JUBA : Un médecin sud-soudanais travaillant pour une ONG internationale a été assassiné vendredi dans la région pétrolière de l'Unité (Nord), au Soudan du Sud, a indiqué dimanche dans un communiqué l'Union des médecins sud-soudanais.
«L'Union des médecins du Soudan du Sud (SSDU) est profondément attristée du meurtre de notre membre, Dr. Louis Edward Saleh, dans le village de Ganyiel, dans l'État de l'Unité», affirme ce texte.
Le communiqué précise que ce médecin travaillait dans une structure médicale de l'organisation humanitaire IRC (International Rescue Committee) et y a été «tué de sang froid (...) le 21 mai 2021», sans donner plus de précision.
Contacté, l'IRC n'était pas joignable dans l'immédiat pour un commentaire.
Le ministère de la Santé de l'État de l'Unité a indiqué dimanche qu'une enquête avait été ouverte.
Dans son communiqué, la SSDU s'alarme du fait que plusieurs humanitaires et membres du personnel médical ont été «menacés, battus, arrêtés, détenus, torturés et tués» dans plusieurs États du pays ces derniers mois.
L'Union menace de faire grève si des enquêtes en sont pas menées et les coupables de ce meurtre trouvés, ainsi que ceux de celui d'une infirmière, survenu le mois dernier dans la région de l'Équateur Oriental (Sud-est).
Mi-mai, un travailleur humanitaire a également été tué dans l'attaque d'un convoi dans cette région.
Fin janvier, un employé de l'organisation humanitaire sud-africaine Joint Aid Management (JAM) est mort près de Bentiu, également dans l'État de l'Unité.
Le Forum des ONG du Soudan du Sud avait alors rappelé que l'année 2020 avait été marquée par une forte augmentation des assassinats d'humanitaires.
Le Soudan du Sud, où la guerre civile a éclaté en 2013, est considéré comme l'endroit le plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.
Un cessez-le-feu signé en septembre 2018 et la formation début 2020 d'un gouvernement d'union nationale y ont mis fin à plus de six ans de guerre civile, mais de nombreuses régions restent ravagées par des conflits localisés.