Vers la régularisation des médecins à diplôme hors UE en France?

Sit-in des médecins à diplôme hors Union européenne. (Photo fournie).
Sit-in des médecins à diplôme hors Union européenne. (Photo fournie).
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Publié le Mardi 27 février 2024

Vers la régularisation des médecins à diplôme hors UE en France?

  • Indispensables au fonctionnement des services médicaux, ces praticiens risquent de perdre leurs emplois en raison de l’expiration de leurs contrats précaires
  • «Je trouve inadmissible que l’on prenne ces médecins comme des Kleenex qu’on utilise et dont on se débarrasse lorsqu’on en a plus besoin»

PARIS: Les médecins étrangers à diplôme hors Union européenne (Padhue) exerçant dans les hôpitaux français seront-ils régularisés, comme annoncé par le président français en janvier 2024? Indispensables au fonctionnement des services médicaux, ces praticiens risquent de perdre leurs emplois en raison de l’expiration de leurs contrats précaires.

senateur
Ahmed LAouedj, sénateur de la Seine-Saint-Denis. (Photo fournie).

La désertification médicale est une réalité en France. Syndicats et chefs de service tirent la sonnette d’alarme, craignant, sans l’apport des médecins Padhue, l’effondrement du fonctionnement des services de santé publique. Selon eux, sans leur régularisation, l’hôpital serait en péril.

Pour pallier ce manque crucial de praticiens, les responsables des structures de santé ont eu recours, depuis de nombreuses années, au recrutement de médecins diplômés à l’étranger. Selon le Syndicat national Snpadhue et Action praticiens hôpital (APH), entre quatre mille et cinq mille praticiens Padhue ont joué un rôle majeur dans les hôpitaux pendant la période de la crise sanitaire due à la pandémie de Covid-19. Mal rémunérés (de 1 500 à 2 200 euros mensuels, contre 3 700 à 7 500 euros pour leurs confrères ayant un diplôme européen), ces praticiens occupent pourtant des postes en médecine et en spécialités médicales dans tous les domaines: urgentistes, gynécologues, psychiatres, ophtalmologues, cardiologues ou chirurgiens. Ils réclament désormais une «autorisation de plein exercice» dans les structures de santé françaises.

Les syndicats pour un statut pérenne et digne

Pour y parvenir, les syndicats appellent à un moratoire pour l’examen des dossiers en commission permettant l’octroi d’un statut pérenne, sans le passage obligé par le concours. «Ces praticiens, exerçant en France depuis de nombreuses années sous des statuts précaires et souvent sous-payés, ont rempli leurs missions de soin et se sont intégrés dans nos hôpitaux, nos villes, notre pays», précisent, le 19 janvier 2024, le Snpadhue et APH, lesquels plaident pour «l’obtention d’une reconnaissance de leurs compétences sous forme d’une validation dans leur spécialité d’exercice pour pouvoir être inscrits à l’Ordre et obtenir un statut pérenne».

«Ces praticiens, exerçant en France depuis de nombreuses années sous des statuts précaires et souvent sous-payés, ont rempli leurs missions de soin et se sont intégrés dans nos hôpitaux, nos villes, notre pays», précisent, le 19 janvier 2024, le Snpadhue et APH, lesquels plaident pour «l’obtention d’une reconnaissance de leurs compétences sous forme d’une validation dans leur spécialité d’exercice pour pouvoir être inscrits à l’Ordre et obtenir un statut pérenne»

Rappelons que le Snpadhue (certains statuts d’embauche sont arrivés à échéance au 31 décembre 2023) fait part de situations personnelles et professionnelles chaotiques. Pour ses membres, la perte du contrat de travail menace leur présence légale sur le territoire français. «Les collègues Padhue, leurs familles, les équipes hospitalières sont dans des situations effroyables. Un tel gâchis aurait dû être évité, car il brise des vies, des familles, des équipes et il prive dans certains cas des territoires de santé, pourtant en grande difficulté, de compétences reconnues par leurs pairs.»

Reconnaissance des compétences

Dans un entretien accordé à Arab News en français, Ahmed Laouedj, sénateur de la Seine-Saint-Denis, affirme que «le recours au recrutement des médecins à diplômes étrangers ne lui pose aucun problème». Il reconnaît que ces derniers «ont joué un rôle majeur durant la crise sanitaire», et il regrette que l’on «ne reconnaisse pas leurs formations et leurs compétences».

«Je trouve inadmissible que l’on prenne ces médecins comme des Kleenex qu’on utilise et dont on se débarrasse lorsqu’on en a plus besoin. Après des années de pratique, on leur signifie que leurs diplômes ne sont pas reconnus», révèle-t-il. Il rappelle que «le président de la république, Emmanuel Macron, et le Premier ministre, Gabriel Attal, se sont déclarés favorables à la régularisation de leurs situations, en reconnaissance de leur rôle crucial, bien sûr, et au regard de leur précarité administrative».

«Le gouvernement a décidé d’autoriser ces praticiens à exercer pendant les mois à venir en bénéficiant d’une attestation provisoire en attendant un nouveau passage pour les équivalences. Je ne trouve pas cela normal. Il ne faut pas avoir deux poids, deux mesures. Ce ne sont pas des médecins à moitié, ce sont des médecins à part entière.» Il précise qu’avec la loi sur l’immigration, promulguée le 26 janvier 2024, le Premier ministre a promis d’accorder des titres de séjour de façon pérenne à tous les médecins.

«J’espère que cette promesse sera tenue. Avec les déserts médicaux dans nos territoires, nous avons besoin de plus de médecins en France. Mais si nous le faisons, il faudra les accepter chez nous et leur donner les moyens de travailler dans de bonnes conditions, de les rémunérer en équivalence de leurs compétences dont le gouvernement a pris acte», conclut-il.


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".