CHICAGO: Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré que Washington ne comptait pas offrir de mesures incitatives pour pousser Téhéran à revenir au Plan d'action global conjoint (PAGC), également connu sous le nom d'accord sur le nucléaire iranien.
Selon M. Price, l'Iran est tenu de réintégrer le PAGC dans un premier temps, et les États-Unis agiront par la suite. Cependant, nous n'envisageons pas d'assouplir les sanctions imposées à l'Iran, qui continue de soutenir les actions des Houthis contre l'Arabie saoudite à partir du Yémen. « Nous ne ferons aucun geste unilatéral ou mesure incitative pour persuader les Iraniens de venir à la table des négociations », a affirmé M. Price.
« Si les Iraniens ont l’impression que, en l’absence d’un quelconque geste de leur part pour respecter à nouveau tous les termes du PAGC, nous allons accorder des faveurs ou des gestes unilatéraux, c’est une mauvaise impression ».
M. Price a déclaré que les États-Unis gardent fermement leurs positions, dans la mesure où le retour éventuel de Téhéran à l'accord sur le nucléaire iranien ne serait que le point de départ. « Si l'Iran se conforme entièrement au PAGC, les États-Unis en feront de même », a-t-il déclaré.
« Comme je l'ai dit auparavant, il s'agirait d'une évolution indispensable mais encore insuffisante. Insuffisante dans la mesure où nous tenterions par la suite de prolonger et de renforcer les termes de cet accord, en l'utilisant comme une plate-forme pour négocier des dispositions de suivi capables de résoudre d’autres sujets, nous préoccupant profondément et liés au comportement de l'Iran dans la région ».
En effet, le PAGC est un accord de 159 pages signé en 2015 par les États-Unis, l'Iran, la France, le Royaume-Uni, la Chine, l'Allemagne et la Russie. Il stipule que l'Iran autoriserait l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à surveiller ses programmes nucléaires.
L'ancien président américain Donald Trump s'est retiré de l'accord après avoir accusé l'Iran de ne pas respecter ses obligations qui en découlent.
EN BREF
- Le Plan d'action global conjoint (PAGC) est un accord de 159 pages signé en 2015 par les États-Unis, l'Iran, la France, le Royaume-Uni, la Chine, l'Allemagne et la Russie. Il stipule que l'Iran autoriserait l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à surveiller ses programmes nucléaires.
- L'ancien président américain Donald Trump s'est retiré de l'accord après avoir accusé l'Iran de ne pas respecter ses obligations qui en découlent.
Entré en fonction en janvier, le président américain Joe Biden a annoncé sa volonté de renégocier avec Téhéran et de réintégrer l'Iran dans le programme JCPOA et l'AIEA.
M. Price a déclaré que l'envoyé spécial des États-Unis pour le Yémen, Tim Lenderking, a entamé mercredi une tournée de rencontres avec les dirigeants arabes du Golfe et de Jordanie dans l'espoir de convaincre toutes les parties d'instaurer un cessez-le-feu au Yémen. Il a toutefois ajouté que des discussions plus poussées étaient indispensables.
« L'envoyé spécial Lenderking a coordonné entièrement ses efforts avec les Nations unies tout au long de son voyage, clôturé en Jordanie le 9 mars où il a rencontré l'envoyé spécial des Nations unies, Martin Griffiths et de hauts responsables jordaniens », a déclaré M. Price.
« En dépit des progrès encourageants, les différentes parties doivent faire preuve de plus d'engagement. Les envoyés spéciaux Lenderking et Griffiths se sont engagés à travailler de concert pour inciter les parties à entamer des négociations dans le cadre du programme proposé par les Nations unies, qui prévoit notamment l'ouverture du port d’Al- Hodeïda et la mise en place d'un cessez-le-feu. Pour ce faire, les Houthis sont tenus de stopper leurs attaques sur Ma'rib ainsi que leurs offensives transfrontalières continues contre l'Arabie saoudite ».
Par ailleurs, M. Price a évoqué la possibilité de convaincre d'autres pays arabes de reconnaître Israël conformément aux "accords d'Abraham". De ce fait, Israël sera reconnu par d'autres pays que les pays actuellement signataires, à savoir les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan."Nous saluons et soutenons les accords de normalisation entre Israël et des pays du monde arabe et du monde musulman dans son ensemble", a précisé M. Price.
« C'est une initiative que nous souhaitons développer. Nous saluons cette initiative menée par l'administration précédente et je rappelle que nous chercherons à la développer à l'avenir ».
Cependant, M. Price a refusé de se prononcer sur les pays susceptibles de signer les accords.
« Nous abordons cette question au niveau bilatéral avec certains de nos partenaires du monde arabe et musulman », a-t-il déclaré.
« Nous en avons discuté avec les Israéliens. À ce stade, je préfère ne pas anticiper les conversations privées que j'ai engagées. Cependant, je prévois pouvoir en dire plus d'ici peu, et vous pourrez ainsi en apprendre davantage sur notre façon de développer ces efforts ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait prévu une visite aux EAU cette semaine après avoir annoncé que les Emiratis investiraient à hauteur de 10 milliards de dollars en Israël.
Cependant, cette visite a été annulée en raison d'un différend avec la Jordanie au sujet de dispositions de sécurité prises à la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.