130 personnes, combattants et civils, tuées lors des frappes aériennes israéliennes pendant le récent conflit.

Des camions transportant des dizaines de cercueils se dirigeaient vers les villes d'Aitaroun et d'Aita Al-Shaab, tandis que les forces israéliennes stationnées aux postes frontaliers intensifiaient leurs patrouilles près d'Aitaroun.

Les violations israéliennes se sont également étendues à la Bekaa, avec des survols à basse altitude au-dessus de Baalbek et du nord de la région. La veille, des frappes aériennes avaient ciblé un responsable du Hezbollah et une autre personne dans une camionnette dans la ville de Hermel, tuant les deux occupants.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a identifié l'une des victimes comme étant "Mohammed Mahdi Ali Shahin, un opérateur du Hezbollah responsable de l'acquisition d'équipements de combat le long de la frontière syro-libanaise depuis l'entrée en vigueur des accords israélo-libanais."

Selon Adraee, "Shahin était l'un des membres clés de l'unité géographique du Hezbollah supervisant la région de la Bekaa au Liban, qui s'est récemment concentrée sur le transfert d'équipements de combat de la Syrie vers le Liban."

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une conférence internationale se tiendra en Suisse le 7 mars sur la situation des Palestiniens dans les territoires occupés

Une photographie prise le 18 mai 2023 à Genève, montre le bateau historique « Neptune » participant à un spectacle lumineux nocturne utilisant plus de 1350 drones au-dessus du lac Léman dans la rade de la ville. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
Une photographie prise le 18 mai 2023 à Genève, montre le bateau historique « Neptune » participant à un spectacle lumineux nocturne utilisant plus de 1350 drones au-dessus du lac Léman dans la rade de la ville. (Photo de Fabrice COFFRINI / AFP)
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  • La Suisse a invité les 196 États parties à la Convention de Genève à participer à la conférence".
  • La Suisse est le dépositaire des Conventions de Genève qui définissent les lois de la guerre et du droit humanitaire. Elle a déjà organisé des conférences similaires en 1999, 2001 et 2014.

GENEVE : La Suisse a convoqué pour le 7 mars une conférence internationale sur la situation des civils dans les territoires palestiniens occupés par Israël, demandée par l'Assemblée générale de l'ONU (AGNU), a indiqué samedi le ministère suisse des Affaires étrangères.

« Nous pouvons vous informer qu'une conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève se tiendra à Genève le 7 mars 2025. La Suisse a invité les 196 États parties à la Convention de Genève à participer à la conférence", a indiqué à l'AFP un porte-parole dans un courriel.

Les participants sont les représentants permanents des Hautes Parties contractantes basés à Genève.

La Suisse avait été mandatée le 18 septembre par l'AGNU pour organiser cette conférence et évoquer la protection de la population civile « dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » sur la base de la 4e Convention de Genève.

La Suisse est le dépositaire des Conventions de Genève qui définissent les lois de la guerre et du droit humanitaire. Elle a déjà organisé des conférences similaires en 1999, 2001 et 2014.

« Une Conférence de Hautes Parties contractantes ne peut pas prendre de décisions contraignantes, mais réaffirmer les règles du droit international humanitaire », souligne le ministère des Affaires étrangères helvétique sur son site internet.

Depuis le vote de l'Assemblée générale des Nations unies et après 15 mois de guerre intensive, un cessez-le-feu a été instauré dans la bande de Gaza en janvier.

Il a permis d'échanger des otages israéliens contre des prisonniers palestiniens et de faire entrer l'aide humanitaire pour subvenir aux besoins de la population de plus de 2 millions de personnes dans ce territoire, dont la majorité de l'infrastructure et 90 % des habitations ont été détruits par les bombardements israéliens et les combats contre le groupe islamiste Hamas, qui le contrôle.

En revanche, en Cisjordanie occupée, la violence a fortement augmenté depuis que les colons israéliens multiplient les attaques contre la population, depuis le 7 octobre.

Pour sa part, l'armée israélienne mène actuellement une opération de grande envergure dans le nord du territoire, qui a déplacé quelque 40 000 Palestiniens vivant dans plusieurs camps.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et mène des raids réguliers contre les militants palestiniens, mais l'offensive actuelle dans le nord est la plus longue sur le territoire depuis deux décennies.


La suite de la trêve à Gaza suspendue à un accord encore à trouver

Des Palestiniens et des combattants du Hamas assistent à une procession funéraire pour 40 militants et civils tués pendant la guerre avec Israël, au camp de Shati pour les réfugiés palestiniens au nord de la ville de Gaza, le 28 février 2025.  (Photo de BASHAR TALEB / AFP).
Des Palestiniens et des combattants du Hamas assistent à une procession funéraire pour 40 militants et civils tués pendant la guerre avec Israël, au camp de Shati pour les réfugiés palestiniens au nord de la ville de Gaza, le 28 février 2025. (Photo de BASHAR TALEB / AFP).
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  • Des négociations qui se tiennent au Caire entre une délégation israélienne et les médiateurs égyptiens, qataris et américains n'ont encore abouti à aucune annonce. Et rien ne filtre sur ces discussions.
  • Israël souhaite plutôt libérer davantage d'otages dans le cadre d'une prolongation de la première phase, plutôt que de passer à la deuxième phase.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La prochaine étape de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas à Gaza semble suspendue, samedi, à un compromis encore à trouver au dernier jour de la première phase du cessez-le-feu.

Des négociations qui se tiennent au Caire entre une délégation israélienne et les médiateurs égyptiens, qataris et américains n'ont encore abouti à aucune annonce. Et rien ne filtre sur ces discussions.

L'accord de trêve est entré en vigueur le 19 janvier, après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par une attaque menée le 7 octobre 2023 par des commandos du mouvement islamiste Hamas infiltrés dans le sud d'Israël à partir du territoire palestinien voisin.

Arraché par les médiateurs après des mois de négociations ardues, il comprend initialement trois phases et prévoit notamment le retour de tous les otages israéliens enlevés le 7-Octobre en échange de centaines de détenus palestiniens.

Les négociations s'annoncent ardues.

Le Hamas campe sur son refus de discuter d'autre chose que de la mise en œuvre de la deuxième phase de l'accord, censée garantir la fin définitive de la guerre et le retrait israélien de Gaza, ainsi que la libération des otages encore retenus (une soixantaine dont plus de la moitié seraient morts).

« La deuxième phase de l'accord doit commencer demain, dimanche », a déclaré samedi à l'AFP un haut responsable du Hamas, sous le couvert de l'anonymat, accusant Israël de continuer « à jouer la montre et à violer l'accord ».

Israël souhaite plutôt libérer davantage d'otages dans le cadre d'une prolongation de la première phase, plutôt que de passer à la deuxième phase.

Par ailleurs, le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne cesse de répéter qu'il se réserve le droit de reprendre les combats à tout moment pour anéantir le Hamas si celui-ci ne renonce pas à déposer les armes.

- Black-out -

Néanmoins, et même si aucune délégation du Hamas ne se trouve au Caire avec un mandat de négociation, des discussions ont lieu pour tenter de sortir de l'ornière, a indiqué une source palestinienne proche des pourparlers, sans fournir plus de détails, les médiateurs ayant imposé selon elle un black-out.

De plus, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisé et le Hamas éliminé. Ce dernier, qui a pris le pouvoir dans le territoire en 2007, insiste pour y rester.

« Une chose est sûre, la deuxième phase ne commencera pas (à la date prévue), mais le cessez-le-feu ne sera probablement pas rompu non plus », estime Max Rodenbeck, analyste pour l'International Crisis Group.

Une troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction du territoire palestinien en ruines, un chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

- Munitions et bulldozers américains -

Dans ce contexte incertain, les États-Unis ont annoncé vendredi avoir approuvé la vente de munitions, de bulldozers et d'autres équipements pour un montant de trois milliards de dollars à leur allié israélien, qui a utilisé des armes américaines lors de la guerre à Gaza.

« Cette vente "améliorera la capacité d'Israël à faire face aux menaces actuelles et futures, renforcera la défense de son territoire et servira de moyen de dissuasion ", a souligné l'Agence américaine de coopération en matière de défense et de sécurité.

Durant la première phase de l'accord, une aide humanitaire accrue a été acheminée à Gaza, mais le Hamas a accusé Israël d'empêcher l'entrée d'aides incluant des caravanes et des équipements lourds.

Les tractations autour de la trêve coïncident avec le début, samedi, du ramadan, le mois de jeûne musulman.

Au milieu des décombres à Khan Younès (sud), des habitants ont suspendu des lanternes traditionnelles, tandis que d'autres ont accompli la prière.

« Le ramadan est arrivé, et nous sommes à la rue, sans abri, sans travail, sans argent, sans rien », s'exclame Ali Rajih, père de huit enfants, qui a retrouvé sa maison détruite à Jabalia (nord).


Arabie saoudite: Un geste royal de 150 millions de riyals pour loger les plus démunis

Le roi Salmane (à droite) et le prince héritier Mohammed ben Salmane. (Photo SPA)
Le roi Salmane (à droite) et le prince héritier Mohammed ben Salmane. (Photo SPA)
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  • Lancée chaque année pendant le Ramadan, cette campagne vise à fournir plus de 10,000 logements aux familles saoudiennes les plus démunies

 

RIYAD : À l'aube du mois sacré de Ramadan, la famille royale saoudienne a posé un geste significatif envers les plus vulnérables du Royaume. Le roi Salmane et son fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane, ont conjointement versé 150 millions de riyals saoudiens (environ 36 millions d'euros) à la campagne Jood Regions, une initiative cruciale pour le logement social.

Cette contribution exceptionnelle – 100 millions de riyals du souverain et 50 millions du prince héritier sera entièrement consacrée aux programmes d'habitat social visant à loger les familles les plus démunies du Royaume.

"Cette générosité royale transformera concrètement la vie de nombreuses familles dans le besoin," a déclaré vendredi Majed Al-Hogail, ministre des Municipalités et du Logement, dans un communiqué relayé par l'agence de presse officielle SPA. Le ministre a souligné "l'impact considérable" de ce don sur le programme d'habitat social.

Lancée initialement pendant le Ramadan 2024 par l'organisation à but non lucratif "Sakan", la campagne Jood Regions s'est fixé un objectif ambitieux: fournir plus de 10 000 logements aux familles les plus démunies à travers les treize provinces du Royaume.

Ces campagnes comprennent des événements visant à sensibiliser et à encourager la participation communautaire. Organisées par les autorités locales, elles rassemblent entrepreneurs, dirigeants et autres acteurs pour garantir que les citoyens obtiennent des logements adaptés avec facilité et fiabilité, répondant ainsi aux objectifs des initiatives de logement à caractère social.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com