«Entièrement votre faute»: l’OIM accuse les Houthis de l’incendie meurtrier

Des dizaines de groupes locaux de défense des droits humains, de militants et de représentants du gouvernement ont appelé à une enquête internationale sur l'incendie meurtrier du 7 mars. (Photo, AFP)
Des dizaines de groupes locaux de défense des droits humains, de militants et de représentants du gouvernement ont appelé à une enquête internationale sur l'incendie meurtrier du 7 mars. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 15 mars 2021

«Entièrement votre faute»: l’OIM accuse les Houthis de l’incendie meurtrier

  • Le bilan officiel de l'incendie est de 43 morts, tous des migrants
  • Les Houthis ont contraint les leaders des communautés d'Afrique de l'Est à Sanaa à publier une déclaration qui accuse l'Organisation Internationale pour les migrations

AL-MUKALLA, Yémen: La milice houthie soutenue par l'Iran au Yémen est entièrement responsable des conditions qui régnaient dans un centre de détention de migrants surpeuplé à Sanaa, et dans lequel des dizaines de personnes sont mortes dans un incendie, a annoncé dimanche l'Organisation Internationale pour les migrations.

 «Les conditions dans le centre de détention, qui dépassaient de trois fois sa capacité d’accueil, étaient inhumaines et dangereuses», affirme Antonio Vitorino, directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations.

Le chef de l’organisation a repoussé les tentatives des Houthis de rejeter le blâme sur l’ONU. Il aussi démenti les allégations de la milice selon lesquelles son agence aurait négligé le centre et omis d’y installer un dispositif de sécurité, en plus de refuser de renvoyer les migrants dans leur pays d’origine.

«L'OIM ne crée pas de centres de détention, ni n’en gère, ni n’en supervise, que ce soit au Yémen ou ailleurs dans le monde», affirme-t-il. «Nos équipes ont simplement fourni aux migrants des services essentiels tels que de la nourriture, des soins de santé et de l'eau qu'ils n'auraient pu recevoir autrement».

Des dizaines de groupes locaux de défense des droits humains, de militants et de représentants du gouvernement ont appelé à une enquête internationale sur l'incendie meurtrier du 7 mars. Ils accusent les Houthis d'enterrer les morts à la va-vite, et d'intimider les survivants et leurs familles afin de cacher la vérité.

Le bilan officiel de l'incendie est de 43 morts, tous des migrants originaires d'Éthiopie, d'Érythrée, de Djibouti, de Somalie et du Soudan. De nombreux survivants sont traités à l'hôpital pour des brûlures ainsi que pour les séquelles de l'inhalation de fumée.

On estime cependant que le nombre réel de décès est bien plus élevé, et pourrait atteindre les centaines. Soumis à une pression locale et internationale afin de divulguer le chiffre réel, les Houthis ont contraint les leaders des communautés d'Afrique de l'Est à Sanaa à publier une déclaration qui accuse l'Organisation Internationale pour les migrations.

Des dizaines de migrants africains ont pris part à une manifestation dimanche devant les bureaux du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à Aden. Parmi leurs revendications, recevoir des informations sur les victimes, l'amélioration de leurs conditions, et que les responsables de l'incendie soient traduits en justice.

«Nous sommes atterrés à cause de ces jeunes qui sont mort sans raison. Beaucoup de blessés restent à l'hôpital», dit un migrant. Un survivant exhibe ses blessures causées par l'incendie, alors que d'autres manifestants brandissaient les photos des cadavres calcinés.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne annonce le renvoi de pilotes ayant signé une lettre sur la guerre à Gaza

Un responsable de l'armée israélienne a annoncé jeudi que des pilotes réservistes, qui ont publiquement appelé à garantir la libération des otages même si cela suppose de mettre fin à la guerre à Gaza, seraient renvoyés de l'armée de l'air. (AFP)
Un responsable de l'armée israélienne a annoncé jeudi que des pilotes réservistes, qui ont publiquement appelé à garantir la libération des otages même si cela suppose de mettre fin à la guerre à Gaza, seraient renvoyés de l'armée de l'air. (AFP)
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  • "Avec le plein soutien du chef de l'état-major général, le Commandant de l'IAF (les forces aériennes israéliennes, ndlr) a décidé que tout réserviste actif ayant signé la lettre ne pourrait pas continuer à servir"
  • Ces propos font suite à une lettre, signée par environ 1.000 pilotes et aviateurs de réserve et à la retraite, qui défie ouvertement la politique de Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: Un responsable de l'armée israélienne a annoncé jeudi que des pilotes réservistes, qui ont publiquement appelé à garantir la libération des otages même si cela suppose de mettre fin à la guerre à Gaza, seraient renvoyés de l'armée de l'air.

"Avec le plein soutien du chef de l'état-major général, le Commandant de l'IAF (les forces aériennes israéliennes, ndlr) a décidé que tout réserviste actif ayant signé la lettre ne pourrait pas continuer à servir", a déclaré le responsable à l'AFP.

Ces propos font suite à une lettre, signée par environ 1.000 pilotes et aviateurs de réserve et à la retraite, qui défie ouvertement la politique de Benjamin Netanyahu.

Pour le Premier ministre israélien, une pression militaire accrue sur Gaza est le seul moyen de forcer les groupes militants palestiniens à libérer les otages capturés lors de l'attaque perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.

"Nous, aviateurs en réserve et à la retraite, exigeons le retour immédiat des otages même au prix d'une cessation immédiate des hostilités" à Gaza, peut-on lire dans la lettre publiée jeudi sur une page entière dans plusieurs journaux israéliens.

"La guerre sert principalement des intérêts politiques et personnels, et non des intérêts sécuritaires", ajoute-t-elle.

"Seul un accord peut ramener les otages en toute sécurité, tandis que la pression militaire conduit principalement à la mort des otages et à la mise en danger de nos soldats", précise-t-elle.

Une trêve entre le 19 janvier et le 17 mars a permis le retour de 33 otages israéliens incluant huit corps sans vie, en échange de la libération par Israël de quelque 1.800 prisonniers palestiniens.

L'armée israélienne a repris le 18 mars ses bombardements aériens puis son offensive terrestre dans la bande de Gaza, afin de contraindre, selon Israël, le mouvement islamiste à libérer les otages israéliens qu'il retient encore.

Selon le responsable de l'armée, la plupart des signataires de la lettre ne sont pas des réservistes actifs.

"Notre politique est claire: l'IDF (armée) est au-dessus de tout conflit politique. Il n'y a pas de place (...), y compris des réservistes en service actif, pour exploiter leur statut militaire tout en participant simultanément au combat et en appelant à sa cessation", a-t-il déclaré.

M. Netanyahu a indiqué qu'il soutenait la décision de limoger tout pilote actif qui avait signé la lettre.

"Refuser, c'est refuser, même lorsque cela est implicite, et exprimé dans un langage euphémistique", a-t-il dit dans un communiqué diffusé par ses services.

"Les déclarations qui affaiblissent l'IDF et renforcent nos ennemis en temps de guerre sont impardonnables", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué diffusé également jeudi, l'armée a indiqué qu'elle continuait ses opérations terrestres dans le sud de la bande de Gaza et qu'elle avait "démantelé des dizaines d'infrastructures terroristes et plusieurs tunnels menant à des réseaux terroristes souterrains dans la région".

Mercredi, l'armée avait indiqué avoir "éliminé" un commandant du Hamas dans une frappe sur la ville de Gaza, accusé d'avoir participé à l'attaque coordonnée du 7 octobre 2023 en Israël.

Selon des données du ministère de la Santé des autorités du Hamas, au moins 1.522 Palestiniens ont été tués depuis la reprise de l'offensive par Israël, portant à 50.886 le nombre de morts depuis le début de cette guerre.

Au moins 23 Palestiniens incluant des femmes et des enfants ont été tués par des missiles tirés mercredi sur un immeuble d'habitation, selon la Défense civile de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël le jour de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée israélienne.

 


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".