Le conflit Hamas/Israël entre dans sa deuxième semaine, pas de répit en vue

Une boule de feu éclate d'un immeuble du quartier résidentiel de Rimal, à Gaza, le 16 mai 2021, lors d'un bombardement massif israélien sur l'enclave contrôlée par le Hamas (Photo, AFP)
Une boule de feu éclate d'un immeuble du quartier résidentiel de Rimal, à Gaza, le 16 mai 2021, lors d'un bombardement massif israélien sur l'enclave contrôlée par le Hamas (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 17 mai 2021

Le conflit Hamas/Israël entre dans sa deuxième semaine, pas de répit en vue

  • Depuis le début de ces hostilités le 10 mai, 200 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont au moins 59 enfants, et plus de 1 300 blessés
  • Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah-Al-Sissi ont souligné ensemble lundi «la nécessité absolue de mettre fin aux hostilités» au Proche-Orient

GAZA CITY: Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont repris de plus belle lundi, au terme d'une semaine noire ayant fait 200 morts dans l'enclave palestinienne, sans perspective d'une trêve entre Israël et le mouvement Hamas qui continue ses tirs de roquettes. 

Après un déluge de feu dans la nuit, l'armée israélienne a lancé de nouvelles frappes, tandis que dans le sud d'Israël, les sirènes d'alarme n'ont cessé de retentir pour alerter de tirs de roquettes en provenance du territoire palestinien limitrophe. 

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Secours et habitants tentaient de déblayer les gravats et d'éteindre les incendies notamment dans une usine de matelas en mousse (Photo, AFP)

Le ministère de la Santé a affirmé que ses locaux avaient été touchés de même qu'une clinique. 

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans l'enclave minée par la pauvreté et sous blocus israélien depuis près de 15 ans, a menacé de tirer de nouvelles roquettes en direction de Tel-Aviv si l'aviation israélienne ne cessait « pas de cibler des civils ». 

« Nous ne pouvons rien faire d'autre que de rester chez nous, la mort peut arriver à tout moment », a lancé Rouba Abou Al-Auf, qui vit dans la ville de Gaza, cible de plusieurs raids. « Les bombardements sont fous et ne font pas de distinction entre les gens. » 

Secours et habitants de Gaza ont tenté de déblayer des gravats et d'éteindre des incendies, notamment dans une usine de matelas en mousse. Les missiles israéliens ont laissé par endroits des cratères dans la chaussée et fortement endommagé le réseau électrique. 

L'armée a dit avoir ciblé des tunnels souterrains et les maisons de commandants du Hamas, affirmant que certaines servaient à « stocker des armes ».  

Le Jihad islamique, deuxième groupe armé palestinien de Gaza, a annoncé la mort de Hossam Abou Harbid, l'un de ses commandants. Des centaines de personnes ont participé à ses funérailles. 

 

LA PROTECTION DES INFRASTRUCTURES DE SANTÉ EST UN «IMPÉRATIF» (TEDROS)

La protection des infrastructures médicales et des personnels de santé est un « impératif en toutes circonstances », a déclaré lundi le directeur général de l'OMS, dans un premier commentaire sur les hostilités entre les forces armées israéliennes et le Hamas depuis une semaine. 

« Il est essentiel que les normes humanitaires internationales soient totalement respectées », « j'en appelle aux dirigeants de toutes les parties à assurer le respect de ces lois vitales », a dit Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors du point de presse bi-hebdomadaire de l'OMS à Genève. 

Le docteur Tedros a noté que « la récente escalade du conflit a provoqué des dizaines d'incidents impliquant des personnels soignants et des infrastructures de santé et qui plus est, les tests et la vaccination contre la Covid-19 ont été sévèrement touchés, ce qui crée des risques sanitaires pour le monde entier ». 

« L'OMS continue à travailler et a travaillé depuis des années avec tous les acteurs du secteur de la santé en Israël et en Palestine et a très, très bien travaillé pour tenter de rapprocher les deux parties sur des sujets d'intérêt mutuel », a souligné pour sa part le chef du programme de réponse d'urgence de l'organisation, Michael Ryan. 

« Toutes les attaques sur tout ce qui est lié à la santé doivent cesser immédiatement » et l'accès aux soins « doit être garanti », a-t-il insisté. 

« Nous allons continuer à travailler avec tous ceux qui veulent aider les personnes dans le besoin et les gens dont la santé, la santé physique et mentale sont affectées par ce conflit dévastateur », a-t-il promis. 

« A plein régime »

Depuis le début des hostilités, le 10 mai, 200 Palestiniens ont été tués à Gaza dont au moins 59 enfants, et plus de 1 300 blessés, selon un bilan palestinien. Dimanche, 42 personnes, dont au moins huit enfants et deux médecins, ont péri, bilan quotidien le plus lourd depuis le début des hostilités. 

Le Programme alimentaire mondial a annoncé une aide d'urgence pour plus de 51 000 personnes dans l'enclave palestinienne. Quelque 40.000 habitants ont dû fuir leur maison, trouvant pour beaucoup refuge auprès de l'ONU. 

Côté israélien, 10 personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de roquettes. 

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé la population, en particulier les habitants du sud d'Israël, à « limiter leurs activités en extérieur ». 

Les groupes armés palestiniens ont tiré plus de 3.350 roquettes vers le sol israélien depuis le 10 mai, un rythme inédit. D'après l'armée, 90% ont été interceptées par le système anti-missile « Dôme de fer ». 

« Notre campagne contre les organisations terroristes continue à plein régime », a affirmé M. Netanyahu. 

Il a jugé que la tour abritant les locaux de la chaîne qatarie Al-Jazeera et de l'agence Associated Press, pulvérisée samedi par une frappe, était « une cible parfaitement légitime », affirmant s'appuyer sur des informations des services de renseignement.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a appelé lundi Israël et les Palestiniens à « protéger les civils et particulièrement les enfants », réaffirmant que l'Etat hébreu avait, « en tant que démocratie », un « devoir particulier » en la matière. 

« Diplomatie silencieuse » 

En Cisjordanie occupée, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a reçu lundi l'émissaire américain Hady Amr, à qui il affirmé « la nécessaire intervention » de Washington pour faire cesser « l'agression d'Israël contre le peuple palestinien », d'après l'agence officielle Wafa. 

M. Amr, qui avait rencontré dimanche le ministre de la Défense israélien Benny Gantz, a, lui, affirmé « l'importance de parvenir au calme et à la désescalade », soulignant les « efforts » de Washington en ce sens, selon Wafa. 

 

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Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas reçoit l'émissaire américain Hady Amr, le 17 mai 2021 (Photo, AFP)

« Les Etats-Unis sont engagés dans une diplomatie silencieuse et intensive et nos efforts se poursuivront », a tweeté le conseiller pour la sécurité nationale, Jake Sullivan.  

Mais les Etats-Unis se sont opposés lundi, pour la troisième fois en une semaine, à l'adoption d'une déclaration du Conseil de sécurité de l'ONU sur le conflit, qui appelait à « une cessation des violences » et à « la protection des civils, notamment les enfants », selon des diplomates. 

Joe Biden a indiqué qu'il allait parler lundi avec M. Netanyahu, après lui avoir fait part samedi de sa « grande inquiétude ». 

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a appelé la population, en particulier les habitants du sud d'Israël où des roquettes continuent de tomber, à « limiter leurs activités en extérieur ». 

« Notre campagne contre les organisations terroristes continue à plein régime », a affirmé dimanche M. Netanyahu, justifiant par ailleurs la frappe ayant pulvérisé la tour de 13 étages abritant les locaux de la chaîne d'information qatarie Al-Jazeera et de l'agence de presse américaine Associated Press. 

C'était « une cible parfaitement légitime », a-t-il assuré, affirmant s'appuyer sur des informations des services de renseignement. 

La dernière grande confrontation entre Israël et le Hamas remonte à l'été 2014. Le conflit de 51 jours a ravagé la bande de Gaza et fait au moins 2 251 morts côté palestinien, pour la plupart des civils, et 74 côté israélien, quasiment tous des soldats. 

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Le bouclier antimissiles « Dôme de Fer » d'Israël, lancé pour intercepter une roquette lancée depuis la bande de Gaza, au-dessus de la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, le 17 mai 2021

« Nécessité absolue » 

A Berlin, la chancelière Angela Merkel a exprimé sa solidarité avec Israël, tout en souhaitant la fin des violences « le plus rapidement possible ».   

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Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah-Al-Sissi (Photo, AFP)

Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah-Al-Sissi ont souligné ensemble lundi « la nécessité absolue de mettre fin aux hostilités » au Proche-Orient, « partagé leur forte inquiétude face à l’escalade de violences en cours et déploré les nombreuses victimes civiles ».  

Ces hostilités ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes du Hamas sur Israël en « solidarité » avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est. 

A l'origine des manifestations dans le secteur palestinien de Jérusalem occupé par Israël depuis plus de 50 ans et où les tensions restent vives, la menace d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens. 

Les hostilités se sont étendues à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où des affrontements avec l'armée israélienne ont fait 19 morts depuis le 10 mai, selon un bilan palestinien. 

Sur son territoire, Israël est également confronté à des violences d'une intensité nouvelle et à des menaces de lynchages dans ses villes « mixtes », où vivent Juifs et Arabes israéliens. 

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Une photo prise le 17 mai 2021 montre un énorme cratère sur une route principale endommagée dans la ville de Gaza, à la suite d'un bombardement israélien pendant la nuit (Photo, AFP)

Le cessez-le-feu entre en vigueur à Gaza avec près de trois heures de retard

Des Palestiniens déplacés se dirigent le long d’une rue alors qu’ils retournent à Rafah, après l’accord de cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas.Le 19 janvier 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens déplacés se dirigent le long d’une rue alors qu’ils retournent à Rafah, après l’accord de cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas.Le 19 janvier 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas prévoyant la libération d'otages israéliens, trois femmes en premier lieu, est entré en vigueur avec près de trois heures de retard.
  • Avant même l'entrée en vigueur effective de la trêve, des milliers de Palestiniens déplacés, chargés de leurs affaires, ont pris la route, au milieu des destructions, pour retourner chez eux, dans le nord ou le sud de la bande de Gaza dévastée.

JERUSALEM : Après 15 mois de guerre dans la bande de Gaza, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas prévoyant la libération d'otages israéliens, trois femmes en premier lieu, est entré en vigueur avec près de trois heures de retard.

Ce retard était dû au fait que le Hamas n'avait pas fourni la liste des otages devant être libérés dans la journée avant 06 h 30 GMT, heure initiale de la mise en œuvre de l'accord, qui intervient à la veille du retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Cet accord, conclu mercredi, fait naître l'espoir d'une paix durable dans le territoire palestinien, même si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti que son armée pourrait reprendre les armes.

Avant même l'entrée en vigueur effective de la trêve, des milliers de Palestiniens déplacés, chargés de leurs affaires, ont pris la route, au milieu des destructions, pour retourner chez eux, dans le nord ou le sud de la bande de Gaza dévastée, selon des images de l'AFP.

À bord de camionnettes ou à pied, certains affichent un sourire radieux. D'autres partagent des friandises ou brandissent le drapeau palestinien.

À Jabalia, au nord de Gaza, théâtre d'une intense opération militaire israélienne depuis octobre, les habitants découvrent un paysage apocalyptique de décombres.

- Trêve à partir de 9 h 15 GMT.

Les armes devaient se taire à 06 h 30 GMT, mais Israël a retardé son application, invoquant le retard pris par le Hamas. Le pays a ensuite mené de nouvelles frappes à Gaza qui ont fait huit morts selon la Défense civile locale.

Le Hamas a ensuite annoncé avoir publié les noms des trois Israéliennes libérables dans la journée, après avoir justifié son retard par « des complications sur le terrain et la poursuite des bombardements ».

Dans la foulée, le bureau de M. Netanyahu a annoncé l'entrée en vigueur du cessez-le-feu à 09 h 15 GMT, ensuite confirmée par le médiateur qatari.

Selon Doha, la liste des otages libérables dimanche comprend « les noms de trois citoyennes israéliennes, dont l'une est également de nationalité roumaine et l'autre de nationalité britannique ».

- Avertissement de Netanyahu -

Arraché mercredi par les médiateurs (Qatar, États-Unis, Égypte), l'accord ambitionne, selon Doha, de déboucher à terme sur la « fin définitive » de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Mais Benjamin Netanyahu a prévenu samedi qu'il s'agissait « d'un cessez-le-feu provisoire » et que son pays se gardait « le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des États-Unis ».

Hostile à la trêve, le parti du ministre israélien de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir (extrême droite) a annoncé qu'il quittait la coalition de M. Netanyahu, qui jouit toutefois toujours d'une majorité au Parlement.

Selon les termes de l'accord, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés dans une première phase étalée sur six semaines.

En échange, Israël a dit qu'il relâcherait 737 prisonniers palestiniens.

Trois points d'accueil des otages israéliens ont été installés à la frontière sud d'Israël avec Gaza, a précisé un responsable militaire. Les otages seront pris en charge par des médecins.

- « Respirer de nouveau » -

Selon Paris, deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des 33 otages libérables. Ils ont été enlevés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, relâchés lors d'une première trêve d'une semaine en novembre 2023.

« Quand ils franchiront la frontière de Gaza et qu'ils seront réunis avec leurs familles, alors peut-être que nous pourrons respirer de nouveau », a déclaré à l'AFP samedi soir Shahar Mor Zahiro, neveu d'un otage décédé.

Israël a désigné 95 détenus palestiniens libérables dimanche, des femmes et des mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7 octobre. Leur libération doit intervenir après 14 heures GMT.

Parmi les prisonniers appelés à être libérés figure Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah, arrêté en 2019 et emprisonné depuis.

- 600 camions d'aide -

D'après le président américain Joe Biden, la première phase de l'accord comprend également un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire dans ce territoire menacé par la famine selon l'ONU.

Les autorités égyptiennes ont précisé que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions d'aide par jour ».

Les modalités de la deuxième phase, qui doit permettre la libération des derniers otages, seront négociées pendant la première étape, avant la troisième et dernière consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.

Selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 210 personnes côté israélien, en majorité des civils. Sur l'ensemble des 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

Selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles, l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1 210 personnes côté israélien, en majorité des civils. Sur l'ensemble des 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'offensive israélienne de représailles à Gaza a aussi fait au moins 46 899 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Largement affaibli, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est toutefois encore loin d'être anéanti, contrairement à l'objectif fixé par Benjamin Netanyahu, selon des experts.


Manipulation médiatique et instrumentalisation de Forbes France au service de la propagande royale du Maroc

Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
Le bâtiment des galeries du magazine Forbes. 62, 5th avenue, Manhattan, New York, NYC, USA. (Photo par : -/VW Pics/Universal Images Group via Getty Images)
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  • Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime marocain.
  • Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante.

RIYAD : L’enquête explosive menée par Marianne, complétée par les révélations incisives d’Africa Intelligence, lève le voile sur un système d’influence sophistiqué dans lequel le Maroc, sous couvert de soft power, orchestre une propagande méthodique via des relais médiatiques internationaux.

Forbes France, autrefois symbole d’excellence journalistique, apparaît aujourd’hui comme un instrument docile entre les mains des autorités marocaines.

Les chiffres sont accablants : sur 49 articles publiés par Forbes France sur le Maroc, près de la moitié sont des contenus payants étiquetés « Brandvoice », financés directement ou indirectement par des proches du régime de Mohammed VI.

Ces textes déguisés en journalisme peignent un portrait idyllique du royaume, occultant sciemment la répression des libertés individuelles, les inégalités criantes et les réalités économiques sombres du pays. Il s'agit d'une véritable mascarade qui sape l’intégrité journalistique et trompe délibérément les lecteurs.

Forbes France : un média au service de la propagande royale

Plus qu’un simple complice passif, le magazine semble s’être vendu au plus offrant, troquant son indépendance contre des millions d’euros provenant des cercles de pouvoir marocains.

Dominique Busso, le PDG de l’édition française, ne cache pas que ces transactions douteuses sont monnaie courante. Pire, selon des sources internes, le Maroc achète régulièrement des articles pour redorer l’image de son régime monarchique, tout en évitant toute transparence sur les financements réels.

Abdelmalek Alaoui, présenté comme un analyste ou un économiste, mais qui n'est en réalité qu'un agent de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), est identifié comme un rouage clé de cette machinerie propagandiste.

Des courriels internes obtenus par Marianne montrent comment Alaoui et d’autres agents influencent directement la ligne éditoriale de ces articles en faveur de la monarchie marocaine. Forbes France ne serait rien d’autre qu’un outil au service de cette désinformation orchestrée depuis Rabat.

Un documentaire sous influence : glorification du règne de Mohammed VI

Les tentacules de cette stratégie de manipulation s’étendent bien au-delà de la presse écrite. Africa Intelligence révèle qu’un documentaire diffusé sur Public Sénat à l’approche d’une visite officielle d’Emmanuel Macron au Maroc a été conçu comme une véritable opération de communication. 

Réalisé par des proches de l’élite politique marocaine et française, ce film, présenté comme un travail journalistique, n’est rien d’autre qu’une glorification du roi Mohammed VI.

Tout en vantant les prétendus succès du roi, notamment en matière de condition féminine et de développement économique, le documentaire escamote les critiques concernant les inégalités sociales et la répression des libertés. Il s'agit là d'une manipulation éhontée, à peine voilée, où les consignes éditoriales semblent avoir été dictées par Rabat pour protéger l’image royale.

Le Maroc : un État stratège du mensonge médiatique

Ce qui se dévoile ici est bien plus qu’un simple scandale médiatique. Il s’agit d’une stratégie délibérée et agressive de soft power, dans laquelle le Maroc utilise des moyens financiers considérables pour infiltrer et manipuler les récits médiatiques internationaux.

En contrôlant la narration sur des plateformes influentes telles que Forbes France, le royaume impose une version réécrite et aseptisée de la réalité, tout en muselant les voix dissidentes.

Ces pratiques immorales révèlent la complicité choquante de médias qui, en échange d'avantages financiers, renoncent à leur devoir d'informer honnêtement. Ce brouillage systématique de la frontière entre journalisme et propagande constitue une attaque directe contre l’intégrité de l’information.

Un appel urgent à l’éthique journalistique

Les révélations de Marianne et d’Africa Intelligence mettent en lumière le manque de diligence de la part d'acteurs tels que Forbes France.

Il est désormais impératif de mener une enquête indépendante sur ces pratiques. En effet, tant que des médias accepteront de se vendre au plus offrant, les citoyens continueront à être trompés par des récits soigneusement fabriqués pour servir des intérêts politiques. 

L’intégrité de la presse n’est pas à vendre, il est temps de le rappeler.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne.