Covid-19: Macron se donne 8 à 10 jours pour relâcher ou resserrer les contraintes

Le président français Emmanuel Macron assiste à la conférence sur la sécurité de Munich 2021 à l'Elysée à Paris le 19 février 2021 (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la conférence sur la sécurité de Munich 2021 à l'Elysée à Paris le 19 février 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 20 février 2021

Covid-19: Macron se donne 8 à 10 jours pour relâcher ou resserrer les contraintes

  • L'exécutif surveille de très près l'évolution de l'épidémie de la Covid-19, en particulier la montée des variants plus contagieux
  • La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a fixé un cadre pour la tenue des festivals cet été

PARIS: Relâcher la pression ou resserrer les contraintes ? L'Elysée se donne 8 à 10 jours pour en décider face à l'épidémie de Covid-19, tandis que l'exécutif insiste sur la discipline collective. 

Cette nouvelle échéance a été évoquée lors d'une vidéo-conférence avec des parlementaires de la majorité, et rapportée par des participants. 

L'Elysée n'a pas confirmé, mais l'exécutif surveille de très près l'évolution de l'épidémie de la Covid-19, en particulier la montée des variants plus contagieux, pour voir s'il peut éviter des mesures plus strictes comme un reconfinement, toujours prôné par une partie des scientifiques. 

Dans ce contexte, le premier ministre Jean Castex, en visite à Bordeaux, a appelé à nouveau à la responsabilité : « L’heure n’est pas au relâchement. On a réussi à éviter le reconfinement, mais c’est très fragile. Il faut qu’on continue à être très disciplinés, solidaires, et confiants », a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec des lecteurs de Sud Ouest.  

Pour faire face aux risques posés par les nouveaux variants, la période d'isolement est passée de sept à dix jours pour les personnes contaminées. Leur progression inquiète dans plusieurs régions, comme en Moselle, autour de Dunkerque (Nord), ou à La Réunion, pour laquelle le gouvernement a annoncé des moyens et mesures de restrictions renforcés. 

De son côté, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a estimé vendredi sur France 2 « important » que le couvre-feu à 18H00 « continue d'être respecté », car il « a permis de stabiliser la situation sanitaire ». 

Stabilisation certes, mais à un niveau encore très haut, avec plus de 24 000 nouveaux cas confirmés dans les dernières 24 heures et une tension toujours forte sur les hôpitaux (plus de 25 000 patients hospitalisés dont plus de 3 300 en réanimation).  

Pour sensibiliser encore les Français aux gestes barrières, le président Emmanuel Macron a par ailleurs lancé un défi à deux youtubers parmi les plus populaires, Mcfly et Carlito: faire une vidéo sur leur chaîne les incitant à les respecter. Si elle atteint les 10 millions de vues, ils pourront tourner une de leurs vidéos à l'Elysée. Défi accepté. 

Pertes record pour Renault 

Côté économique, la saison des résultats d'entreprises illustre chaque jour les ravages causés par la mise à l'arrêt de secteurs entiers, pendant de longs mois.  

Après l'aérien, c'est Renault, fleuron de l'automobile, qui a annoncé vendredi des pertes record de 8 milliards d'euros pour 2020. 

Cette plongée dans le rouge s'explique notamment par la déconfiture du partenaire japonais Nissan, mais les ventes de Renault ont dégringolé de 21,3% sur l'année, avec moins de trois millions de véhicules vendus sur un marché automobile en chute libre. Le groupe a vu ses ventes reculer fortement dans le monde entier, sauf en Russie et Turquie où le marché s'est repris au deuxième semestre. 

Hellfest : des metalleux assis ? 

Un autre secteur sinistré, celui du spectacle vivant, a reçu jeudi une bouffée d'air. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a en effet fixé un cadre pour la tenue des festivals cet été : une jauge de 5 000 personnes, assises et distanciées. 

Gérard Pont, patron des Francofolies, prévu mi-juillet à La Rochelle (150 000 personnes en 2019), salue « une excellente nouvelle ». « L'an dernier, en avril, on en était nulle part, sans décision, et là, on est en février et on nous dit qu'il pourra y avoir des festivals, c'est déjà formidable ». 

Autre son de cloche pour le Hellfest, un des principaux festivals de musique metal en Europe, prévu en juin à Clisson (Loire-Atlantique). « 5 000 metalleux assis et distanciés, ce n'est pas possible », assène Ben Barbaud, son patron, qui juge l'annulation « inéluctable », comme en 2020.  

Pendant ce temps, la campagne de vaccination, principal espoir d'un retour à une vie normale, se poursuit. Après un démarrage très critiqué fin décembre, la France a passé jeudi la barre du million de personnes ayant reçu deux doses et donc pleinement vaccinées contre le Covid-19. Près de 2,5 millions personnes ont reçu au moins une dose. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.