DUBAÏ: Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré mercredi dernier que les États-Unis s'opposeraient au déblocage des milliards de dollars de fonds iraniens par la Corée du Sud tant que Téhéran ne se sera pas pleinement conformé à l'accord nucléaire de 2015.
«Si l'Iran en venait à respecter à nouveau son engagement vis-à-vis de l'accord nucléaire, nous ferions la même chose», annonce Blinken à la commission des affaires étrangères de la Chambre interrogée sur l'argent iranien en Corée du Sud bloqué par les sanctions américaines.
«Cela impliquerait – s'il en arrivait là, si l'Iran s'acquittait de ses obligations – l'allègement des sanctions conformément à l'accord», précise-t-il.
Les commentaires de Blinken interviennent moins d’un jour après que son prédécesseur, Mike Pompeo, a fait part à Arab News de ses doutes concernant la faiblesse apparente de l’administration Biden, l’ancien secrétaire d’État ayant évoqué une «orientation politique dans laquelle ils ont indiqué qu’ils avaient l’intention d’aller».
«Ils ont indiqué très clairement qu'ils préféreraient relancer une sorte de négociation étroitement liée au JCPOA de 2015», a prétendu Pompeo, faisant référence au Plan d'action global conjoint, communément connu sous le nom d'«accord nucléaire iranien».
«Cette administration a dit: “Nous allons les retirer de la liste.” Cette administration a travaillé aux côtés de l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour dire: “Non, nous n'allons pas publier de rapport sur ce matériel qui se trouvait dans des lieux non déclarés”», insiste Pompeo.
«Ils vont maintenant permettre à l'argent du FMI et de la République de Corée de couler dans les coffres iraniens. C’est ce genre de concessions, avant même qu’il y ait eu de discussion au sur la possibilité d’entrer dans une négociation. Cela dénote une faiblesse et, je vous l’assure, les dirigeants iraniens savent comment se comporter devant la faiblesse américaine», ajoute-t-il.
Blinken a cependant assuré aux législateurs américains lors de ces auditions que, «jusqu'à ce que l'Iran revienne en conformité, ils n'obtiendront pas cet allégement des sanctions».
L'administration Biden a fait savoir le 18 février qu'elle était disposée à rencontrer l'Iran sous les auspices de l'Union européenne; mais Téhéran a estimé que le moment n'était pas propice, appelant d'abord à la levée des sanctions.
«Nous avons dit que nous y assisterions. Jusqu'à présent, l'Iran a refusé. Je pense que cela leur revient de savoir si son désir est de s’engager vraiment ou non», déclare Blinken.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com