Médecins libéraux et biologistes appelés à la grève pour soigner leurs tarifs

Après une première grève de trois jours mi-novembre, syndicats et grands groupes d'analyses médicales appellent de nouveau à la fermeture des laboratoires jeudi et vendredi (Photo, AFP).
Après une première grève de trois jours mi-novembre, syndicats et grands groupes d'analyses médicales appellent de nouveau à la fermeture des laboratoires jeudi et vendredi (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 29 novembre 2022

Médecins libéraux et biologistes appelés à la grève pour soigner leurs tarifs

  • Pour la première fois depuis 2015 et la loi Touraine, tous les syndicats de médecins libéraux appellent à la grève pour faire pression sur l'exécutif
  • Au-delà du sujet financier, les médecins s'inquiètent aussi pour leur liberté d'installation, de plus en plus remise en question

PARIS: Engagés dans d'âpres négociations avec la Sécu et le gouvernement, les syndicats de médecins libéraux et de biologistes appellent à la fermeture des cabinets et des laboratoires jeudi et vendredi, les uns pour réclamer des hausses de tarifs, les autres pour éviter un "coup de rabot".

Tension inhabituellement élevée chez les praticiens. Pour la première fois depuis 2015 et la loi Touraine, tous les syndicats de médecins libéraux appellent à la grève pour faire pression sur l'exécutif. Un mouvement initié par le jeune collectif "Médecins pour demain", créé fin août et qui rassemble à ce jour plus de 14 000 membres sur Facebook, symptôme d'une colère sourde qui se répand dans la profession.

Avec pour "revendication unique" le doublement du tarif de la consultation - de 25 à 50 euros - ce groupe "apolitique et asyndical" a rallié à sa cause l'ensemble des organisations représentatives. Obligées de suivre leur base, celles-ci voient aussi un moyen de peser dans la négociation qui vient de s'ouvrir avec l'Assurance maladie, en vue d'un nouvel accord pour les cinq prochaines années.

Certains syndicats ne cachent d'ailleurs pas leur proximité avec ce collectif, comme l'UFML et la FMF, venus à leur première séance de tractation accompagnés d'un représentant de "Médecins pour demain". Une consultation stérile pour la FMF qui a encore estimé samedi que face à des pouvoirs publics "sourds à (leur) souffrance", les médecins libéraux doivent "crier encore plus fort".

"Ces deux jours de fermeture doivent constituer un électrochoc", affirme pour sa part le SML qui réclame de longue date une consultation à 50 euros pour donner aux médecins "les moyens de rester libéraux". L'Assurance maladie a de son côté promis quelques revalorisations, en particulier pour les généralistes, pédiatres et psychiatres.

Mais au-delà du sujet financier, les médecins s'inquiètent aussi pour leur liberté d'installation, de plus en plus remise en question, notamment au Parlement où s'accumulent les propositions de loi sur les déserts médicaux.

«Grève dure» à Noël?

Des "solutions politiciennes" contre-productives, quand il est plutôt "urgent de retrouver rapidement une attractivité", juge Franck Devulder, président de la CSMF. Diagnostic partagé par son homologue de MG France, Agnès Gianotti, pour qui le combat contre la "perte de sens de la profession" ne "passe ni par la contrainte, ni par le mépris".

L'union sacrée s'étend à leurs cadets de Jeunes Médecins, qui exigent également "de la considération", ainsi qu'aux internes de l'Isni, remontés contre les "décisions déconnectées" du gouvernement - et toujours mobilisés contre l'ajout d'une dixième année d'études pour les futurs généralistes.

Ce front commun augure d'un conflit prolongé, selon un leader syndical qui envisage déjà une grève des gardes en décembre, puis une nouvelle fermeture des cabinets pendant les fêtes de fin d'année. Le collectif "Médecins pour demain" a d'ailleurs évoqué une "grève dure" à partir du 26 décembre.

"Je ne suis pas sûre que ce soit populaire, ni que ce soit le bon moment", a mis en garde Agnès Firmin Le Bodo la semaine dernière. Pour la ministre déléguée aux Professions de santé, les difficultés croissantes d'accès aux soins ont des répercussions et "le sentiment de nos concitoyens à l'égard des médecins commence à changer".

Mais l'argument de l'opinion publique a ses limites, comme le démontrent les biologistes. Pointé du doigt depuis deux mois pour ses profits records liés aux tests Covid, le secteur refuse mordicus la ponction de 250 millions d'euros par an sur les autres examens, inscrite dans le budget de la Sécu.

Après une première grève de trois jours mi-novembre, syndicats et grands groupes d'analyses médicales appellent de nouveau à la fermeture des laboratoires jeudi et vendredi. Leur dernière chance avant le vote définitif du projet de loi que l'exécutif ne semble pas prêt à modifier.

Au contraire, le ministre de la Santé François Braun a encore dénoncé la semaine dernière des actions "contraires à la déontologie" et mettant "en danger la continuité des soins".


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.