Le combat que mène aujourd’hui la société algérienne pour la modernité doit s’organiser et son contenu politique doit être clairement défini. Les résolutions de la Soummam sont plus que jamais d’actualité, incontournables. S’il ne les fait pas siennes, il perdra son aspiration révolutionnaire et l’histoire le consignera au registre des jacqueries.
Dans le cheminement politique de l’Algérie indépendante, le mouvement d’Avril 1980 constitue une séquence historique qui reste singulière et essentielle. Sa singularité première réside :
- d’abord dans sa forme d’expression et d’action indépendante et pacifique, en dehors du carcan de domination imposé par le système à la société algérienne ;
- dans son contenu, axé sur la revendication des libertés démocratiques et le pluralisme linguistique ;
- par l’implication de la population qui l’a adopté pour faire jonction avec cette revendication.
Depuis maintenant plus de quarante ans, l’anniversaire du mouvement d’Avril 1980 est systématiquement célébré. A souligner que ces manifestations sont toujours organisées en dehors des milieux officiels et sans lien aucun avec eux. Bien plus qu’un simple rituel, cette commémoration est d’une importance capitale. Pourquoi ? Les festivités se déroulent dans une large mobilisation des milieux associatifs et de la jeunesse, avec une vigueur constante, ce qui est synonyme d’un attachement et d’une permanence.
Pendant que l’essentiel des luttes qui ont suivi la décolonisation relève essentiellement du domaine des revendications sociales et syndicales, le mouvement d’Avril 1980 inaugure la contestation avec un thème insolite qui est celui de l’identité. Et dans ce sens, il inaugure un phénomène tout à fait nouveau et particulier. Célébrer l’anniversaire du mouvement d’Avril 1980 est devenu aujourd’hui une tradition bien établie.