L'Eglise dénonce la «descente aux enfers» d'Haïti après l'enlèvement de religieux, dont deux Français

«C'en est trop. L'heure est venue pour que ces actes inhumains s'arrêtent», a réagi dimanche Mgr Pierre-André Dumas, évêque de Miragoâne. (Photo, AFP)
«C'en est trop. L'heure est venue pour que ces actes inhumains s'arrêtent», a réagi dimanche Mgr Pierre-André Dumas, évêque de Miragoâne. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 avril 2021

L'Eglise dénonce la «descente aux enfers» d'Haïti après l'enlèvement de religieux, dont deux Français

  • Le groupe a été kidnappé alors qu'il «se rendait à l'installation d'un nouveau curé»
  • Les Etats-Unis ont de nouveau formellement déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Haïti, y soulignant «les enlèvements fréquents»

PORT-AU-PRINCE: L'Eglise catholique haïtienne a dénoncé lundi l'inaction des autorités au lendemain de l'enlèvement de dix personnes, dont sept religieux --cinq Haïtiens et deux Français-- près de Port-au-Prince, capitale de ce pays des Caraïbes gangréné par l'insécurité. 

« Depuis quelque temps, nous constatons la descente aux enfers de la société haïtienne », regrette l'archevêché de Port-au-Prince, selon qui la « violence des bandes armées » prend « une proportion sans précédent ». 

« Les autorités publiques qui ne font rien pour résoudre cette crise ne sont pas à l'abri de tout soupçon. Nous dénonçons les complaisances et les complicités d'où qu'elles viennent », poursuit le communiqué estampillé par Monseigneur Max Leroy Mésidor, archevêque de la première ville haïtienne. 

Le groupe comprend quatre prêtres et une religieuse haïtiens ainsi que deux Français originaires de l'ouest de la France: une religieuse du département de la Mayenne et un prêtre de l'Ille-et-Vilaine qui vit en Haïti depuis plus de trente ans. 

Trois personnes, membres de la famille d'un prêtre haïtien qui ne fait pas partie des personnes kidnappées, ont également été enlevées. Les Haïtiens sont majoritairement de confession catholique et leur pays est le plus pauvre du continent américain. 

Le parquet de Paris, compétent pour des crimes commis à l'étranger contre des citoyens français, a ouvert lundi une enquête pour « enlèvement et séquestration en bande organisée », qu'il a confiée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO).  

Rançon exigée 

La police haïtienne soupçonne un gang armé - baptisé « 400 Mawozo » - actif dans le secteur où ces enlèvements se sont produits, d'en être à l'origine, d'après une source policière.  

Les ravisseurs réclament une rançon d'un million de dollars, a de son côté déclaré le père Loudger Mazile, selon lequel les religieux ont été kidnappés dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de Port-au-Prince, au moment où ils se rendaient à « l'installation d'un nouveau curé ». 

A Paris, le ministère des Affaires étrangères a dit être « pleinement mobilisé, en relation étroite avec les autorités locales », tout en souhaitant observer « la plus grande discrétion ». 

Les cinq prêtres appartiennent à la Société des prêtres de Saint-Jacques, établie à Guiclan (Finistère, ouest de la France), a confirmé lundi le supérieur général, Paul Dossous. 

« On essaye de prier en étant aussi actifs. Nous sommes en train de négocier. Le contact est fait, ça c'est important », a-t-il souligné. La société missionnaire compte une quinzaine de prêtres en Haïti dont les cinq enlevés, sur un total de 80 prêtres et une vingtaine de séminaristes présents aussi en France, au Brésil et au Canada.  

De son côté la Conférence haïtienne des Religieux a exprimé son « profond chagrin mais aussi sa colère ». 

« Il ne se passe pas un jour sans pleurs et grincements de dents et pourtant les soi-disant leaders de ce pays, tout en s'accrochant au pouvoir, sont de plus en plus impuissants », a-t-elle déclaré.  

La Conférence des évêques de France et la Conférence des Religieux et Religieuses de France ont appelé les ravisseurs à « libérer les hommes et les femmes de paix qu'ils ont enlevés et ne pas ajouter encore de la haine là où se trouvent déjà la pauvreté et l'insécurité ». 

Profonde crise 

Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois en Haïti et touchent toutes les couches de la population, témoignant de l'emprise grandissante des gangs armés sur le territoire.  

Les Etats-Unis ont d'ailleurs de nouveau formellement déconseillé lundi à leurs ressortissants de se rendre en Haïti, y soulignant « les enlèvements fréquents ». 

A cela s'ajoute la profonde crise politique dans laquelle est plongée la nation. 

Le président Jovenel Moïse estime que son mandat prendra fin le 7 février 2022, alors que pour l'opposition et une partie de la société civile celui-ci s'est achevé le 7 février 2021. Ce désaccord tient au fait que M. Moïse avait été élu à l'issue d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard. 

Privé de Parlement, Haïti s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020 et le président gouverne par décrets, alimentant une défiance croissante à son encontre. 

Dans ce contexte instable, M. Moïse a décidé d'organiser en juin un référendum constitutionnel, dénoncé comme une mascarade par l'opposition. 


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.