L'ONU avertit du risque de «conflit de vaste ampleur» au Soudan du Sud

Plus de 260 organisations non gouvernementales ont signé le 20 avril 2021 une lettre ouverte appelant les dirigeants du monde à faire un don de 5,5 milliards USD pour prévenir la famine en 2021. (Photo, AFP)
Plus de 260 organisations non gouvernementales ont signé le 20 avril 2021 une lettre ouverte appelant les dirigeants du monde à faire un don de 5,5 milliards USD pour prévenir la famine en 2021. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 27 avril 2021

L'ONU avertit du risque de «conflit de vaste ampleur» au Soudan du Sud

  • Les experts réclament une évaluation indépendante de la façon dont le gouvernement gère ses stocks d'armes
  • Les désaccords depuis plus d’un an «ont accentué les divisions politiques, militaires et ethniques existantes, dans le pays, et entraîné de multiples violences»

NATIONS UNIES: En raison de la lenteur des réformes et de l'application de l'Accord de paix revitalisé de 2018, le Soudan du Sud risque de retomber dans un nouveau «conflit de vaste ampleur», prévient un rapport de l'ONU publié lundi en réclamant un maintien de l'embargo sur les armes.

Compte tenu de récents appels à la démission des dirigeants du pays, «il faudrait agir de toute urgence, pour empêcher un retour à un conflit de vaste ampleur» souligne ce rapport annuel des experts de l'ONU chargés de l'application des sanctions et de l'embargo sur les armes imposé au Soudan du Sud depuis 2018.

Dans leur document remis récemment au Conseil de sécurité, les experts réclament «une nouvelle dynamique des partenaires régionaux et internationaux (...) pour remédier à l’insécurité et aux fractures politiques croissantes au Soudan du Sud». Ils demandent le maintien de l'embargo sur les armes qui expire le 31 mai et de nouvelles sanctions contre ceux qui s'opposent à l'application de l'Accord de paix et entravent l'acheminement de l'aide humanitaire.

Les experts réclament aussi une évaluation indépendante de la façon dont le gouvernement gère ses stocks d'armes.

«Depuis février 2020, la lenteur des réformes introduites par le gouvernement et l’application sélective de l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit au Soudan du Sud ont entravé tout renforcement de la protection des civils et toute perspective de paix à long terme», affirment-ils.

Les désaccords depuis plus d’un an «ont accentué les divisions politiques, militaires et ethniques existantes, dans le pays, et entraîné de multiples violences entre les deux principaux signataires de l’Accord, le Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS) du président Salva Kiir Mayardit, et le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (M/APLS dans l’opposition) du Premier vice-président Riek Machar Teny», précisent les experts.

Conséquence, «les Sud-Soudanais n’ont jamais été aussi nombreux à avoir besoin d’une assistance humanitaire en 2021». «Alors que 8,5 millions de personnes ont des besoins humanitaires, le gouvernement a dressé des obstacles bureaucratiques à l’acheminement d’une aide humanitaire et le conflit en cours en a entravé la distribution en toute sécurité», dénonce aussi le rapport.

Le Soudan du Sud a été le théâtre pendant six ans d'une guerre civile qui a fait quelque 380 000 victimes et qui s'est officiellement terminée par la création en février 2020 d'un gouvernement d'union nationale.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.