Le président français Emmanuel Macron effectue un déplacement à Nantes prévu ce jeudi durant lequel il fera l’annonce de plusieurs mesures dont le but est de lutter contre les inégalités des chances et « réparer l’ascenseur social ».
Ces annonces devront constituer une sorte de volet social qui vient compléter le projet de loi contre le séparatisme en débat à l’Assemblée nationale.
L’Elysée a choisit d’utiliser le terme de brique pour qualifier les différents volets conçus sous l’impulsion présidentielle, afin de souder le tissu social et de ramener les catégories marginalisées dans le giron de la République.
Ainsi la loi contre le séparatisme compte s’attaquer à l’islamisme en traquant les foyers et réseaux qui alimentent ce penchant dans certains milieux français.
Concrètement il y a une partie de la population qu’on ne voit pas assez dans l’encadrement supérieur de l’Etat.
Toutefois ces réseaux se nourrissent et prolifèrent sur le terreau de la marginalité et de l’abandon vécu dans plusieurs regions et quartiers. Il est donc essentiel de s’attaquer à cette marginalité pour mettre fin au sentiment d’injustice qui incite à l’éloignement, voire au rejet de la République et de ses valeurs.
Il faut tout simplement lutter contre les inégalités et les discriminations en tout genre, et se doter d’outils efficaces en la matière.
Pour ce qui de l’égalité des chances, l’Elysée constate que le secteur public et les services publics sont les premiers concernés. Dans les profils de l’encadrement de l’Etat on a trop souvent noté des inégalités de fait et un manque de diversité, indique l’Elysée.
Concrètement il y a une partie de la population qu’on ne voit pas assez dans l’enseignement supérieur de l’Etat.
Cela pose un problème de société qui est visible dès le stade du recrutement dans le service public, affirme l’Elysée.
A l’Ecole nationale d’administration(ENA), qui fournit à la fonction publique ses principaux cadres, en 2019, un pour cent des élèves avaient un père ouvrier alors que 70 pour cent des élèves avaient un parent qui exerce une profession intellectuelle.
Cette même observation concerne aussi bien les origines sociales, économiques, géographiques et territoriales que les origines culturelles.
C’est un véritable problème selon l’Elysée, pour la capacité du secteur public à imaginer et mettre en œuvre des solutions nouvelles dont la France a besoin pour relever les défis auxquels elle est confrontée.
A l’Ecole nationale d’administration (ENA), qui fournit à la fonction publique ses principaux cadres, en 2019, un pour cent des élèves avaient un père ouvrier alors que 70 pour cent des élèves avaient un parent qui exerce une profession intellectuelle.
Pour le president de la République qui l’a maintes fois répété, « la pensée uniforme ou le profil formaté et le manque de diversités dans les équipes sont des dangers qui peuvent être dans un certain cas mortels et pour s’en prémunir, il faut aller chercher les talents là où ils sont ».
« C’est donc à nous d’aller vers les talents pour les attirer vers le service public, les faire grandir et les exposer aux responsabilités de sorte qu’ils prennent des fonctions dans les domaines les plus sensibles le moment venu », affirme l’Elysée.
Partant de là, les annonces qui seront faites lors du déplacement présidentiel ont vocation à résoudre plusieurs types de problèmes.
Le manque de représentativité de la fonction publique résulte aujourd’hui, selon l’Elysée, de deux ressorts bien identifiés et qui se nourrissent d’un cercle vicieux. D’une part on le manque d’ouverture qui fait que le recrutement se referme petit à petit sur une sorte de profil type.
En regardant les rapports des jurys des différents concours administratifs, les jurys eux-mêmes regrettent que les candidats s’efforcent de se renfermer sur un même profil et tentent de gommer toute aspérités et toutes différences ou spécificités.
Il y a également, ajoute l’Elysée, une conviction ancrée chez nombre de jeunes et chez leurs parents, qui considèrent que la haute fonction publique n’existe pas pour eux et pire encore, dans certains cas, ils n’en n’ont jamais entendu parler.
Cette autocensure, est mesurable par le biais des chiffres de 2016: ceux-ci indiquent que seul un étudiant sur dix envisage de passer les concours de la fonction publique et que 21 % des étudiants estiment que ces concours sont trop sélectifs.
Cette autocensure, selon l’Elysée, est en soi un problème mais en même temps les candidats qui choisissent de contourner cette auto-censure se retrouvent face à un parcours semé d’embuches avec des cursus qui sont parfois très coûteux ou très longs.
Seul un étudiant sur dix envisage de passer les concours de la fonction publique et que 21 % des étudiants estiment que ces concours sont trop sélectifs.
Le président veut donc lutter contre cette autocensure et contre le fait que des talents décident d’abandonner une vocation pour le service public ou renoncer à présenter les concours par manque de moyens matériels.
Le président va donc annoncer une augmentation du nombre des places dans les classes préparatoires appelées « prépas - talents », sachant qu’elles seront déployées à raison de deux prépas par région.
Il sera également question du doublement de l’allocation talent qui passera de 2 000 euros actuellement à 4 000.
De même il annoncera le lancement des concours talents, qui constituent une voie dédiée aux élèves issus des « prépas - talents » et qui vient s’ajouter au contingent des lauréats des concours externes sachant qu’ils passeront les mêmes épreuves que les candidats du concours externe et seront évalués par les mêmes jurys.
Ils pourront aussi choisir de passer les deux concours simultanément pour maximiser leur chance d’entrer dans la fonction haute publique.
L’objectif visé par ces mesures est selon l’Elysée de réparer l’ascenseur social et de faire en sorte que la fonction publique puisse contribuer à la promotion sociale en allant chercher les futurs talents de la fonction publique le plus en amont possible.
Le président Emmanuel Macron va annoncer une augmentation du nombre des places dans les classes préparatoires appelées « prépas - talents », sachant qu’elles seront déployées à raison de deux prépas par région.
En complément et durant un déplacement prévu demain (vendredi) Emmanuel Macron annoncera le lancement de la plateforme anti-discrimination qui sera dotée d’un budget de fonctionnement annuel de 3,5 millions d’euros. Le but de cette plateforme est de lutter contre toutes sortes de discriminations à tous les niveaux de la société.
La lutte contre les inégalités des chances est au cœur du projet du président, indique-t-on à l’Elysée depuis 2017 avec un axe qui consiste à s’attaquer aux inégalités à la racine.
Les nouvelles mesures viendront s’ajouter à celles déjà prises et concernent la petite enfance et l’enfance dans le cadre de ce qu’on a appelé les « cités éducatives ».