DUBAÏ: Le cinéaste égyptien Mark Lotfy et le réalisateur suédois Axel Petersén vont réaliser un documentaire sur la carrière mouvementée du défunt acteur égyptien Omar Sharif. Selon le magazine Variety, le documentaire, intitulé La vie et l’époque d’Omar Sharif, relatera des événements montrant comment la politique des années 1950 en Égypte a façonné le personnage de la star.
Le documentaire sera produit par la société Fedra de Sigrid Helleday, basée à Stockholm, en coproduction avec Fig Leaf Studios, celle de Lotfy, basée à Alexandrie, et Corniche Media à Londres.
Sharif, décédé en 2015 à l'âge de 83 ans, et l'un des rares acteurs arabes à avoir connu le succès à Hollywood, était réputé pour son look charismatique et son talent de bridgeur. Né en 1932 sous le nom de Michel Demitri Chalhoub, Sharif était le fils d’un marchand de bois d’Alexandrie, la deuxième ville d’Égypte.
Il a été élevé dans la foi catholique, mais il s'est converti à l'islam, et a commencé sa carrière d’acteur dans les années 1950.
La vie et l'époque d'Omar Sharif montrera comment la politique du président Gamal Abdel Nasser, qui a dirigé l'Égypte de 1954 à 1970, et le climat politique de l'époque, l'ont conduit à se convertir à l'islam, et à changer de nom.
Sharif a remporté une nomination aux Oscars dans la catégorie du meilleur second rôle dans le long métrage Lawrence d'Arabie, et a gagné les Golden Globe Awards pour le même rôle, ainsi que pour son rôle dans Docteur Jivago.
Parlant couramment l'anglais, l'arabe, l'espagnol, l'italien, le grec et le français, Sharif a fait vibrer les cœurs dans le monde entier.
Parmi les rôles qui lui ont apporté le plus de notoriété figure Funny Girl, dans les années 1960, film dans lequel il a joué aux côtés de Barbara Streisand.
«Omar Sharif était un sujet de conversation sur lequel nous revenions continuellement», a expliqué Petersén à Variety. «Dès le début de notre relation, nous avons réalisé que nous avions deux perceptions très, très différentes d'Omar Sharif. Moi, représentant l'Occident, je le voyais comme une superstar hollywoodienne, un playboy, un homme glamour, tandis que Mark, représentant l'Orient et l'Égypte, en avait une perception complètement différente. Il le connaissait en tant que persona non grata, comme un Judas égyptien… Nous n’avons pas pu comprendre cela. Comment nos points de vue pouvaient-ils être si différents?»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com