L'appel des autorités à «l'union sacrée» des professionnels de santé, dans l'espoir de «soulager» des hôpitaux débordés par la «triple épidémie» de Covid-19, bronchiolite et grippe, n'a pas fait renoncer «Médecins pour demain»
Ce collectif a signé un coup d'éclat les 1er et 2 décembre: son mot d'ordre de fermeture des cabinets médicaux a entraîné une baisse d'activité d'environ 30% chez les généralistes, selon l'Assurance maladie
La revendication phare porte sur un doublement du tarif de base de la consultation --de 25 à 50 euros--, pour rapprocher la France d'une moyenne européenne à 45 euros, plaident les organisateurs du mouvement
Le mouvement, qui a reçu le soutien du puissant Ordre des médecins qui fédère la profession, pourrait rebondir au moment délicat des fêtes de fin d'année
Si cette disparité entre Nord et Sud n'est pas nouvelle, étant déjà visible au XIXème siècle, elle s'accroît, estime Xavier Desjardins, professeur en urbanisme à Sorbonne Université
Pour rééquilibrer l'offre, l'Etat a relevé le nombre de médecins diplômés dans les régions déficitaires. Des mesures jugées insuffisantes, d'autant que les étudiants s'orientent moins vers la médecine générale
Les médecins et autres professionnels de la santé, dont de nombreux pays européens manquent pour leur population vieillissante, sont parmi les premiers à faire leur valise
«Qu'ils s'en aillent s'ils le veulent. Nous continuerons avec des jeunes diplômés», a martelé le chef de l'Etat turc à la télévision
Près de 6 millions de patients n'ont pas de médecin traitant en France, selon l'Assurance maladie
«Etant donné l’état actuel du système de santé, si on ne fait pas travailler les médecins plus longtemps, ce sera la pénurie», déclare Sylvaine Le Liboux, généraliste dans l’Indre et secrétaire générale du syndicat Généralistes-CSMF
«Compte tenu de la démographie médicale et de la répartition des professionnels sur le territoire, cette année de consolidation aura vocation à se dérouler en priorité en zone sous-dense», écrivent les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur
Incluse dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté lundi en Conseil des ministres, cette réforme devrait «entrer en vigueur à la rentrée universitaire 2023», précisent les deux ministres