Après des vacances laborieuses passées à Fort-Brégançon le président français Emmanuel Macron s’apprête à affronter une rentrée houleuse.
Les embûches sont multiples et complexes, où qu’il regarde.
Macron a passé la majeure partie de ses vacances à tenter de désamorcer plusieurs crises à l’international. Et non des moindres.
En tête de liste de ces crises, le Liban, où le président français s’est rendu au lendemain de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth, prenant sur place le lourd engagement d’accompagner ce pays vers une sortie de sa crise économique financière et politique.
Il est donc évident que la situation libanaise est au menu des préoccupations quotidiennes du président français, d’autant plus que ses exhortations aux autorités libanaises de s’atteler à des réformes économiques et politiques, sont restées lettres mortes.
Il lui faut donc multiplier les efforts avec les responsables libanais ainsi que les partenaires régionaux dans l’espoir de parvenir à une avancée avant la date de sa prochaine visite à Beyrouth le 1er septembre prochain.
Autre sujet d’inquiétude, la Turquie qui multiplie les provocations à l’adresse de l’Europe et surtout la France, à travers des opérations de forage à l’Ouest de la mer Méditerranée et en intervenant dans différents pays tels que la Libye afin d’élargir sa sphère d’influence et torpiller les efforts français.
Ajoutons à cela la mutinerie survenue au Mali et qui met à mal la stratégie française dans la région du Sahel. Sans oublier la dégradation de la situation en Biélorussie ainsi que le bras de fer engagé entre le président américain Donald Trump et l’Iran et qui suscite de grandes craintes du côté français.
En tête de liste de ces crises, le Liban, où le président français s’est rendu au lendemain de l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth, prenant sur place le lourd engagement d’accompagner ce pays vers une sortie de sa crise économique financière et politique.
Arlette Khoury
Pour décanter un horizon aussi lourdement chargé, M. Macron multiplie donc les contacts et les efforts diplomatiques qui exigent de lui une grande créativité afin de promouvoir ses positions tout en évitant un quelconque dérapage.
« En même temps » - la phrase désormais fétiche du président français - il doit composer avec une situation des plus tendues sur le plan national et mener de front un double combat contre une éventuelle deuxième vague de Covid-19 et les retombées économiques et sociales de cette crise sanitaire.
Depuis la levée du confinement en mai dernier, à ce jour, la France est loin d’avoir renoué avec une situation économique normale puisque de nombreux secteurs tels que la culture, le tourisme et la restauration sont encore presque à l’arrêt.
Les retombées négatives n’ont épargné ni les petites entreprises menacées de faillite, ni les grands groupes qui ne se privent pas de tailler dans leurs effectifs pour amortir leurs pertes.
Les plans sociaux se multiplient et risquent de s’accélérer dans les prochaines semaines, attisant l’anxiété des français qui s’interrogent s’il faut plus craindre la perte d’emploi ou la maladie…
Là aussi il incombe bien sûr à M. Macron - ainsi qu’au premier ministre Jean Castex - d’apaiser les angoisses et les craintes tout en agissant pour la relance d’une économie exsangue.
« En même temps » - la phrase désormais fétiche du président français - il doit composer avec une situation des plus tendues sur le plan national et mener de front un double combat contre une éventuelle deuxième vague de Covid-19 et les retombées économiques et sociales de cette crise sanitaire.
Arlette Khoury
Un plan de relance de 100 milliards d’Euros prévu pour le 25 Aout a été décalé d’une semaine par les autorités qui ont choisi de donner la priorité à la rentrée dite sanitaire.
Un communiqué publié par le gouvernement affirme qu’alors que l’obligation du port du masque pour les collégiens les lycéens et les employés des entreprises entrera en vigueur dans les prochains jours, le gouvernement est pleinement mobilisé pour préparer et définir les modalités de « cette échéance sanitaire ».
Toujours selon le communiqué, MM. Macron et Castex ont demandé aux ministres de « finaliser les modalités précises » de cette obligation pour permettre « son appropriation par tous ».
Le plan de relance qui sera dévoilé en deuxième temps vise à redresser et accélérer l’économie française. Il se déclinera en plusieurs volets et mettra l’accent sur le renforcement de l’industrie affaiblie dans des secteurs importants dont la santé.
Le plan prévoit également des mesures de soutien pour les entreprises en difficultés ainsi que pour l emploi des jeunes qui sont les premiers à pâtir de la récession économique et consacre une aide considérable à la transition écologique.
Cela suffira-t-il à garantir une rentrée calme sur le plan social ?
Rien n’est moins certain puisque le simple fait de décaler le plan de relance et de privilégier la préparation des modalités sanitaires a fait l’objet de plusieurs critiques, accusant le pouvoir de recourir aux effets d’affichage.
S’il avait fait le choix inverse il aurait été accusé de privilégier la relance économique au détriment des dispositions sanitaires.
Cela indique l’extrême difficulté de la tâche de Macron à qui il est demandé de trouver le bon équilibre entre les mesures relevant du combat sanitaire et celles relevant du combat économique, sur fond de rivalités politiques des plus exacerbées.
La France se trouve aujourd’hui à quelques mois des élections régionales prévue pour le mois de Mars prochain et à l’approche des élections présidentielles prévues en 2022.
Il s’agit là de deux échéances importantes qui rendent le terrain propice à toute sorte de coups et de surenchères de la part de l’opposition et des déçus de la Macronie.