La balle est dans le camp de Téhéran, prévient Blinken

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. (Photo, AFP)
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 11 mars 2021

La balle est dans le camp de Téhéran, prévient Blinken

  • Le chef de la diplomatie US estime que l'Iran détient la clé pour débloquer l'impasse actuelle et sauver l'accord sur le nucléaire
  • Blinken assure également que Washington n'entendait faire aucun geste financier avant de trouver un compromis

Les Etats-Unis ont prévenu mercredi que la balle était dans le camp de l'Iran pour débloquer l'impasse actuelle et sauver l'accord sur le nucléaire iranien, assurant clairement qu'ils n'entendaient faire aucun geste financier avant de trouver un compromis avec Téhéran.

« La balle est dans leur camp pour voir s'ils sont vraiment intéressés par un dialogue diplomatique. Nous le sommes », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lors d'une audition parlementaire.

Il a rappelé que le gouvernement américain avait accepté une invitation des Européens à une rencontre directe mais que l'Iran avait « dit non à ce stade».

L'ex-président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique mais qu'il jugeait insuffisant, et a rétabli toutes les sanctions.

Joe Biden s'est dit prêt à y revenir « si » l'Iran revient également dans les clous des restrictions à son programme nucléaire, dont il a commencé à s'affranchir en réponse aux sanctions américaines.

Les dirigeants iraniens ont toutefois jusqu'ici résisté à une réunion avec leurs homologues américains, car ils exigent avant toute chose une levée au moins partielle des sanctions.

Prié par un député de dire s'il s'engageait à ne faire aucune concession juste pour obtenir une telle rencontre, Antony Blinken a dit « oui ». Il a aussi assuré qu'il n'y aurait aucune levée de sanctions américaines tant que la République islamique ne respecterait pas pleinement ses engagements nucléaires ou en tout cas tant qu'elle n'aura pas négocié son retour aux restrictions de 2015.

Le secrétaire d'Etat a aussi jugé « fausses » les informations faisant état d'un feu vert américain à certains pays, comme la Corée du Sud ou l'Irak, qui souhaitent débloquer des milliards de dollars d'argent du pétrole iranien gelés en raison des sanctions américaines. Cela dépendra de leur retour dans les clous de l'accord nucléaire, a-t-il répondu.

Le nouveau président démocrate est pris en étau entre les défenseurs et les détracteurs de l'accord. Les premiers le pressent d'accélérer, notamment pour éviter d'avoir affaire, après les élections iraniennes de juin, à des interlocuteurs encore plus hostiles à un dialogue avec Washington. Les seconds l'exhortent à ne rien céder avant d'avoir obtenu de réelles avancées de la part de Téhéran.

Dans une lettre adressée mardi au chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, 70 députés républicains mais aussi 70 députés démocrates réclament que l'administration Biden négocie d'emblée un accord plus large et plus draconien avec l'Iran.

Or, Joe Biden dit vouloir d'abord revenir dans l'accord de 2015, pour ensuite en faire un point de départ pour négocier des engagements plus « plus forts et plus durables ».

« Nous n'entendons pas caler le rythme de nos discussions sur les élections iraniennes. Le rythme dépendra de ce que nous pouvons obtenir tout en défendant les intérêts de la sécurité nationale américaine », a affirmé l'envoyé spécial pour l'Iran Rob Malley dans un court entretien au site Axios, ses premières déclarations publiques depuis sa nomination fin janvier.

« Autrement dit, nous n'allons pas nous précipiter, ni ralentir les choses en raison des élections iraniennes », a-t-il ajouté.

« Nous pensons que des pourparlers directs sont plus efficaces et permettent d'éviter les malentendus, mais pour nous, la substance est plus importante que le format », a ajouté Rob Malley, laissant entendre en creux que des discussions indirectes, peut-être par l'intermédiaire des Européens, pourraient finalement permettre d'amorcer les négociations.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".