DAMAS: L'explosion d'un gazoduc a entraîné dans la nuit de dimanche à lundi une coupure d'électricité généralisée en Syrie, les autorités qualifiant l'incident d'"acte terroriste" sans en préciser l'auteur.
Le ministre de l'Electricité Mohammed Zouheir Kharboutli a indiqué que l'explosion d'un gazoduc dans les environs de Damas avait "entraîné une coupure de courant dans toute la Syrie", en guerre depuis 2011, selon l'agence de presse étatique Sana.
"L'explosion du gazoduc entre les zones d'Adra et d'al-Dhamir est la conséquence d'une attaque terroriste", a affirmé Ali Ghanem, ministre du Pétrole et des Ressources minières, sans fournir de détail à ce sujet.
Cette attaque est la "sixième de ce genre contre le gazoduc dans cette zone", a-t-il ajouté.
De son côté, l'émissaire américain pour la Syrie Jim Jeffrey a montré du doigt les jihadistes comme étant responsables de l'incident.
"Nous enquêtons toujours mais il est quasiment certain qu'il s'agisse d'une attaque du (groupe) Etat islamique", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Genève.
L'agence de presse syrienne a publié des images d'un incendie qui, selon elle, a été causé par l'explosion du gazoduc arabe ainsi que des clichés montrant une conduite dont une portion est manquante, au-dessus d'un profond cratère.
Des habitants à Damas ont indiqué à l'AFP qu'ils s'étaient réveillés lundi sans électricité chez eux.
Le système électrique en Syrie s'appuie sur la fourniture de gaz et de fioul.
Certaines centrales électriques ont finalement été rebranchées avec un retour progressif du courant dans la matinée, ont précisé les autorités.
"Le courant est revenu dans plusieurs infrastructures vitales à Damas, y compris les hôpitaux et certains quartiers résidentiels", a assuré M. Kharboutli, cité par Sana.
Série d'attaques
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état lundi matin d'explosions si violentes qu'elles ont résonné jusqu'à Damas, et ont provoqué un important incendie.
Mais il n'était en revanche pas en mesure de désigner les responsables de l'attaque, rappelant toutefois que l'EI avait revendiqué par le passé plusieurs attaques contre des champs de gaz en Syrie.
La région orientale du Qalamoun, traversée par le gazoduc ciblé, est une porte d'entrée vers le désert syrien où se sont retranchés les jihadistes après leur expulsion de la région.
L'EI avait pris le contrôle d'une partie de la ville d'Al-Dhamir, située à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Damas, avant que les forces gouvernementales n'en reprennent le contrôle en avril 2018 après un accord avec les factions islamistes et de l'opposition.
Selon l'OSDH, les forces russes sont stationnées à l'aéroport militaire d'Al-Dhamir, tandis que les forces iraniennes et leurs alliés sont déployés dans plusieurs zones à proximité de cette ville et à la périphérie du désert syrien de la Badia.