Démission du Premier ministre haïtien Ariel Henry

Le Premier ministre haïtien Ariel Henry, contesté et confronté à une vague de violence des gangs dans son pays, a accepté lundi de démissionner, a annoncé le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom). (AFP).
Le Premier ministre haïtien Ariel Henry, contesté et confronté à une vague de violence des gangs dans son pays, a accepté lundi de démissionner, a annoncé le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom). (AFP).
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Publié le Mardi 12 mars 2024

Démission du Premier ministre haïtien Ariel Henry

  • "Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry", a déclaré Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Caricom, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion en Jamaïque consacrée à la crise en Haïti
  • Il s'est dit "heureux" d'annoncer "un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d'action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres"

KINGSTON: Le Premier ministre haïtien Ariel Henry, contesté et confronté à une vague de violence des gangs dans son pays, a accepté lundi de démissionner, a annoncé le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom).

"Nous prenons acte de la démission du Premier ministre Ariel Henry", a déclaré Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Caricom, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion en Jamaïque consacrée à la crise en Haïti.

Il s'est dit "heureux" d'annoncer "un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d'action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables".

Les pays des Caraïbes s'étaient réunis d'urgence lundi en Jamaïque, à l'initiative de la Caricom, avec des représentants de l'ONU et de plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis, pour tenter d'avancer sur une solution en Haïti.

Bloqué à Porto Rico après avoir été empêché de rentrer à Port-au-Prince, M. Henry, a échangé à distance avec les membres de la Caricom au cours de la réunion.

Sans président ni parlement - le dernier chef d'Etat, Jovenel Moïse, a été assassiné en 2021 - Haïti n'a connu aucune élection depuis 2016. M. Henry, nommé par Jovenel Moïse, aurait dû quitter ses fonctions début février.

Début mars, il a signé un accord à Nairobi pour permettre l'envoi de policiers kényans en Haïti et cherchait depuis à regagner son pays.

Port-au-Prince a continué ces derniers jours à s'enfoncer dans les violences liées aux gangs qui réclamaient la démission du Premier ministre, tout comme une partie de la population.

La capitale est le théâtre d'affrontements entre policiers et bandes armées, qui s'en prennent à des sites stratégiques comme le palais présidentiel, des commissariats et des prisons.

Les Etats-Unis vont fournir 133 millions de dollars supplémentaires

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a annoncé lundi que les Etats-Unis fourniraient 133 millions de dollars supplémentaires pour soutenir la résolution de la crise en Haïti, en proie à la violence des gangs et à une crise de gouvernance.

S'exprimant lors d'une réunion d'urgence en Jamaïque sur la question d'Haïti, le secrétaire d'Etat a affirmé que la situation hors de contrôle dans ce pays pauvre des Caraïbes démontrait le besoin urgent de déployer une force multinationale, à laquelle les Etats-Unis contribueront à hauteur de 100 millions de dollars supplémentaires, tandis que 33 millions de dollars seront versés pour l'aide humanitaire.

L'escalade de violence "a créé une situation insoutenable pour les Haïtiens, et nous savons qu'une action urgente est nécessaire tant au niveau politique qu'au niveau sécuritaire", a déclaré M. Blinken.

"Seuls les Haïtiens peuvent décider de leur futur, personne d'autre", a-t-il ajouté.

Mais il a également déclaré que les Etats-Unis et ses partenaires "pouvaient aider à restaurer une sécurité fondamentale" et répondre à "l'immense souffrance des Haïtiens".

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, présent virtuellement lors des discussions, a offert plus tôt dans la journée plus de 91 millions de dollars pour Haïti.

D'autres pays ont également annoncé contribuer à une aide financière ou logistique, comme le Benin, la France, l'Allemagne, la Jamaïque et l'Espagne, selon des responsables américains.

Les Etats-Unis et le Canada ont exclu d'envoyer des soldats en Haïti.

Le Kenya s'est dit prêt à déployer des policiers, mais est freiné pour le moment par une décision de justice kényane.

Le Premier ministre haïtien Ariel Henry, a été empêché de retourner en Haïti en raison de l'intensification de la violence et est toujours bloqué à Porto Rico, territoire américain des Caraïbes.

Ariel Henry est le bienvenu s'il veut rester aux Etats-Unis

Le Premier ministre haïtien démissionnaire Ariel Henry est le bienvenu s'il souhaite rester dans le territoire américain de Porto Rico, où l'homme politique est bloqué, a déclaré un responsable américain lundi soir.

M. Henry a confirmé sa démission lors d'un échange téléphonique lundi avec le secrétaire d'Etat Antony Blinken, en Jamaïque pour une réunion d'urgence convoquée par la Communauté des Caraïbes (Caricom) au sujet d'Haïti, en proie à une vague de violence des gangs.

 


Nigeria: au moins 40 morts après des affrontements avec un gang armé

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences. (AFP)
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  • Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP
  • Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences

JOS: Des membres d'un groupe armé ont tué au moins 40 membres d'un groupe d'auto-défense lors de l'attaque d'un village dans le centre du Nigeria et des affrontements qui ont suivi, dimanche, ont déclaré mardi des sources locales et la Croix rouge à l'AFP.

Le secrétaire de la Croix-Rouge de l'Etat de Plateau, Nuruddeen Hussain Magaji, a déclaré à l'AFP que "des centaines de miliciens d'auto-défense ont été pris en embuscade" dimanche dans le village de Kukawa. Cette attaque est survenue alors que les miliciens se regroupaient après des affrontements qui ont fait dix morts parmi les miliciens dans le village voisin de Bunyun, selon un habitant.

Régulièrement en proie à des tensions intercommunautaires, notamment entre agriculteurs sédentaires et éleveurs nomades qui se disputent l'accès aux terres et aux ressources, l'Etat du Plateau connaît depuis plusieurs mois une flambée des violences.

"Selon les premiers rapports de notre personnel sur le terrain, au moins 30 corps ont été amenés dans un hôpital local, et certains blessés ont été transférés vers un hôpital de l'Etat voisin de Bauchi", a précisé Nuruddeen Hussain Magaji. "On s'attend à ce que d'autres corps de miliciens soient retrouvés dans la brousse", a-t-il ajouté.

Musa Ibrahim, un habitant de Bunyun, dans la circonscription voisine de Wase, a déclaré que "dix membres des milices ont été confirmés morts après que des bandits ont attaqué notre communauté, dimanche".


Trump reçoit Netanyahu à la recherche d'un accord à Gaza

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la Salle bleue de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 juillet 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza
  • Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus

WASHINGTON: Donald Trump, qui se dit déterminé à mettre fin à la guerre à Gaza, a reçu Benjamin Netanyahu à dîner à la Maison Blanche lundi soir, lequel a dit avoir présenté le président américain pour le Nobel de la Paix.

La troisième visite à Washington du Premier ministre israélien M. Netanyahu depuis le retour au pouvoir de Donald Trump intervient à un moment crucial, le président américain espérant profiter de l'élan donné par la récente trêve entre Israël et l'Iran après une guerre de 12 jours.

"Je ne pense pas qu'il y ait de blocage. Je pense que les choses se passent très bien", a déclaré M. Trump aux journalistes au début du dîner, lorsqu'on lui a demandé ce qui empêchait la conclusion d'un accord de paix.

Assis l'un en face de l'autre autour d'une grande table, le président américain s'est dit convaincu que le Hamas était prêt à accepter un cessez-le-feu à Gaza.

"Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu", a-t-il dit.

Le Premier ministre israélien a lui annoncé avoir présenté la nomination du président américain pour le prix Nobel de la paix, en lui remettant la lettre qu'il a envoyée au comité Nobel.

"A l'heure où nous parlons, il rétablit la paix dans un pays (après l'autre), dans une région après l'autre", a loué M. Netanyahu.

La rencontre lundi intervient en pleins pourparlers indirects entre Israël et le Hamas.

Depuis dimanche, deux sessions de pourparlers indirects entre Israël et le Hamas se sont tenues à Doha, selon des sources palestiniennes proches des négociations. "Aucune percée" n'a été encore réalisée, a indiqué à l'AFP l'une d'elles.

Mardi matin, l'armée israélienne a annoncé que cinq soldats avaient été tués et deux autres grièvement blessés au combat dans le nord de la bande de Gaza.

L'émissaire américain Steve Witkoff doit se rendre dans la semaine à Doha, selon la Maison Blanche.

Auparavant, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avait indiqué que "la priorité absolue du président au Moyen-Orient est de mettre fin à la guerre à Gaza et le retour de tous les otages".

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, à laquelle l'armée a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.

Dimanche, Donald Trump a estimé qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord "cette semaine".

Les négociations indirectes, menées via les médiateurs qatari, égyptien et américain, portent "sur les mécanismes de mise en oeuvre" d'un accord de cessez-le-feu et d'un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, selon un responsable palestinien.

- "Inacceptables" -

La délégation du Hamas se trouvait dans une salle et la délégation israélienne dans une autre, dans le même bâtiment, a-t-il précisé.

"Le Hamas est sérieux et soucieux d'aboutir à un accord pour mettre fin à la guerre et à la souffrance de notre peuple, à condition que la partie israélienne fasse preuve de bonne foi et ne cherche pas à entraver ou à faire traîner le processus", a affirmé le responsable palestinien.

Lundi soir, M. Netanyahu a de nouveau exclu la création d'un Etat palestinien à part entière, affirmant qu'Israël conserverait "toujours" le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza.

"Maintenant, les gens diront que ce n'est pas un Etat complet, que ce n'est pas un Etat. Nous nous en moquons", a-t-il dit.

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, l'accord comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

- "On ne savait plus où aller" -

Des dizaines de personnes, dont des parents d'otages détenus à Gaza, se sont rassemblées lundi soir devant l'antenne de Tel-Aviv de l'ambassade des Etats-Unis en Israël pour demander à M. Trump de parvenir à un cessez-le-feu.

Les manifestants ont brandi des drapeaux américains, des affiches portant des photos d'otages et une grande pancarte sur laquelle on pouvait lire "Président Trump, faites l'histoire, ramenez-les tous à la maison, mettez fin à la guerre".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Sur le terrain à Gaza, la Défense civile a fait état de 12 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, dont six morts dans la clinique Al-Rimal de Gaza-ville (nord), qui "abrite des centaines de déplacés".

"On a été surpris par des missiles et des explosions à l'intérieur du bâtiment. On ne savait plus où aller à cause de la poussière et des dégâts", témoigne auprès de l'AFP Salman Qoudoum, en exhortant à un accord de cessez-le-feu. "On ne peut plus attendre".


Le Japon se tourne vers les pays du CCG pour assurer la stabilité au Moyen-Orient

Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
Les deux parties sont convenues de maintenir une coopération étroite pour contribuer à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient. (MOFA)
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  • Le ministre des Affaires étrangères Takeshi Iwaya rencontre le Dr Jasem Al-Budaiwi du CCG
  • L'industrie pétrolière mondiale et l'instabilité au Moyen-Orient ont été abordées.

TOKYO : Le ministre japonais des Affaires étrangères, M. Takeshi Iwaya, a rencontré lundi le secrétaire général du CCG, M. Jasem Al-Budaiwi, pour discuter de l'industrie pétrolière mondiale et de l'instabilité croissante au Moyen-Orient.

Iwaya a déclaré que les pays du CCG jouaient un rôle de plus en plus important dans le contexte de l'agitation régionale et internationale, a indiqué le ministère japonais des Affaires étrangères.

Le Japon souhaite approfondir la coopération politique et économique avec le CCG afin d'apporter la paix et la stabilité à la région, y compris la conclusion des négociations de l'accord de partenariat économique entre le Japon et le CCG.

M. Al-Budaiwi a déclaré que le bloc régional espérait également l'achèvement des négociations de l'APE et la poursuite de la coopération dans le cadre du plan d'action Japon-CCG.

M. Al-Budaiwi a ajouté que Tokyo était un partenaire important et a lancé une invitation pour une réunion des ministres des affaires étrangères des deux parties.

Les fonctionnaires ont parlé franchement des questions relatives au Moyen-Orient, notamment du conflit entre Israël et l'Iran, des attaques contre la bande de Gaza et de la situation en Syrie.

M. Iwaya a déclaré que le Japon poursuivrait ses efforts diplomatiques pour faire en sorte que l'accord de cessez-le-feu entre Israël et l'Iran soit mis en œuvre et que les voies du dialogue soient rouvertes.

M. Al-Budaiwi s'est fait l'écho de ce point de vue et a déclaré que les pays du CCG restaient attachés au dialogue.

Les fonctionnaires ont fait part de leurs préoccupations concernant les actes qui menacent les routes maritimes et les attaques contre les installations pétrolières.

- Cet article est également publié sur Arab News Japan