Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple et chef du parti Ennahdha, a, dans une conférence de presse tenue à Sfax, annoncé que le Parlement veillera dès la nouvelle année législative à parachever la constitution de la Cour constitutionnelle et à amender le Code électoral.
Cette annonce sous-entend que même si le gouvernement Mechichi obtient le vote de confiance, la rentrée législative accordera une priorité absolue à ces deux points importants qui manquent à l’arsenal juridique pour permettre aux partis vainqueurs des élections législatives de faire face aux choix du Président de la République. En effet, pour Ghannouchi, dans l’état actuel, « personne ne peut se prévaloir d’interpréter à sa guise la Constitution », faisant allusion au Chef de l’Etat qui, tout en critiquant certains articles de cette Constitution, à l’instar de son article premier qui stipule que « La Tunisie est un État libre, indépendant et souverain, l’Islam est sa religion, l’arabe sa langue et la République son régime », avait considéré erroné le fait de parler de « religion de l’Etat », soulignant à cet effet que l’Etat ne peut avoir de religion, mais « ce sont les citoyens qui peuvent avoir une religion ». Vraisemblablement irrité par la récurrence des propos du Chef de l’Etat quant à certaines dispositions de la Constitution, Ghannouchi accélèrera le processus de parachèvement de la Cour constitutionnelle.