Turquie: acquittement de deux comédiens jugés pour avoir «insulté» Erdogan

Sezgin Tanrikulu, député à Istanbul du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) s'adresse aux médias devant le palais de justice d'Istanbul Anadolu le 1er mars 2021 (Photo, AFP)
Sezgin Tanrikulu, député à Istanbul du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) s'adresse aux médias devant le palais de justice d'Istanbul Anadolu le 1er mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 01 mars 2021

Turquie: acquittement de deux comédiens jugés pour avoir «insulté» Erdogan

  • Müjdat Gezen, âgé de 77 ans, et Metin Akpinar, 79 ans, risquaient jusqu'à quatre ans et huit mois de prison
  • Les associations de défense de la liberté d'expression reprochent à Recep Tayyip Erdogan de se servir de cette accusation floue pour faire taire les voix critiques

ISTANBUL: Un tribunal d'Istanbul a acquitté lundi deux comédiens populaires qui étaient jugés pour avoir « insulté » le président Recep Tayyip Erdogan, à l'issue d'un procès illustrant les atteintes à la liberté d'expression en Turquie. 

Müjdat Gezen, âgé de 77 ans, et Metin Akpinar, 79 ans, risquaient jusqu'à quatre ans et huit mois de prison. 

« Deux vétérans du monde de la comédie ont été acquittés, mais cela ne veut pas dire que tout est rose en Turquie (...) Ce procès n'aurait jamais dû avoir lieu. Hélas, les libertés ne sont pas pleinement respectées en Turquie », a réagi l'un de leurs avocats, Celal Ulgen, à l'issue de l'audience, selon une journaliste au tribunal. 

Gezen et Akpinar, deux comédiens très populaires en Turquie, étaient poursuivis pour des propos tenus en 2018 sur le plateau de la chaîne de télévision d'opposition Halk TV.  

« Recep Tayyip Erdogan, tu ne peux pas mettre en cause notre patriotisme. Reste à ta place », avait lancé Gezen lors de l'émission. 

Akpinar, de son côté, était allé encore plus loin en déclarant que « si nous échouons à atteindre la démocratie, (...) le leader pourrait finir pendu par les pieds ou empoisonné dans une cave, comme c'est arrivé dans tous les fascismes ». 

Ces commentaires ont fortement déplu à M. Erdogan, qui a poursuivi les deux comédiens en s'estimant injurié. 

« Si un président lance des poursuites sur la base d'une expression comme « reste à ta place », qu'il utilise lui-même régulièrement, alors cela veut dire qu'il n'y a pas de démocratie », a déclaré Gezen après son acquittement. 

« Si la police frappe à votre porte juste pour cela, cela veut dire qu'il n'y a pas d'Etat de droit en Turquie », a-t-il ajouté. 

Dans un entretien la semaine dernière, le comédien s'était inquiété de l'autocensure croissante des artistes en Turquie. 

« Ce n'est pas au président de définir la conduite des artistes », avait-il notamment déclaré, ajoutant qu'il avait « critiqué ou parodié des politiciens en leur présence » pendant des décennies sans être inquiété. 

Plusieurs milliers de personnes ont été condamnées ou poursuivies ces dernières années pour « insulte au chef de l'Etat ». 

Les associations de défense de la liberté d'expression reprochent à M. Erdogan de se servir de cette accusation floue pour faire taire les voix critiques, dans un contexte de dérive autoritaire notamment depuis un putsch manqué contre le président turc en 2016. 

En octobre 2016, un tribunal avait ainsi condamné à un an de prison avec sursis un médecin pour avoir publié sur les réseaux sociaux un montage photographique comparant M. Erdogan à Gollum, un personnage fictif issu de l'univers fantastique du « Seigneur des Anneaux ». 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.