Révélations chocs de migrants africains détenus par les Houthis dans un rapport de HRW

Un migrant détenu (Photo, fournie).
Un migrant détenu (Photo, fournie).
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

Révélations chocs de migrants africains détenus par les Houthis dans un rapport de HRW

  • Les survivants ont déclaré qu'on leur avait dit de dire leurs «dernières prières» avant que des miliciens houthis ne lancent des projectiles dans le centre de détention
  • « Les gens étaient brûlés vifs. J'ai dû marcher sur leurs cadavres pour m'échapper »

DUBAÏ : Les survivants de l’incendie dans le camp Houthi de migrants, qui a fait des dizaines de morts, pour la plupart éthiopiens, ont déclaré qu'on leur avait dit de dire leurs «dernières prières» avant que des miliciens houthis ne lancent des projectiles dans le centre de détention.

Les forces houthies ont rassemblé les migrants et les ont enfermés dans le hangar le 7 mars dernier, à la suite d'un affrontement avec des détenus qui protestaient contre les mauvais traitements et les mauvaises conditions de détention  lors d'une grève de la faim, a déclaré Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié mardi.

«Les conclusions de ce rapport sur les droits de l'homme montrent, espérons-le, la véritable nature terroriste des Houthis dans le monde. Ces pauvres migrants africains ont été traités presque comme dans un camp de concentration de l'Allemagne nazie », déclare le Dr Hamdan Shehri, chercheur principal au département Recherche et Etudes d’Arab News.

«Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures contre ce crime et d’autres crimes houthis tels que le fait de forcer des enfants à s’enrôler dans leur armée», ajoute Shehri.

Avant l'incendie, les agents de sécurité ont identifié les organisateurs de la manifestation et les ont battus avec des bâtons de bois et leurs armes à feu.

Plus tard, ils sont retournés au hangar, munis d’armes militaires et vêtus des uniformes noirs, verts et gris de la milice houthie.

Selon le rapport, un combattant houthi est ensuite monté sur le toit du hangar - qui avait des ouvertures - et a lancé deux projectiles dans la pièce.

Les migrants ont déclaré que le premier projectile a produit beaucoup de fumée et les a fait pleurer et piquer les yeux. Le second projectile, que les migrants ont qualifié de «bombe», a explosé bruyamment et a déclenché un incendie.

Selon HRW, des témoignages indiquent l'utilisation possible de grenades fumigènes, de cartouches de gaz lacrymogène ou de grenades assourdissantes, également appelées «flash-bang».

«Il y avait beaucoup de fumée et beaucoup de flammes», a déclaré à HRW un migrant de 20 ans.

 «Je n'ai pas les mots pour exprimer ce que c'était - (les projectiles) ont explosé, il y avait tellement de fumée et puis il y a eu un incendie qui s'est propagé. J'étais terrifié, j'avais l'impression que mon esprit était bloqué par la fumée. Les gens toussaient, le matelas et les couvertures prenaient feu… Les gens étaient brûlés vifs. J'ai dû marcher sur leurs cadavres pour m'échapper », a précisé le migrant.

HRW déclare avoir analysé des séquences vidéo qui corroborent les récits des témoins, avec des images montrant des dizaines de cadavres carbonisés, allongés dans des positions suggérant qu'ils essayaient de fuir.

Les hôpitaux ont accueilli des centaines de migrants traités pour des brûlures après avoir protesté contre leur situation dans le centre. Cependant, les agences humanitaires et les proches des détenus n'ont pas pu entrer facilement dans l'établissement de santé en raison de la forte présence de forces de sécurité qui a ont été déployées dans la région. Ceux qui ont parlé à HRW ont déclaré avoir vu les forces de sécurité houthies arrêter de nouveau des migrants qui n'avaient pas été gravement blessés.

«Exiguë et insalubre»

Les cinq migrants qui se sont entretenus avec HRW ont décrit la situation dans le camp de détention de l’Autorité Houthie de l’immigration, des passeports et des naturalisations (IPNA) comme «exiguë et insalubre avec jusqu’à 550 migrants dans un hangar dans l’enceinte de l’installation».

Ils ont ajouté qu'ils n'avaient pas reçu de matelas pour dormir, à moins d’acheter un matelas aux gardes. Ils ne pouvaient pas non plus avoir accès à l'eau et ont été forcés de boire aux robinets au-dessus des toilettes à la turque.

Les personnes interrogées ont en outre déclaré qu'elles n'étaient autorisées à être libérées que si elles payaient 280 $ de frais aux agents de sécurité, selon le rapport.

Les migrants ont également été fréquemment maltraités verbalement par des insultes racistes, précise le rapport.

Le rapport de HRW mentionne que les Nations Unies devraient ajouter l'incident à son enquête actuelle sur les violations des droits de l'homme dans le pays.

«C'est très cruel, mais cela montre aussi comment les Houthis agissent en toute impunité», déclare Baraa Shiban, ancien conseiller à l'ambassade du Yémen à Londres qui travaille désormais à l'ONG de défense des droits humains Reprieve.

«Les commandants de terrain houthis sont protégés au plus haut niveau de l'organisation, ce qui leur permet de se comporter de manière aussi cruelle sans craindre les conséquences. Aujourd'hui, Sanaa a l'air anarchique et n'a pas les exigences de base de l'état de droit », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
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  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.


L'angoisse de familles d'otages à Gaza après la reprise des frappes israéliennes

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza. (AFP)
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  • "On ne sait pas grand-chose mais une chose qui est sûre, c'est que la pression militaire sur Gaza met en danger les otages", dit-elle dans un entretien à l'AFP
  • Son fils, aîné d'une fratrie de trois enfants, a été capturé le 7 octobre 2023 dans une base en lisière de Gaza, alors qu'il "était en pyjama et sans arme"

JERUSALEM: "Nos enfants sont en danger", affirme Herout Nimrodi, dont le fils Tamir, soldat israélien enlevé à l'âge de 18 ans est toujours captif dans la bande de Gaza, exprimant comme d'autres proches d'otages l'angoisse quotidienne des familles depuis qu'Israël y a repris ses bombardements.

"On ne sait pas grand-chose mais une chose qui est sûre, c'est que la pression militaire sur Gaza met en danger les otages", dit-elle dans un entretien à l'AFP.

Son fils, aîné d'une fratrie de trois enfants, a été capturé le 7 octobre 2023 dans une base en lisière de Gaza, alors qu'il "était en pyjama et sans arme".

Le jeune homme, qu'elle qualifie de "joyeux, curieux, altruiste, créatif", était soldat dans l'unité du Cogat, organisme du ministère de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens.

Il a eu le temps d'envoyer un message à sa mère évoquant les tirs de roquettes, mais 20 minutes après cet appel, il a été enlevé avec deux autres soldats, tués deux mois plus tard dans Gaza, dans des conditions non encore totalement élucidées.

"Négociations" 

Mme Nimrodi n'a reçu aucun signe de vie de son fils depuis la vidéo de son enlèvement diffusée par le Hamas le 7 octobre 2023, le jour où le mouvement islamiste a déclenché la guerre.

La trêve ayant tenu du 19 janvier au 17 mars a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit dans des cercueils, en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Mais le 18 mars, après plusieurs semaines de désaccord avec le Hamas sur la façon de prolonger le cessez-le-feu, Israël a repris des opérations militaires à grande échelle dans la bande de Gaza, en commençant par des bombardements intenses.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son gouvernement soutiennent, contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages, qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans Gaza.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, 58 sont toujours retenus à Gaza, dont 34 morts selon l'armée israélienne.

"Pendant un an et demi, ça n'a pas marché, ce qui a fonctionné, ce sont les négociations et la pression [du président américain Donald Trump]", affirme Mme Nimrodi, déplorant, comme le président israélien Isaac Herzog le 25 mars que "la question des otages [ne soit] plus la priorité en Israël".

Tamir Nimrodi, qui a eu 20 ans en captivité, est l'un des 24 otages présumés vivants encore à Gaza mais l'un des rares dont aucune preuve de vie n'a été fournie depuis son enlèvement.

Mme Nimrodi participe régulièrement aux rassemblements des familles d'otages à Tel-Aviv, mais toutes ne sont pas d'accord entre elles et certains proches des captifs soutiennent le choix des armes plutôt que la négociation.

"Le Hamas ne libérera jamais les otages de bon coeur et sans pression militaire, on ne les reverra jamais", affirme Tzvika Mor, dont le fils Eitan a été enlevé du festival de musique Nova.

Fondateur du Forum Tikva ("Espoir" en hébreu), qui regroupe plusieurs proches d'otages, M. Mor estime que "chaque fois que le Hamas dit: pouce, le gouvernement négocie au lieu de lui mettre plus de pression pour libérer tous les otages en une seule fois".

"Tellement dur" 

Mais pour Dani Miran, pilier des rassemblements pour les otages dont le fils Omri, 48 ans, a été enlevé de son domicile au kibboutz Nahal Oz, "la crainte que nos otages soient touchés par des frappes israéliennes est quotidienne".

M. Miran, qui va avoir 80 ans, raconte que "les otages qui sont revenus ont témoigné que quand l'armée israélienne attaque à Gaza, les otages en subissent les conséquences".

Il se dit renforcé par le soutien "du peuple" et assure rester "fort" pour son fils, qui a deux filles.

"On vient de fêter les deux ans d'Alma, sa plus jeune fille, son second anniversaire sans son père, c'est tellement dur", dit-il.

"Je veux prendre Omri dans mes bras et lui dire comment tout le peuple se bat pour que tous les otages reviennent en une seule fois", a-t-il dit au micro lors du rassemblement hebdomadaire samedi soir à Tel-Aviv.

Quelques jours avant la Pâque juive, fête qui célèbre la liberté retrouvée des Hébreux après l'esclavage en Egypte, selon la Bible, Mme Nimrodi, dont le prénom Herout signifie "Liberté", attend son fils.

"Il aime tellement cette fête", ajoute-t-elle.

 


L'Arabie saoudite achève les préparatifs de son pavillon pour l'Exposition universelle de 2025

Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs. (SPA)
Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs. (SPA)
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  • Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs.
  • Il mettra en lumière le paysage culturel et innovant de l'Arabie saoudite

DUBAI : L'Arabie saoudite a achevé la construction et les préparatifs de son pavillon pour l'Expo 2025, qui ouvrira ses portes à Osaka le 13 avril.

Avec plus de 700 événements et activités, le pavillon vise à offrir une expérience immersive aux visiteurs.

Il mettra en lumière le paysage culturel et innovant de l'Arabie saoudite, tout en dévoilant de nouvelles initiatives conçues pour encourager le public japonais à explorer le royaume et à s'y connecter.

Au cours des deux derniers mois, le pavillon saoudien a lancé une tournée dans sept villes japonaises, offrant aux communautés locales et aux touristes la possibilité de profiter de l'hospitalité saoudienne et d'explorer la culture du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

Cet article a été publié à l'origine sur Arab News Japan