Vu du hall de l'hôtel Ritz Carlton à Riyad, le monde post-pandémie apparaît de plus en plus radieux.
Certes, le hall n'est pas aussi animé que lorsque le fameux hôtel et le centre de conférences du roi Abdelaziz, étaient bondés lors du lancement de la FII ( Future Investment Initiative). Cependant, l'événement qu'il a accueilli cette semaine, à savoir le Sommet de la reprise du tourisme (TRS), a attiré une grande foule enthousiaste et heureuse, comme moi, de revenir aux réunions en face à face après des mois de Zoom sans âme.
En effet, cinq points saillants m'ont marqué au cours de ma première visite dans le Royaume depuis février 2020.
1. Vu d'Arabie saoudite, le monde sort du cauchemar de la pandémie, progressivement mais sûrement. Les participants au TRS, dépassant les 200 personnes, sont venus des quatre coins du monde. Tous ont affirmé que le secteur du tourisme et des voyages s'améliorait après une année noire sans précédent. Les participants ont félicité la Jamaïque et la Grèce pour avoir présenté avec confiance leurs sites touristiques. En effet, elles ont rappelé qu'elles représentaient respectivement le pays de la meilleure musique du monde et le berceau de la civilisation. Félicitations pour cette bravoure.
2. Certes, le tourisme va s'améliorer de façon soutenue à compter de ce jour, avec de plus en plus de pays qui ouvrent leurs frontières à mesure que la vaccination mondiale s'accélère. Toutefois, le tourisme subira des conséquences profondes et irréversibles. Le tourisme haut de gamme sera probablement plus coûteux pour ceux qui souhaitent et peuvent en payer le prix, alors que le tourisme de masse devra inventer de nouvelles méthodes pour attirer les gens en grand nombre. Par ailleurs, le sommet a reconnu que les voyages d'affaires mettront sans doute plus de temps à se rétablir et devront s'adapter davantage aux réalités post-pandémiques. Néanmoins, le voyage en business class de Dubaï à Riyad a été un véritable plaisir.
3. L'Arabie saoudite prend le tourisme au sérieux. Attirer 100 millions de visiteurs d'ici 2030 est certes un objectif ambitieux et exigeant, mais il témoigne de la détermination du Royaume à consolider sa position de leader mondial du tourisme religieux. Le ministre du tourisme, Ahmed Al-Khateeb, a affirmé avec force que ces objectifs pourraient et seraient réalisés, tandis que Nadhmi Al-Nasr, directeur général de NEOM, un des mégaprojets comportant un important volet touristique, a annoncé la construction de 20 nouveaux hôtels par an dans le nouveau centre urbain d'ici à 2030. Oser, c'est agir, comme il a été dit un jour.
4. La décision de l'Organisation mondiale du tourisme des Nations unies d'installer son nouveau siège régional pour le Moyen-Orient dans la ville de Riyad représente une vraie réussite pour le Royaume mais également une reconnaissance du sérieux des ambitions saoudiennes par l'industrie mondiale. Au cours d'un dîner de gala étincelant organisé au palais Tuwaiq, dans le quartier diplomatique de la capitale, les 13 pays du Moyen-Orient qui seront représentés dans le nouveau siège de l'OMT ont adressé leurs salutations officielles prévues. Mais le commentaire le plus révélateur a été celui d'un responsable venu de l'un des grands rivaux régionaux de l'Arabie saoudite : « Ils sont sérieux, non ? » a-t-il déclaré, avant d'ajouter que l'Arabie saoudite possède tous les ingrédients qui lui permettront de devenir la première destination touristique du Moyen-Orient, pourvu que soient maintenues les réformes sociales et culturelles prévues par la Vision 2030.
5. Le Ritz Carlton reste l'endroit idéal pour les affaires. Pourtant, il ne dort pas sur ses lauriers malgré la pandémie de la Covid-19. Les tests PCR rapides ne sont pas les seuls éléments observés, ni les autres mesures de sécurité prises dans certaines parties de l'hôtel. L'hôtel et le centre de conférence, situés non loin du quartier diplomatique, connaissent actuellement des travaux de construction destinés à étendre leurs capacités et à assurer qu'ils demeureront le lieu privilégié pour les forums, les sommets et les conférences dans le Royaume. Le bruit court qu'il est pratiquement impossible de réserver ce lieu pour le quatrième trimestre de l'année, lorsque l'activité économique en Arabie saoudite reprendra de plus belle et que la Future Investment Initiative (FII) reprendra son cours normal, espérons-le. Dans le monde post-pandémie, il est évident que la chanson Putting on the Ritz (se mettre sur son 31 pour aller au Ritz) sera de nouveau au goût du jour.
Frank Kane est un journaliste économique primé basé à Dubaï.
Twitter: @frankkanedubai
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Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com