Le Hamas, un arsenal abondant avec un fort soutien de l'Iran

Le Hamas procède cette fois-ci par salves concentrées, lançant à l'occasion une centaine de roquettes en quelques minutes, visant ainsi à saturer le système de défense antimissile israélien « Dôme de fer ». (Photo, AFP)
Le Hamas procède cette fois-ci par salves concentrées, lançant à l'occasion une centaine de roquettes en quelques minutes, visant ainsi à saturer le système de défense antimissile israélien « Dôme de fer ». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Le Hamas, un arsenal abondant avec un fort soutien de l'Iran

  • Le mouvement palestinien du Hamas, en guerre ouverte avec Israël depuis une semaine, semble armé pour pouvoir poser des problèmes à Tsahal
  • Le mouvement islamiste, au pouvoir dans l'enclave de Gaza sous blocus israélien depuis près de 15 ans, a surpris Tel-Aviv par la violence de ses frappes

PARIS: Il peut frapper plus loin, plus fort et s'appuie en partie sur le soutien de l'Iran: le mouvement palestinien du Hamas, en guerre ouverte avec Israël depuis une semaine, semble armé pour pouvoir poser des problèmes à Tsahal.

Ce que révèle le début du conflit

Le mouvement islamiste, au pouvoir dans l'enclave de Gaza sous blocus israélien depuis près de 15 ans, a surpris Tel-Aviv par la violence de ses frappes. Plus de 3 000 roquettes sont tombées sur Israël depuis une semaine, le rythme le plus intense de frappes jamais dirigé vers l'Etat hébreu, a indiqué l'armée israélienne.

Le Hamas procède cette fois-ci par salves concentrées, lançant à l'occasion une centaine de roquettes en quelques minutes, visant ainsi à saturer le système de défense antimissile israélien « Dôme de fer ».

« Le fait le plus impressionnant de cette guerre, c'est comment ils ont pu tirer autant de roquettes en si peu de temps, voire simultanément », estime Fabian Hinz, expert indépendant spécialisé dans l'armement au Proche-Orient.

« La puissance de feu du Hamas, à la fois en termes de nombre de roquettes et de portée, excède de loin les incidents précédents », confirme l'International Crisis Group (ICG) dans un rapport publié vendredi. « Sur le plan militaire, Israël a été pris par surprise par les capacités opérationnelles du Hamas (...) ». 

L'organisation peut atteindre Jérusalem, affirme disposer de suffisamment de roquettes pour tenir deux mois et a déployé pour la première fois son missile Ayyash 250, d'une portée de 250 kilomètres, lors d'une frappe vers Eilat (sud) qui n'a toutefois pas abouti.

Qui fournit des armes au Hamas ?

Jusqu'à il y a quelques années, le Soudan a soutenu les Palestiniens, notamment via des usines d'assemblage d'armes passées en contrebande à travers l'Egypte.

La Syrie de Bachar al-Assad a elle aussi fourni des roquettes par le passé. Mais outre une poignée de personnalités de la diaspora, c'est aujourd'hui l'Iran qui est en première ligne dans l'assistance aux groupes armés palestiniens. 

« Le soutien aux acteurs régionaux est devenu un pilier essentiel de la posture militaire iranienne », affirmait en avril l'Institut international des études stratégiques (IISS). « Les activités de prolifération de l'Iran se sont concentrées sur le régime syrien et des acteurs non-étatiques », notamment à Gaza.

« L'approche iranienne va au-delà du transfert d'armes. Il s'agit de transfert de savoir-faire, de modèles de conception et de bonnes pratiques », explique pour sa part un expert en armement qui requiert l'anonymat et publie ses recherches sous le compte Twitter Calibre Obscura.

L'Iran produit ainsi des armes lourdes conçues pour les groupes armés qui lui sont fidèles, et sont « facilement manufacturées et assemblées avec de l'outillage rudimentaire ». Israël affronte donc un ennemi avec « des capacités décentes. Pas des roquettes de haute précision, pas des missiles balistiques, mais de l'artillerie basique », précise l'expert.

La question des stocks d'armes

Selon l'armée israélienne, le Hamas dispose d'un stock de 15 000 roquettes. Les experts les évaluaient avant le début de ce conflit à 12 000 ou 13 000. Une force de frappe déjà considérable. 

Les capacités de production des Palestiniens sont difficiles à évaluer. Mais « ils se sont beaucoup préparés pour ce moment », explique Calibre Obscura. « Ils ne veulent pas se retrouver dans une situation où ils seront à cours de missiles et je pense que les stocks ont été sous-évalués ».

De fait, « le Hamas a derrière lui une longue histoire de fabrication de roquettes et ils se sont montrés sensés, inventifs et créatifs », ajoute-t-il, rappelant qu'ils avaient récupéré des obus de la Première Guerre mondiale sur un bâtiment britannique coulé au large de Gaza.

Quid d'une attaque israélienne au sol ?

« La flambée de violence pourrait s'aggraver si Israël décide de lancer une offensive au sol dans la bande de Gaza », prévient l'ICG.

Mais Gaza est constellée d'agglomérations aux rues étroites et sinueuses où faire la guerre est un cauchemar et où les locaux jouissent de la connaissance du terrain, ce qui avait par ailleurs contribué à la soixantaine de morts dans l'armée israélienne lors de la guerre de Gaza en 2014. « C'est du combat urbain dans un environnement très hostile », résume Fabien Hinz.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.