La capitale haïtienne a continué ce week-end à s'enfoncer dans les violences liées aux gangs qui réclament la démission du Premier ministre Ariel Henry
Washington a annoncé dimanche avoir évacué le personnel non essentiel de son ambassade à Port-au-Prince
Port-au-Prince est le théâtre d'affrontements entre policiers et bandes armées, qui s'en prennent à des sites stratégiques dont le palais présidentiel, des commissariats et prisons
L'accès aux soins est fortement compromis, avec «des hôpitaux qui ont été attaqués par des gangs et qui ont dû évacuer personnel médical et patients, y compris des nouveaux-nés»
Alors que les gangs étaient jusqu'à récemment principalement présents dans la capitale et sa banlieue, Antonio Guterres s'inquiète «de l'expansion rapide» de leurs violences dans des zones rurales auparavant épargnées, notamment dans l'Artibonite
Dans ce contexte de terreur, d'habitants forcés de fuir ou de se cacher, le pays connait une des «pires» crises alimentaires au monde
L'invasion de l'Ukraine par la Russie, avec ses impacts en cascade, notamment sur la sécurité alimentaire mondiale, va sans aucun doute dominer cette semaine diplomatique intense
Malgré l'attention portée à l'Ukraine, d'autres dossiers géopolitiques internationaux devraient trouver leur place, notamment l'Iran, en présence du président Ebrahim Raïssi, ou encore Haïti
En réponse à la violence persistante des gangs et à l'insécurité généralisée, il y a eu une augmentation des mouvements de justice populaire ou des groupes d'autodéfense
« Depuis le 24 avril jusqu'à la mi-août, plus de 350 personnes ont été lynchées par la population locale et des groupes d'autodéfense. Parmi les personnes tuées figurent 310 membres présumés de gangs, 46 membres du public et un policier»
«Nous sommes déterminés à mettre en place tout ce qui est nécessaire à la création d'une force multinationale, et notamment à trouver un pays chef de file pour ce faire», a déclaré M. Blinken
«Le Kenya a accepté d'envisager positivement de prendre la tête d'une force multinationale en Haïti » a déclaré le ministère des Affaires étrangères kenyan dans un communiqué
Les Etats-Unis déconseillent à leurs citoyens de se rendre en Haïti, en raison des risques d'«enlèvement, de la criminalité, des troubles civils et d'une infrastructure de santé défaillante»
Il n'a pas été précisé combien de personnes sont concernées, mais le gouvernement américain indique n'avoir qu'une «capacité extrêmement limitée» de venir en aide aux Américains qui seraient victimes de violences dans le pays
"Haïti, le Sahel (Burkina Faso et Mali) et le Soudan ont été élevé aux plus hauts niveaux de préoccupation" en terme d'alimentation des populations, indiquent la FAO et le PAM
La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril entre le chef de l'armée et son rival, devrait probablement "avoir des ramifications significatives pour ses pays voisins", met en garde le rapport