Le levant en tant que toile unique et indivisible

Selon l'auteur, l'avenir appartient malheureusement aux extrémistes de tout bords, alors que la population civile payent le prix fort durant les conflits. (Photo, AFP)
Selon l'auteur, l'avenir appartient malheureusement aux extrémistes de tout bords, alors que la population civile payent le prix fort durant les conflits. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 25 mai 2021

Le levant en tant que toile unique et indivisible

  • Israël et le Hamas ont émergé de la guerre avec deux victoires, ou du moins c'est ce qu'ils annonceront haut et fort
  • L'Etat hébreu tombera sous l'emprise de l'extrême droite, alors que le Hamas gagne du terrain en Palestine, et avec lui ses idées et son modèle

Qu’ils aient été d’accord sur leur désaccord ou pas, Israël et le mouvement « Hamas » ont émergé avec deux victoires, ou du moins c'est ce qu'ils annonceront haut et fort. Israël dit, et dira de plus en plus, qu’il a détruit l’infrastructure du terrorisme en tuant certains chefs militaires et autres experts techniques du Hamas, ainsi qu’en détruisant les tunnels et les centres d’assemblage de missiles. Le Hamas, à son tour, dit, et dira de plus en plus, que ses roquettes se sont avérées meilleures qu'elles ne l'étaient lors de la guerre de 2014 et qu'elles ont désormais une portée plus longue, et qu'il a réussi à envoyer les Israéliens jours et nuits dans des abris anti-bombes et, surtout, le centre d'Israël n'en était pas épargné.

« La lutte contre le terrorisme » et l'exploitation de l'antisémitisme seront la bannière et le prétexte des Israéliens. «Honneur», «dignité», «volonté» et «mosquée Al-Aqsa» seront les slogans brandis par la rhétorique du Hamas. Les Israéliens se concentreront sur les positions des gouvernements du monde qui les soutiennent, en particulier en Occident. Le peuple du Hamas se concentrera sur la solidarité des peuples du monde qui les soutiennent.

Cela ne veut pas dire que les mots des deux côtés ne sont que des mots. En effet, comme l'ont indiqué un certain nombre de commentateurs et d'observateurs, Israël, avec ou sans Netanyahou, tombera sous l'emprise de l'extrême droite, et son langage sera dominé par une rhétorique victorieuse. Pendant une période qui peut être longue ou courte, ses jeunes politiciens se feront concurrence pour présenter cette guerre comme une raison suffisante en elle-même pour empêcher tout règlement avec les Palestiniens. L'approche israélienne, qui a commencé il y a plus de deux décennies, et qui signifie «soyez plus extrémiste, vous gagnerez», gagnera, jusqu'à nouvel ordre, plus de popularité et se renforcera.

D'autre part, on s'attend à ce que le Hamas gagne du terrain en Palestine, et avec lui ses idées et son modèle, à la lumière de la déchéance croissante frappant l'autorité de Ramallah et de l’OLP, qui, avant le déclenchement de la dernière guerre, a commis le péché d'annuler les élections générales. Et le Hamas, on le sait, est en concurrence avec le Hezbollah dans l'ingéniosité de proclamer les victoires divines qui correspondent aux promesses divines contre les juifs ultra-orthodoxes.

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NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, revoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli, invitée de la 38e édition de la FILT : «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»

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  • Invitée à la 38e édition de la Foire internationale du livre qui s’est tenue du 18 au 28 avril 2024, la romancière et essayiste palestinienne Adania Shibli a rencontré le public tunisien
  • Née en 1974 en Palestine, Adania Shibli vit et travaille à Berlin et à El Qods (Jérusalem). Elle incarne une génération d’écrivains et d’artistes palestiniens qui revendiquent un engagement politique autant qu’esthétique

«La langue chez nous cache souvent plutôt qu’elle n’articule, gardant entre son silence des possibilités infinies qui ne se soucient pas de l’expression. La langue peut être attaquée, abusée, mais elle continue à offrir la liberté ultime d’être et d’aimer à laquelle on n’a pas accès dans la réalité», note-t-elle.

Invitée à la 38e édition de la Foire internationale du livre qui s’est tenue du 18 au 28 avril 2024, la romancière et essayiste palestinienne Adania Shibli a rencontré le public tunisien le dernier jour de la Filt. Une occasion de discuter autour de son œuvre, de son rapport à la langue arabe, à son pays et aussi de son dernier roman «Tafsil Thanawi» («Un détail mineur»).

Née en 1974 en Palestine, Adania Shibli vit et travaille à Berlin et à El Qods (Jérusalem). Elle incarne une génération d’écrivains et d’artistes palestiniens qui revendiquent un engagement politique autant qu’esthétique. Docteur en «Media et cultural studies» de l’université de Londres et professeur associée à l’université de Beir Zeit ainsi qu’à l’université de Nottingham, elle parle six langues —l’arabe, le français, l’anglais, l’hébreu, le coréen et l’allemand—, mais écrit uniquement en arabe, «parce que cette langue est un précieux cadeau dont on nous a gratifié, une langue riche et fertile qui ne cède pas à la paresse intellectuelle», a-t-elle affirmé lors de cette rencontre modérée par Olfa Oueslati.

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Une personne, plusieurs spécifications

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  • Malgré ses nombreux postes diplomatiques et ses nombreuses publications, son nom est associé à sa théorie de l'« endiguement » en Corée, au Viêt Nam, à Cuba et en Afrique
  • L'endiguement n'a pas mis fin à la terrible situation de conflit dans le monde, ni supprimé le mal dans la nature humaine, ni freiné la culture de l'invasion

George Forrest Kennan était l'un des principaux diplomates et historiens américains. Malgré ses nombreux postes diplomatiques et ses nombreuses publications, son nom est associé à sa théorie de l'« endiguement » en Corée, au Viêt Nam, à Cuba et en Afrique.

L'endiguement n'a pas mis fin à la terrible situation de conflit dans le monde, ni supprimé le mal dans la nature humaine, ni freiné la culture de l'invasion, de l'occupation et de l'agression, mais il a sauvé le monde du pire. Les Américains ont été vaincus au Viêt Nam par les Vietnamiens, pas par les Russes. Les Soviétiques ont été vaincus à Cuba, mais sans un duel nucléaire qui aurait détruit le monde entier.

Après la Seconde Guerre mondiale, le monde a découvert qu'il pouvait être mauvais, injuste et terrible, mais avant la ligne rouge, pas après. Car au-delà, c'est le néant total.

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Les Tunisiens, gros bosseurs ou grands débrouillards ?

Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale des travailleurs à Tunis, le 1er mai 2024. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des manifestants brandissent des drapeaux palestiniens lors d’un rassemblement marquant la Journée internationale des travailleurs à Tunis, le 1er mai 2024. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Il est important de souligner, à ce titre, que le travail n’a pas du tout la même acception partout dans le monde
  • Cette fête, associée dans certains pays à la fleur du muguet, vient remettre au goût du jour les acquis des travailleurs au fil des ans et des générations

Hier la Tunisie a célébré avec la communauté internationale la fête du Travail. Un jour férié qui consacre non pas le travail mais les droits des salariés. De là, la nouvelle appellation, Journée internationale des travailleurs, prend toute sa signification. A l’origine du combat, la journée de huit heures. Celui-ci remonte à loin, vers la fi n du 19e siècle.
Depuis, cette fête, associée dans certains pays à la fleur du muguet, vient remettre au goût du jour les acquis des travailleurs au fil des ans et des générations. Un salaire qui fait vivre convenablement, des congés payés, un environnement de travail respectueux et des conditions décentes, un système de protection sociale adéquat et durable et un âge légal de départ à la retraite plus précoce, notamment dans les métiers concernés par la pénibilité. Des revendications qui ont animé les luttes sans cesse ravivées entre les employeurs et les employés, entre l’Etat et les syndicats.

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