GENEVE : La réunion du comité restreint du Comité constitutionnel syrien la semaine prochaine à Genève, en pleine pandémie de Covid-19, est un "pas important dans la bonne direction", a estimé vendredi l'émissaire de l'ONU pour la Syrie Geir Pedersen.
Ces discussions, organisées sous l'égide de l'ONU, réuniront 45 personnes choisies à parts égales par le gouvernement de Damas, l'opposition et l'émissaire de l'ONU afin d'insérer des représentants de la société civile.
Les délégations se tiendront dans la même salle, sans toutefois se parler directement. Et en raison de la pandémie de Covid-19, les représentants devront porter un masque et maintenir une distance physique de deux mètres.
Ces discussions peuvent "ouvrir la porte à un processus politique plus large et contribuer à instaurer la confiance", a souligné M. Pedersen, lors d'une conférence de presse à Genève. "Et cela enverrait un message au peuple syrien et à la communauté internationale que quelque chose de nouveau a commencé", a-t-il poursuivi".
"En ce qui concerne les mesures d'établissement de la confiance, il est évident que le fait que nous nous réunissions ici à Genève après 9 mois est un pas dans la bonne direction, mais comme je l'ai dit à plusieurs reprises, ce n'est pas suffisant", a ajouté le Norvégien, réitérant son appel à "faire des progrès" concernant le sort des personnes enlevées, détenues ou disparues.
Le Comité constitutionnel syrien, chargé de réformer la Constitution de 2012 en vue de prochaines élections, a été inauguré le 30 octobre à l'ONU à Genève en présence de 150 personnes. Un comité restreint de 45 membres a ensuite été chargé d'entrer dans le détail de la Constitution.
L'ONU espère que ce processus ouvrira la voie à un règlement politique du conflit, qui a fait plus de 380.000 morts depuis 2011.
La deuxième série de discussions du Comité constitutionnel s'est achevée fin novembre à Genève sur un désaccord portant sur l'ordre du jour, empêchant les représentants du gouvernement et de l'opposition de se rencontrer.
A Genève, les multiples rounds de discussion entre les belligérants, menées par l'ancien envoyé de l'ONU Staffan de Mistura, ont eux aussi buté sur l'ordre du jour des négociations, en raison de l'insistance de Damas à parler de terrorisme quand l'opposition réclamait des discussions sur une transition politique.
La nouvelle réunion, qui doit durer une semaine, démarre lundi, mais M. Pedersen a prévu de rencontrer des représentants syriens déjà ce week-end. Il s'est montré plein d'espoir, espérant que les parties puissent mener des "discussions de fond".
Mais, a-t-il conclu, "personne ne s'attend à ce que cette réunion produise un miracle ou une percée. Il s'agit du début d'un processus long et compliqué".