PARIS : Pour la seconde fois depuis cinq ans, la rue Nicolas-appert située dans le onzième arrondissement de Paris a replongé dans le même cauchemar.
Pour la seconde fois depuis cinq ans Paris a renoué avec l’effroi qu’avait provoqué l’attentat barbare perpétré contre le journal satirique Charlie Hebdo le 7 Janvier 2015.
Ce jour-là, les frères Saïd et Chérif Kouachi munis de fusils automatiques ont donné la mort à 12 personnes majoritairement membres de la direction et de la rédaction du journal et blessé 11 autres personnes.
Il s’agissait de l’attentat le plus meurtrier commis contre des journalistes en France.
Revendiqué par l’organisation d’Al-Qaïda, l’attentat a endeuillé la France et suscité une vague d’indignation et de colère dans le monde entier.
La toute récente attaque perpétrée cette fois à l’arme blanche par un jeune pakistanais de 18 ans a blessé deux journalistes travaillant pour une agence située dans le même bâtiment anciennement occupé par l’équipe de Charlie Hebdo. Cet évènement a ravivé les blessures de l’attentat de 2015.
Patrick Pelloux urgentiste et ancien collaborateur de Charlie Hebdo reconnait dans une déclaration télévisée qu’il perçoit cette nouvelle attaque « comme une répétition » et qu’il a « l’impression que ça recommence » et qu’une fois encore ce sont des journalistes « qui ont été frappés ».
Même tonalité chez les habitants du quartier et surtout dans les rangs des parties civiles ayant participé au procès de l’attaque de 2015 qui se déroule depuis le 2 Septembre devant une cour d’assise spéciale à Paris.
Selon des témoins présents dans la salle d’audience où comparaissent les 11 prévenus accusés d’avoir fourni des aides logistiques variées aux frères Kouachi, une chape de plomb est tombée sur l’assistance lorsqu’elle apprit qu’une nouvelle attaque est survenue sur les mêmes lieux.
Parmi les parties civiles au procès certains survivants à l’attaque de 2015 étaient pétrifiés, ils ont senti leur sang se figer dès que la nouvelle leur est parvenue.
Malgré un mode opératoire archaïque et mal élaboré en comparaison avec l’attaque de 2015, il n’en reste pas moins que ce nouvel attentat s’inscrit dans le cadre d’une même guerre visant la France et la liberté d’expression en général et des médias en particulier.
C’est ainsi que le directeur de Charlie Hebdo, conscient de la gravité de la menace a pris depuis quelques jours l’initiative de grouper un grand nombre de médias français dans le cadre d’un collectif dont le but est de défendre la liberté de la presse.
Une tribune publiée par le collectif appelait à une mobilisation des consciences pour faire rempart autour des médias et défendre leur liberté en insistant sur la nécessité de « chasser la peur et faire triompher notre amour indestructible de la liberté ».
Pour sa part l’ancien président de la République François Hollande qui était au pouvoir lors des attentats de 2015 estime qu’à travers la nouvelle attaque il s’agit de « la même volonté de nous diviser et de viser la liberté et la liberté d’expression ».
En 2015, il avait dénoncé un « acte d’une barbarie absolue » et a appelé les français à rester soudés face à un ennemi commun.
Plusieurs attentats sont constamment déjoués en France, mais la menace reste diffuse et sournoise.
Selon Benyettou, le but de cette propagande n’étant pas de protéger les musulmans, mais de les inciter à quitter les pays non musulmans pour se soustraire à leurs lois et vivre selon les lois du tout puissant.
Quelle meilleure manière de soustraire les musulmans aux lois des « mécréants » que de recourir à des actes de terrorisme sanglants en leur nom ?
Quel meilleur moyen de les rendre stigmatisés dans leurs sociétés que de s’en prendre par la violence et le sang aux fondements de ces sociétés dont la liberté d’expression est une des principales composantes ?
Arlette Khoury vit et travaille à Paris depuis 1989.
Pendant 27 ans, elle a été journaliste au bureau parisien d’Al-Hayat.
TWITTER : @khouriarlette
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.